HISTORIQUE et VIE CHRÉTIENNE
Découvrez quelques éléments historiques sur la Paroisse de Roncq, sur l'histoire ou les traditions chrétiennes ainsi que des récits contemporains...
HISTOIRE DE NOËL
« Mes pauvres petits… »
Cela s’est déroulé pas loin de chez nous, en 1998, la veille de Noël. Une histoire vraie qui ressemble à un joli conte de Noël. Elle raconte comment, d’un accueil chaleureux, peut surgir l’espérance…
Il était une fois un jeune couple, au volant d’une vieille voiture, qui remontait vers le nord. Leur voiture, toute bariolée de couleurs « pop », peinait sur les routes. Elle côtoyait d’autres voitures qui la doublaient en klaxonnant, car elle n’avançait pas assez vite… On était le 24 décembre, et sur la banquette arrière de la voiture, deux yeux d’une jolie petite blondinette, un peu amaigrie, pétillaient d’espérance. Elle était née il y a quelques mois et se prénommait Mélodie. Son prénom chantait comme une joie inespérée au milieu des jours difficiles du couple. Son innocence avait tout connu ; les nuits de folie dans la capitale et la solitude de l’enfant au milieu d’adultes…
Depuis, heureusement, le couple s’était mis à rêver et à espérer un monde meilleur, au nord ! Ils arrivèrent dans une grande ville. Ils s’émerveillèrent devant la grande roue tout illuminée et scintillante où se pressaient les passants avec leurs bras encombrés de paquets de cadeaux de Noël… Puis, comme assommés par l’animation et ce monde de facilités, ils décidèrent de reprendre la route. Sur la route toujours plus au nord, ils firent une pause pour changer la petite et aussi pour remettre de l’huile dans le moteur…
La lumière du jour commençait à baisser, et ils se mirent à la recherche d’un lieu d’accueil pour passer la nuit, d’autant plus qu’il commençait à neiger… Mais trouver un hébergement pas trop cher, ce n’était pas facile, car partout où ils se renseignaient les gens étaient trop occupés à préparer leur réveillon de Noël. Il faut dire aussi qu’ils n’inspiraient pas confiance… Et les voilà repartis à bord de leur petite voiture en quête d’un refuge pour la nuit. Ils s’éloignèrent des grandes villes. Ils empruntèrent une petite route de campagne, avec l’espoir de trouver un endroit où régnerait le calme de la nuit de Noël. L’adresse, on ne la divulguera pas. Il faut chercher soi-même son chemin, c’est à chacun de trouver sa bonne étoile… Ils frappèrent à tout hasard à la porte d’une ferme. Un vieil homme leur a ouvert. Il n’a pas paru surpris. Il a simplement dit :
« Mes pauvres petits ! »
Il leur a donné une bonne poignée de main, tout en s’excusant d’être veuf : pas de femme à la maison. « Je n’ai pas préparé grand-chose pour le réveillon. Venez au coin du feu et, la petite, mettez-la vite au chaud sous mon édredon. » Leurs yeux s’étaient rencontrés, leurs mains croisées. Et tout à coup… voilà qu’ils se sentaient fondre littéralement devant cet accueil chaleureux. D’un seul regard, leurs années de misère s’estompaient et ils reprenaient confiance en eux grâce à une simple poignée de main et à un geste de bonté.
L’histoire ne dit pas ce qu’ils sont devenus, le couple et la petite Mélodie. Une carte postale est simplement arrivée à la ferme quelques mois plus tard en provenance de la côte avec, au dos, ce petit mot : « Nous cherchions un coin de ciel bleu. Nous l’avons trouvé dans vos yeux. Vous souvenez-vous du soir de Noël ? Mélodie a repris du poids. Willy bricole chez un menuisier et je reprends goût à la vie. Merci. Signé : Colette. »*
Pascal Deneuville
Pour préserver leur anonymat, les prénoms des personnages ont été modifiés.
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DÉCÈS DE DANIEL LELION
Daniel a marqué la vie roncquoise
Daniel est décédé le 25 septembre 2024 à 81 ans. Nous l’avons entouré et avons accompagné sa famille le lundi 30 à Saint-Piat. Parmi ses multiples engagements, citons son implication professionnelle comme professeur et directeur d’écoles, adjoint à la Culture, président des Donneurs de sang, habitué qu’il était de donner de sa personne…
Beaucoup se souviennent du directeur de l’école Saint-Joseph, située rue de Lille à l’emplacement actuel du collège Saint-Thomas. Daniel a ensuite été nommé directeur à Bondues puis Mouvaux. Mais il a surtout été pendant plus de quinze ans responsable du journal paroissial et était resté membre du comité de rédaction jusqu’au début de cette année. Il était président d’honneur de Présence (ex-OTPP,association qu’il avait intégrée sous la houlette de l’abbé Robert Verpraet, son co-fondateur et autre grande figure de la paroisse). C’est à ce titre qu’il avait été décoré du Mérite diocésain il y a deux ans à Lisieux sous le regard bienveillant de la « petite Thérèse » !
Daniel laisse une épouse qui l’a beaucoup soutenu, quatre enfants et huit petits-enfants. La transmission des valeurs est très bien engagée, ses enfants étant eux-mêmes déjà très impliqués dans les activités de partage, en particulier au sein de la paroisse. Pour tout ce que tu nous as apporté, merci Daniel.
Bernard Declercq
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GENS DE CHEZ NOS
PRESSE PAROISSIALE
J’étais à la journée Présence-OTPP
Mardi 15 octobre 2024 : « Tu ne viendrais pas avec moi à la journée de l’OTPP1 demain ? »
« Moi ? Mais je suis au conseil économique, pas au journal paroissial ! Bon d’accord, mais j’y vais en touriste… »
Et nous voilà partis le 16 octobre 2024 au matin à la maison Paul VI (magnifique au demeurant) à Lille. Je vous résume. On commence par la présentation des participants. Surprise ! Nous ne sommes pas seuls, cinquante-deux paroisses dans le diocèse participent à l’OTPP et éditent un journal. Puis une table ronde avec un journaliste de La Croix du Nord, un curé de paroisse, monseigneur Bernard Podvin, Véronique Genelle, présidente de Présence-OTPP.
Des phrases qui font tilt : « Tu as du prix aux yeux de Dieu, il t’aime ; le journal c’est pas toujours facile ; avoir un regard chrétien sur la vie ; le rôle du cardinal Liénart qui a créé l’OTPP ; nous ne savons plus croire ; nous commençons à peine ; le journal c’est une aventure ; avoir l’écoute bienveillante ; l’enjeu missionnaire ; être sel de la terre et lumière du monde ; dans le journal, il faut parler à tous et l’ouverture aux acteurs du territoire est possible sans politique ; une belle photo vaut mieux qu’un long discours. »
On continue par petits groupes et par thème de réflexion : « Pourquoi un journal paroissial ? Le journal paroissial j’y crois, il a de l’avenir »… Ensuite, la messe dans la chapelle a réuni tous les participants : impressionnant avant la pause déjeuner. Nouvelle surprise à l’ordre du jour : Graines de clown ! Kézako ? Ce sont des comédiens, des pros de l’improvisation qui, à partir de témoignages sur des situations concrètes vécues par des participants, illustrent avec humour l’importance du lien pour les personnes éloignées physiquement ou mentalement de la paroisse, les récalcitrants pour recevoir le journal, la distribution du journal avec les petits-enfants. Marrant et percutant !
Enfin, l’assemblée générale statutaire avec l’approbation des comptes, les votes, une nouvelle personne au bureau et la reconduction pour un an de la présidente en fin de mandat.
J’ai noté les points importants et aussi des questions :
– La fierté d’exercer le service de l’écriture et de la distribution du journal ;
– La distribution toutes-boîtes, le journal paroissial n’est pas une pub ;
– C’est important d’échanger et de rencontrer les participants ;
– Nous sommes des outils pour l’annonce de la bonne nouvelle, nous annonçons l’Evangile ;
– Le titre du journal est important ;
– Le plaisir de lire et du livre connaît un regain ;
– Si des journaux s’arrêtent, il y en a qui redémarrent ;
– Certains journaux couvrent plusieurs paroisses, ce qui répartit les frais du journal ;
– Les évêques ne sont pas tous favorables aux journaux : pourquoi ?
Pour une journée en touriste, vraiment, j’en reprends !
Philippe Pollet
1 - OTPP : Office technique de la presse paroissiale. Association interdiocésaine fondée en 1949 sous l’impulsion du cardinal Liénard. L’association a pris le nom de Présence en 2020.
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DIS-MOI PAPY
C’est quoi l’incarnation ?
Tu as raison de me poser cette question pendant l’avent, la période qui nous prépare à Noël. Je t’ai déjà expliqué, je pense, que Dieu est esprit, c’est-à-dire qu’Il n’a pas d’apparence physique comme toi et moi. On ne peut théoriquement pas le représenter : sur ce point, nous sommes d’accord avec nos frères juifs et musulmans. Quand Michel-Ange, ce grand peintre de la Renaissance, a peint le plafond de la chapelle Sixtine à Rome, il a donné un visage à Dieu (et à Adam aussi d’ailleurs) mais ce n’était que le fruit de son imagination d’artiste pour nous faire mieux comprendre ce qu’il voulait exprimer.
En fait, c’est nous qui avons une nature différente de celle de Dieu ! Nous sommes encombrés de cette « carcasse » qu’est notre corps (qui ne nous obéit pas toujours comme on le voudrait !). Or, Dieu nous aime tellement qu’Il a voulu nous envoyer son Fils avec pour mission de se mettre « dans la peau » d’un humain pour mieux nous aider à le comprendre et à le suivre.
Prenons l’exemple d’un acteur : on lui demande de « se mettre dans la peau » (jouer le rôle) d’un personnage précis, historique ou imaginaire. S’il s’agit d’un excellent acteur, on dira qu’il « incarne » parfaitement ce personnage. Incarner vient de la même origine que « peau » ou « chair ».
Eh bien, le chrétien croit que Jésus est le Fils de Dieu qui a pris la condition des hommes pour faciliter le rapprochement de ceux-ci avec Lui. Il a choisi de faire tout le parcours d’un humain, depuis la naissance jusqu’à la mort parce que c’est notre caractéristique essentielle : chacun de nous naît et meurt après une existence plus ou moins longue et plus ou moins difficile. Sauf que Jésus a voulu naître dans les conditions des plus pauvres et mourir dans les circonstances les plus dures. C’est ce que nous appelons le « mystère de l’Incarnation » que de nombreux peintres ont montré dans l’épisode de la Nativité de Noël.
Bernard Declercq
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CÉLÉBRATION DE L’ASSOMPTION 2024
Un 15 août mémorable
En ce jeudi 15 août, si vous tendiez bien l’oreille, non loin de la statue de la Vierge, vous pouviez entendre ces mots… « Ils en ont du courage, ces quatre porteurs, bien braves, qui ont assuré mon transport jusqu’au bois Leurent ! Il était temps qu’on vienne me chercher pour me faire prendre un peu l’air après tout ce temps passé dans mon coin.
J’ai eu de la chance, Baptiste avait mis le paquet : tournesols dans ma chapelle, glaïeuls à mes pieds. Je n’ai jamais été aussi fleurie ! Et quel accueil en arrivant à l’espace Bricout ! Deux cents personnes pour me faire la fête ! Le père Dhalluin avait tenu à officier avec le père Michel, le “ joker ” de Jean Apollinaire. Mes porteurs m’ont installée à côté de l’autel, j’étais donc en bonne place. Et des chants, des chants à ma gloire ! Dès le départ de la chapelle et pendant tout le parcours, ces prières musicales si douces à mon cœur qui se sont poursuivies pendant l’office. J’avais demandé à mon Fils de retenir la pluie et de prévoir un léger voile nuageux pour protéger les paroissiens. Vous savez, Jésus ne peut rien me refuser. Après la messe, Antoine a régalé les participants avec un apéritif convivial bienvenu avant que chacun ne regagne ses foyers.
À mon tour de leur faire une petite prière : que l’année prochaine, on se souvienne à nouveau de ces belles processions d’antan où j’étais la Reine de la fête, car moi, je serai partante… Parole de Marie ! »
Marie-Odile Lepoutre
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DÉCÈS DE L’ABBÉ FRANCIS VANDAELE
L’abbé Vandaele a marqué son passage à Roncq
Le 1er juillet dernier, nous apprenions le décès de l’abbé Francis Vandaele dans sa 86e année et dans la 58e année de son sacerdoce. La cérémonie religieuse s’est déroulée le 6 juillet en l’église Notre-Dame à Hazebrouck suivie de l’inhumation au cimetière de Warhen dans les Flandres.
Le père Francis Vandaele avait officié dans notre paroisse Saint-Piat en tant que vicaire de 1967 à 1977, et avait particulièrement marqué par son engagement auprès des jeunes, notamment de la JOC, avec lesquels il avait maintenu des contacts étroits. Pendant ses dix années sur Roncq, il avait contribué à rechercher des catéchistes dans cette ville en plein essor avec la construction des lotissements du Lierre et des Chats-Huants.
Après Roncq il a avait été nommé dans les Flandres à Bergues, Meteren, Morbecque, Hazebrouck et en paroisses. Il a été surtout aumônier diocésain des mouvements ruraux d’action catholique (MRJC et CMR). Il avait également rempli une mission pastorale diocésaine, envoyé par l’évêque au Mexique en Amérique du Sud en 1988. Il était chargé, avec des religieuses, à la fondation d’une paroisse d’une quinzaine de villages dans la montagne à El Olivio. C’était une époque où il fallait préparer l’avenir avec moins de prêtres chez nous, et cette mission au Mexique posait la question de comment faire subsister une Église vivante avec très peu de prêtres.
Le père Francis au Mexique en 1988
L’abbé Francis Vandaele a ensuite repris sa mission dans les Flandres jusqu’en 2010 où de graves problèmes de santé l’avaient obligé à un repos forcé, tout en gardant régulièrement un lien avec ses amis, notamment roncquois, qui chaque année le retrouvaient en novembre. Merci Francis pour ces petites graines que tu avais semées dans l’esprit des jeunes de la JOC en 1967 et qui continuent de porter leurs fruits grâce aux engagements qu’ils ont pris dans leur vie familiale, professionnelle ou associative.
Pascal Deneuville
Le groupe roncquois de la JOC en 1967.
Nous avions déjà consacré deux articles à l’action de l’abbé Vandaele dans les numéros 171 et 172 d’avril et juin 2015. Ces numéros peuvent encore être consultés sur le site internet du journal paroissial :
http://journalparoissialroncq. nordblogs.com/
Le père Francis en 2006.
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GENS DE CHEZ NOUS
Francis Danjou, un homme au service de tous
C’est tout simple…. Quand je me suis assise en face de Francis Danjou « maître Danjou », hormis les premières minutes de timidité devant sa prestance, je me suis vite installée au fond de mon fauteuil, où j’aurais pu rester des heures à l’écouter parler de lui, sa famille, son travail, ses hobbies, bref, sa vie.
Francis Danjou est un ancien notaire, retraité depuis 1995. Il approche les 97 ans. Il explique qu’il a arrêté son activité, entre autres à cause de l’informatique. « Je suis un vrai Lillois d’origine, tout comme mes parents, grands-parents... Nous sommes catholiques, j’ai été élevé au collège Saint-Joseph, chez les Jésuites. Lors de la guerre 1939-1945, mon père, ingénieur et officier de réserve, est rappelé, et décède à Dunkerque lors d’une attaque aérienne le 1er juin 1940, mort pour la France. » Francis a alors 12 ans, trois sœurs, dont la plus jeune a 4 ans. Avec leur maman, ils partent d’abord en Anjou, puis se réfugient dans une maison appartenant à la famille, du côté de Lyon. Donc, nouvelle école. Il n’y a pas grand-chose à manger, le jeudi, ils font le tour des fermes pour essayer de récupérer un peu de nourriture.
De retour à Lille, il reprend ses études et fait son droit à la Catho, puis se spécialise en notariat. Après ses stages, dont un à Roncq, il a l’opportunité de reprendre l’étude de maître Boyer-Chammard, le 23 août 1956, rue de Lille. « J’ai été le plus jeune notaire de tout l’arrondissement pendant des années, pour finir président de la chambre des notaires du Nord. »
Dans cette grande maison avec jardin, il avait établi son étude au rez-de-chaussée. Rythme de travail environ 70 heures par semaine, et une semaine de vacances, au moins les premières années. Les notaires actuels circulent beaucoup, lui était dans son bureau. Il allait tondre le gazon entre 12 heures et 14 heures. Les vacances ? En août, ils partaient en famille, en Dordogne, en Bretagne, visiter les châteaux de la Loire, et le plus souvent dans un chalet de montagne qu’il aime particulièrement. Son plus grand voyage a été au Cameroun, en 1981, où vivait son beau-frère, missionnaire.
« Des hauts et des bas, j’en ai eu, bien sûr… »
Son épouse, Marie-Madeleine, s’occupait de tout à la maison. Huit enfants, trente-deux petits-enfants et une trentaine d’arrière-petits-enfants. Elle avait une formation de jardinière d’enfants, donc s’y était préparée, ce qui ne l’a pas empêchée de faire le catéchisme pendant trente-cinq ans ! Actuellement, encore six enfants vivent dans l’arrondissement de Lille, il n’y a que Béatrice et François qui sont partis, l’une en Bretagne, l’autre au Puy-en-Velay. Sa grande maison est un lieu de passage, il est très bien entouré par toute sa grande famille. Il devait fêter ses 70 ans de mariage avec Marie-Madeleine, le 30 août 2022, mais malheureusement, elle a été rattrapée par la maladie et nous a quittés en mai de la même année, le lendemain de l’Ascension. « J’ai été vraiment bien entouré par ma famille et mes amis. » Dans la paroisse, Francis Danjou a connu pas moins de sept curés, de l’abbé Leman avec sa soutane, au père Jean-Baptiste, arrivé de Madagascar avec son chapeau de paille. Le plus marquant, et celui avec lequel il a le plus travaillé, c’est l’abbé Jacques Carrez, grâce à qui les paroisses Saint-Piat et Saint Roch ont fusionné, devenant la paroisse du Christ-Ressuscité. À l’époque, il fut nommé vice-président du conseil économique de la paroisse nouvelle, après avoir été responsable de la conférence Saint-Vincent-de-Paul.
Roncq ayant été une ville industrielle, cela a changé avec l’urbanisation et l’aménagement de grands lotissements comme les Chats-Huants et le Lierre. Francis raconte également des anecdotes, notamment sur l’aménagement de l’îlot Galissot et la rénovation de l’église Saint-Piat, avec de longues concertations avec les maires successifs, l’évêché, les architectes. Cela n’a pas été toujours facile. Prenant sa retraite, il est sollicité par l’officialité de Lille pour devenir avocat ecclésiastique, chargé des causes matrimoniales, activité bénévole qu’il a assumée pendant vingt-cinq ans.
Sur le plan croyances, Francis se définit comme une personne ayant la foi, mais restant cartésien. Il avait une sœur religieuse, et un beau-frère missionnaire au Cameroun. Il a participé à la manifestation pour les écoles libres à Paris, après celle de Lille. Il a fait partie du Lions club de Tourcoing et a été membre du REB (association Retraités engagés bénévoles). Quand il est arrivé à Roncq, on lui a donné un conseil : ne pas faire de politique localement et être le notaire de tout le monde… Ce qu’il a fait pendant toute sa carrière.
Regard sur sa vie. « J’ai eu une vie familiale bien remplie, grandement aidé par ma femme, une vie sociale très riche, une belle vie professionnelle alliée à une spiritualité profonde. » Un regret ? « Ne pas avoir suffisamment transmis mes convictions. Avant, les ancrages étaient solides, il y avait une morale, une stabilité de la société, actuellement, on ne sait pas trop où l’on va ! Mais il reste, avec l’espoir humain, l’espérance chrétienne. »
Laurence Lippert
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DIS-MOI, PAPY
C’est quoi le KT ?
Quand tu veux faire de la musique ou du sport, c’est comme pour tes études, tu as besoin d’apprendre des bases, le solfège par exemple, pour pouvoir aller plus loin. Parfois, ce sont tes parents qui pensent que ce sera bien pour toi de pratiquer un sport ou jouer d’un instrument. Tu pourras toujours choisir de continuer ou non quelques années plus tard.
C’est la même chose pour la découverte d’une religion, ou mieux, pour faire connaissance avec Quelqu’un qui t’aime et ne demande qu’à devenir ton ami : Jésus. Pour savoir si tu veux répondre à son invitation, tu as besoin d’en savoir un peu plus sur sa vie et ce qu’Il te propose. C’est la raison du catéchisme, qu’on appelle souvent KT pour simplifier. Tes parents ont choisi pour toi de te baptiser en bas âge parce qu’ils ont pris la décision de te donner tout ce qu’ils considèrent comme le meilleur dès ta naissance. Mais il faudra que tu fasses ton propre choix le moment venu. Or, pour bien choisir, il faut connaître un minimum. Comme quand on fait un achat important. Eh bien, le KT, c’est ce qui te permet d’en savoir chaque année un peu plus sur Jésus, mais aussi sur une longue liste de grands témoins qui ont choisi de répondre à son appel et de le suivre.
Alors si tes parents t’ont inscrit au KT, c’est parce qu’ils t’aiment. Ce qui ne veut pas dire que les parents qui ne le font pas n’aiment pas leurs enfants ! Mais j’aurais besoin de temps pour t’expliquer ça…
Bernard Declercq
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HOMMAGE À JOSEPH VANDENBROUCKE
« La vie est belle… »
Ce fut très brutal. Joseph est décédé le 2 mai dernier après un ultime et courageux combat contre la maladie. Nous l’avons accompagné lors de ses funérailles le 6 mai à Saint-Piat, lui qui avait aidé tant de familles à affronter ce moment pénible en tant que membre actif des équipes de funérailles de la paroisse.
Joseph a contribué à la réalisation de votre journal paroissial pendant plus de quarante ans. Nous gardons en mémoire son sourire de tous les jours, son goût pour les bons mots qui a si longtemps alimenté la rubrique « humour ». Nous aurons l’occasion de retracer sa vie riche d’engagements divers dans une prochaine édition, mais nous avons choisi, en accord avec son épouse, de lui rendre hommage ici à travers le texte de Jean d’Ormesson que Joseph a souhaité intégrer à la cérémonie du 6 mai. Nous présentons à Agnès et à toute la famille nos plus chaleureuses pensées.
« Ne vous laissez pas abuser. Souvenez-vous de vous méfier. Et même de l’évidence : elle passe son temps à changer. Ne mettez pas trop haut ni les gens ni les choses. Ne les mettez pas trop bas. Non, ne les mettez pas trop bas. Montez. Renoncez à la haine : elle fait plus de mal à ceux qui l’éprouvent qu’à ceux qui en sont l’objet. Ne cherchez pas à être sage à tout prix. La folie aussi est une sagesse. Et la sagesse, une folie. Fuyez les préceptes et les donneurs de leçons. Faites ce que vous voulez. Et ce que vous pouvez. Pleurez quand il le faut. Riez. J’ai beaucoup ri. J’ai ri du monde et des autres et de moi. Rien n’est important. Tout est tragique. Tout ce que nous aimons mourra. Et je mourrai moi aussi. La vie est belle… et éternelle. »
B.D.
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Au-dessus des nuées, le royaume de Dieu…
Le thème de notre journal paroissial de ce mois de juin est « découvrir ». Nous allons donc vous emmener aujourd’hui dans un lieu, pas très loin de chez nous, qui vous permettra de découvrir une page de notre histoire locale et religieuse…
Nous vous rassurons, pas besoin de faire un long déplacement… Partons pour cette région qui était autrefois sous domination espagnole et où le flamand était la seule langue parlée au XVIIIe siècle. Ce n’est qu’à la fin du XIXe que le français a peu à peu pris le pas sur le flamand. Il n’était d’ailleurs pas rare à cette époque de voir les jeunes enfants ne connaître aucun mot de français quand ils entraient à l’école à l’âge de 6 ans...
Mais où allons-nous ?
Nous sommes arrivés… et nous découvrons au milieu de rues tortueuses la collégiale dédiée à Notre-Dame de la Crypte dont l’existence est attestée depuis le Xe siècle. Cette église se caractérise par ses trois nefs de même hauteur typique des hallekerques. Incendiée, profanée à maintes reprises elle a toujours été reconstruite sur ses anciennes fondations. Pendant la période révolutionnaire, elle a même servi d’écurie, de prison, d’hôpital et de « temple de la raison »… Elle a retrouvé sa forme actuelle sous l’impulsion de l’archevêque de Cambrai.
Notre Dame de la Crypte
Le maréchal Foch
C’est devant la statue miraculeuse de Notre-Dame de la Crypte que le maréchal Foch adressait sa prière chaque jour pendant la Première Guerre mondiale et se serait par son intercession que les bombardements furent évités sur la ville. C’est ainsi qu’une neuvaine a lieu tous les ans début juillet pour continuer d’assurer la protection de la ville. Pendant la Seconde Guerre mondiale, cette ville sera au cœur du dispositif qui a permis aux alliés de fuir la région vers Dunkerque lors de l’avancée allemande en 1940. Cette collégiale est aussi liée à la présence des Frères Récollets qui séjournèrent dans la ville jusqu’à la période révolutionnaire. Pénétrons dans l’église pour découvrir le mobilier, les tableaux, le maître-autel, le banc de communion en fer forgé qui date du XVIIIe siècle, le buffet d’orgue qui lui remonte avant 1821 puisqu’il s’agit de la date de sa restauration. Après cette visite, nous allons monter jusqu’au point culminant de la ville à 176 mètres d’altitude où l’on a une vue sur toute la plaine des Flandres jusqu’à la côte.
Mais où sommes-nous ?
Vous n’avez toujours pas deviné ? De ce point de vue, qui était auparavant l’emplacement d’un ancien château féodal, on peut découvrir le fouillis pittoresque des vieux toits de la ville, la place d’armes entièrement bossuée de vieux pavés. Plus loin, dans le jardin, nous trouvons la statue équestre du Maréchal-Foch et le vieux moulin en bois du XVIIIe siècle provenant d’Arneke. Cette ville est aussi une terre de géants. Traditionnellement, les géants ne sortent jamais de la ville sauf à de très rares exceptions. On raconte que les géants « Reuze-Papa » et « Reuze-Maman » transportant une motte de terre pour combler un ravin se disputèrent et, en laissant tomber la motte, formèrent le célèbre mont sur lequel la ville s’est construite…
Vous ne savez toujours pas où nous sommes ?
Vous êtes à Cassel... Un diction affirme que du mont Cassel, « on voit cinq royaumes. France, Belgique, Hollande, Angleterre et, au-dessus des nuées, le royaume de Dieu ».
Nous vous souhaitons de belles découvertes dans cette ville où vous pourrez aussi vous restaurer dans des estaminets réputés.
Pascal Deneuville
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FAMILLE
L’atout vacances
Période hors du temps, mais qui passe trop vite, de l’avis général, celui des jeunes et des moins jeunes, les vacances sont souvent un moment attendu. Elles sont faites de découvertes et de rencontres heureuses, joyeuses… et, pourquoi pas, spirituelles !
Pèlerinage à Sainte-Anne La Palud
Le Bon Dieu aime-t-il les vacances ? Dans la Genèse, on nous dit que, lors de la création du monde, Dieu se reposa le 7e jour. C’était bien pour contempler l’œuvre qu’il venait de réaliser ! Nous pouvons, nous aussi, nous permettre de faire une pause pendant les vacances pour admirer la nature, découvrir des lieux et des gens nouveaux ou même contempler l’œuvre que nous avons accomplie… à condition de ne pas nous en attribuer tout le mérite ! Être conscients que seuls nous ne serions arrivés à rien…
Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, mais je suis prêt à parier que Dieu a bondi de joie quand on a décidé les congés payés en 1936 ! Cela a été l’occasion rêvée pour resserrer les liens dans la famille. Pensez donc : choisir ensemble des destinations, découvrir des sites, organiser et participer à des activités sportives ou culturelles avec petits et grands… J’ai connu une famille de quatre enfants qui partait, chaque été, en vélo-solex ! Une véritable épopée, concoctée par les aînés, avec des hébergements aussi austères que variés. La condition était naturellement que chacun y retrouve son compte ! La fille de la famille, passionnée de lecture, devait pouvoir se mettre régulièrement au calme à chaque étape pour dévorer le livre du moment. Et il fallait laisser le cadet dégotter le coin de verdure, ou le plan d’eau, où il pourrait observer à souhait toutes sortes de bestioles inconnues… C’étaient de vrais moments de bonheur ! Comme dit le poète : « Petits instants de bonheur ici-bas, échantillons gratuits de l’au-delà. »
Les vacances en famille sont des mines de souvenirs joyeux : de retrouvailles d’amis, de lieux évocateurs ou de belles contrées inconnues ! On passera, ensuite, de sympathiques soirées entre amis grâce aux photos ; on les ressortira avec plaisir aussi, quelques années plus tard, pour se rappeler les meilleurs moments ou… aider une mémoire vieillissante à remettre au bon endroit et au bon moment des tranches de vie à conserver précieusement.
Dieu dans les bagages ? Certains se poseront la question : « Et Dieu dans tout ça ? » S’il est vrai qu’il ne prend pas de vacances, mais qu’il aime les vacances, comment faire pour ne pas l’oublier ? Je me souviens de célébrations festives sur nos lieux de vacances, sardane tonique ici, fête votive là, avec repas convivial à la clé… Pour engranger ces souvenirs, là aussi, il faut oser faire le pas, aller vers les communautés paroissiales locales, enrichies momentanément de touristes de passage. C’est une autre occasion de faire des rencontres inoubliables. Et découvrir d’autres façons de vivre des moments de fête en groupe. Alors, bonnes vacances à toutes et tous !
Bernard DECLERCQ
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GENS DE CHEZ NOUS
Marie-Pierre Hourdé, en famille !
Pourquoi, en famille ? Tout simplement parce que Marie-Pierre, qui diffuse le journal depuis un peu plus d’un an, répondant à une annonce publiée dans nos pages (voir page 2), le fait en compagnie de sa petite-fille, Anna, 6 ans, qu’elle garde tous les mercredis. Mais qui est Marie-Pierre ? Bien connue dans les services de la mairie, où elle a travaillé jusqu’à sa retraite en 2005, elle n’y a néanmoins pas fait toute sa carrière. Elle a travaillé dans une entreprise tourquennoise, au service commercial, où elle s’occupait aussi bien du secrétariat que de la comptabilité. Puis elle a eu l’opportunité de passer un concours qui lui a permis d’entrer comme sténodactylo à la mairie de Roncq, au service urbanisme et travaux. Et là, Marie-Pierre s’épanouit dans son travail. Le contact avec les personnes et le fait de pouvoir rendre service lui tenaient énormément à cœur. Secrétariat, courrier, contacts avec les habitants, tout cela a fait que son métier était un vrai plaisir… En dehors du travail, et depuis sa retraite, Marie-Pierre s’occupe de différentes façons. Beaucoup de marche, du yoga, elle fait aussi du bénévolat auprès de personnes âgées, et fait partie de l’ordre de Malte. Avec cette association, elle participe à des maraudes le dimanche matin, avec distribution de petits déjeuners et de soupes. Son bonheur, ce sont surtout ses deux fils Samuel, 43 ans, et Antoine, 35 ans, qui lui ont donné en tout quatre petits-enfants. En dehors d’Anna, le mercredi, elle garde aussi Zoé et Maé toutes les trois semaines, puisqu’ils vont en crèche habituellement. Et là, les promenades se font avec Pascal, son mari, et chacun sa poussette. La famille est complétée par Chipie, le chat qui a environ 8 ans.
N’hésitez pas à saluer Marie-Pierre et sa petite fille, si vous les croisez dans les Chats-Huants. D’ailleurs, vous devriez bientôt les voir à trois, puisque Pascal va venir aider son épouse...
Laurence Lippert
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DIS-MOI, PAPY
C’est bien le paradis ?
Le paradis, c’est un endroit idéal. On m’a toujours affirmé cela… Mais nous sommes invités à le croire, nous ne disposons d’aucune preuve ! Personne n’en est encore revenu pour nous en parler (quoique…). Cela dit, on peut faire des comparaisons.
Ainsi, quand une maman attend un enfant, elle voudrait bien lui dire que la vie qui vient est magnifique. En fait, elle peut lui dire, mais elle n’est pas sûre qu’il l’entende et encore moins qu’il la croie. Et pourtant, c’est la réalité ! Elle aurait beaucoup de difficulté à expliquer en quoi c’est magnifique avec des mots, des images qu’il puisse comprendre. Comment lui donner envie, par exemple, de jouer au foot avec des copains ? La vie qui l’attend est tellement différente de celle qu’il connaît... Quand il a quitté ses disciples, Jésus leur a promis qu’il leur préparait une place dans son monde idéal, un monde de bonheur éternel. Ils ont eu beaucoup de mal à le comprendre et à le croire, comme nous aujourd’hui. Si tu veux imaginer ce que peut être le paradis, je t’invite à te souvenir d’un moment heureux que tu as vécu récemment. Le gros inconvénient, c’est que cet instant de bonheur est limité dans le temps et qu’il ne concerne pas tous ceux que tu aimes… Mais si tu penses que ces deux barrières peuvent être supprimées, la limite dans le temps et le partage avec tous, alors tu auras une petite idée du paradis. Tous ces petits moments de bonheur ici-bas sont des échantillons gratuits de l’au-delà…
Bernard Declercq
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Quand une statue nous parle d’Évangile…
Tous les mercredis, c’est « église ouverte » à Saint-Piat. De nombreux paroissiens en profitent pour se recueillir ou allumer un cierge. Mais c’est aussi l’occasion de redécouvrir des trésors cachés comme cette statue de saint Pierre peu visible au fond de l’église.
Cette statue de saint Pierre date de la fin du XVIIIe siècle. Elle provient certainement de l’ancienne église Saint-Piat puisque celle-ci a été reconstruite en 1874. Elle est en bois et peinte en gris. Cette œuvre d’art est inscrite à l’inventaire départemental des antiquités et objets d’art, et avait été inventoriée lors des aménagements réalisés dans l’église Saint-Piat à la suite de la réforme « postconciliaire » Vatican II dans les années 1969-1972. En effet, à cette époque, de nombreux ornements et les autels latéraux du transept avaient été enlevés afin de donner plus de simplicité à l’église Saint-Piat, tout en dégageant la nef principale. Les matériaux récupérés avaient servi à reconstruire les autels latéraux de la Sainte Vierge et de saint Joseph.
Mais revenons à cette statue de saint Pierre qui a la particularité d’être évidée au dos. À son emplacement actuel, au fond de l’église à droite en entrant, saint Pierre montre de sa main gauche la grande croix de mission qui date de 1905. Mais en regardant attentivement, on remarque au pied de la statue un coq peint en noir. Cela ne vous rappelle rien ?
La statue de Saint Pierre au fond de l'Eglise St Piat
Le reniement de Pierre
En cette période de Pâques où tous les chrétiens du monde vont revivre la passion et la résurrection du Christ, ce coq fait référence au « reniement de Pierre », qui est un passage de la passion du Christ qui se déroule dans la cour du Temple de Jérusalem lorsque Jésus subit son premier interrogatoire après son arrestation. L’apôtre Pierre, seul disciple qui a réussi à pénétrer dans ce lieu, est pris à partie par une servante qui le dévisage et lui dit : « Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth ! » Pierre le nia : « Je ne sais pas, je ne comprends pas de quoi tu parles. » Puis il sortit. Alors un coq chanta. La servante, ayant vu Pierre, se mit de nouveau à dire à ceux qui se trouvaient là : « Celui- ci est l’un d’entre eux ! » De nouveau, Pierre le nia. Peu après, ceux qui se trouvaient là lui disaient à leur tour : « Sûrement tu es l’un d’entre eux ! D’ailleurs, tu es Galiléen. » Alors il se mit à protester violemment : « Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. » Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta. Alors Pierre se rappela cette parole que Jésus lui avait dite : « Avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. » Et il fondit en larmes.
D'après l’académicien René Girard, il interprète le reniement de Pierre non pas comme une lâcheté mais comme la difficulté pour un homme de résister à une foule… Chacun des quatre évangiles rapporte qu’après l’arrestation de Jésus, l’apôtre Pierre, par peur de risquer lui aussi la mort, nia par trois fois connaître Jésus (évangiles selon Matthieu 26-34 ; Marc 14-30 ; Luc 22-34 ; Jean 13, 38.).
La redécouverte de cette statue de saint Pierre dans l’église Saint-Piat nous permet ainsi de nous remémorer ce passage des évangiles…
Pascal Deneuville
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DIS-MOI PAPY
C’est quoi l’espérance ?
L’espérance a des points communs avec l’espoir. C’est plus fort que l’espoir. Tu peux avoir bon espoir de recevoir le cadeau de tes rêves pour ton anniversaire ou pour Noël. On peut avoir l’espoir que le temps sera ensoleillé cet été ! Mais c’est l’espérance qui nous fait attendre le retour du printemps ou la levée du jour après la nuit. En somme, l’espérance nous fait attendre avec certitude ce qui doit arriver. « Il va venir comme vient le printemps », chante le poète. Dans notre vie d’homme et de femme, nous espérons beaucoup. Tu espères bien avoir une bonne note à ton contrôle d’histoire, ton papa ou ta maman espère décrocher un beau contrat, ta sœur espère être sélectionnée pour le prochain concours et moi, j’espère que tu as bien reçu ma carte postale ! Je t’ai déjà parlé de la foi (n° 208), avec la charité, l’espérance complète ce trio des « vertus théologales ». Ce sont trois piliers pour le chrétien. En ce temps de Pâques, c’est l’espérance qui nous comble de bonheur malgré toutes les tristes nouvelles qui remplissent nos journaux. C’est elle qui nous donne la certitude que le Christ est ressuscité et qu’Il nous emmène pour la vie éternelle !
Bernard Declercq
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GENS DE CHEZ NOUS
Chantal Nys, bénévole multicarte
Professionnellement, Chantal fut secrétaire de direction chez Vertbaudet, jusqu’à la naissance de ses trois garçons. Mais en fait, elle a toujours œuvré dans le bénévolat.
À l’ALACH, association des résidents des Chats-Huants, dont elle a été secrétaire pendant vingt ans. Anecdote : pour la réalisation du petit journal de l’association, la ronéo était dans leur garage, sur une table de ping-pong, et chacun faisait le tour de la table pour récupérer les pages et les assembler…
À l’association des parents de l’école où allaient ses garçons juste en face de la maison,
À Roncq-Sélinkegny, jumelage avec un village du Mali où elle est allée deux fois. Elle a été secrétaire jusqu’en 1995.
À Roncq-Todmorden, jumelage avec l’Angleterre. Marc, son mari, étant membre du conseil d’administration, ce fut l’occasion de nombreux séjours et de bien des rencontres.
Chantal entre en politique en 1995, sur une liste de Roncquois de tous bords… Elle fera deux mandats dans l’opposition, mais toujours avec bienveillance. « On peut ne pas être d’accord sur tout, mais il faut savoir s’exprimer correctement. » C’est l’opposition constructive. Elle fera partie du conseil d’administration du service des familles. Et puis, répondant à l’appel Du maire de l’époque, elle intègre la nouvelle majorité municipale. Elle avait alors repris le travail auprès de personnes en difficulté à Halluin (CLCV) . De nombreuses rencontres très intéressantes, qui lui ont donné envie de s’engager. Elle a adoré ce travail. Dans son premier mandat, elle représentait son quartier. De solides amitiés se sont créées dans la nouvelle équipe. Dans un deuxième mandat, elle a été adjointe en charge de l’action sociale, du CCAS et des relations internationales. Elle pensait arrêter, à cause de son âge… Et finalement, la bonne ambiance, le fait de côtoyer énormément de personnes différentes (personnes handicapées, âgées, les maisons de retraite, et tout ce qui est intergénérationnel, ainsi que les associations caritatives) lui ont donné envie de continuer. Là aussi, des rencontres au moment du Covid, la rencontre de médecins, de professionnels de santé, de bénévoles de tous horizons, des autres villes de la vallée de la Lys, prouvent qu’il existe encore de la solidarité ! Mais ce sera son dernier mandat.
Chantal a également fait le catéchisme dans son quartier pendant de nombreuses années.
Pourtant, elle n’est pas pratiquante : comme elle le dit, elle « préfère croire en les gens ». Malgré tout cela, Chantal se garde du temps pour elle, notamment deux heures hebdomadaires de peinture, depuis une vingtaine d’années, ce qui lui permet de « faire le vide et de penser à autre chose ». Elle pratiquait également la marche nordique, mais a dû arrêter pour problèmes de santé. Elle a toujours pris du temps pour aller répondre aux demandes de ses fils et belles-filles, lorsque les petits-enfants étaient plus jeunes. Sa chance ? C’est que Marc ait été lui aussi bien investi dans ses associations. Ce qui ne les a pas empêchés de beaucoup voyager, leur famille n’étant pas dans la région.
Laurence Lippert
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Hiver 1954 : l’appel de l’abbé Pierre
Il y a soixante-dix ans l’abbé Pierre lançait son appel à l’aide en faveur des plus démunis sur les ondes de Radio-Luxembourg. Force est de constater que de nos jours cet appel reste d’actualité.
C’était un jour d’hiver. Il faisait particulièrement froid et neuf ans après la guerre, la priorité n’était pas au logement. Des sans-abris dorment dans la rue alors que certains trouvent refuge chez l’abbé Pierre. Cet abbé, né en 1912 et ordonné prêtre en 1938, était entré dans la résistance pendant la guerre sous le nom d’abbé Pierre. Arrêté par les nazis en 1944, il parvient à s’échapper et à rejoindre le général de Gaulle à Alger.
Député
Après la guerre, élu député, l’abbé Pierre se bat à l’Assemblée nationale pour la cause des sans-logis. En 1949, il fonde les Chiffonniers d’Emmaüs. Dans la nuit du 3 au 4 janvier 1954,
il proposera au Sénat le projet de « cités d’urgences » qui le refusera... Dès le 7 janvier 1954, le journal Le Figaro publie une lettre ouverte que l’abbé Pierre a écrite dans la nuit au ministre de la Construction en l’informant qu’un bébé était mort de froid la veille. Il lui demande de débloquer en urgence un milliard de francs pour mettre un terme au scandale des sans-logis. Ce cri de colère fait l’effet d’une bombe. Le ministre, Maurice Lemaire, ira dans une banlieue déshéritée assister aux obsèques. Il suivra jusqu’au cimetière le corbillard des pauvres sous une bise glacée, comme écrasé par la honte...
« Mes amis, au secours ! »
Et c’est le 1er février 1954 que l’abbé Pierre lance son appel sur Radio-Luxembourg. À l’époque, pas de télévision dans les foyers mais chacun dispose d’un poste TSF et les Français vont entendre cet appel au secours :
« Mes amis, au secours ! Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel on l’avait expulsée… Chaque nuit, ils sont plus de deux mille, recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain... Devant tant d’horreur, les cités d’urgence, ce n’est même plus assez urgent ! Écoutez-moi, en trois heures, deux premiers centres de dépannages viennent de se créer… Ils regorgent déjà, il faut en ouvrir partout. Il faut que ce soir dans chaque quartier de Paris, il y ait des lieux d’accueil… Chacun de nous peut venir en aide aux sans-abris. Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain, cinq mille couvertures, trois cents grandes tentes américaines, deux cent poêles catalytiques.
Déposez-les à l’hôtel Rochester. Rendez-vous des volontaires pour le ramassage ce soir à 23 heures… Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse ne couchera ce soir sur l’asphalte ou sur les quais de Paris. Merci ! ».
En mars 1996, l’abbé Pierre lors de l’expulsion de sans-papiers réfugiés
dans l’église Saint-Ambroise à Paris.
L’apôtre des sans-logis
Cet appel sur Radio-Luxembourg, puis la mobilisation de tous les médias mettent l’abbé Pierre et la tragédie des sans-abris au premier plan de l’actualité. Une vague de générosité soulève la France tout entière. De partout, les dons financiers, vêtements chauds, couvertures, vivres, médicaments affluent vers l’hôtel Rochester, qui deviendra pendant des mois le QG de l’opération de solidarité. Des milliards sont recueillis qui permettront, à celui qu’on n’appelle plus que « l’apôtre des sans-logis », de constituer la société HLM Emmaüs et de bâtir de nombreux logements.
Avec le Secours catholique, l’abbé Pierre est aussi à l’origine du lancement en France de la Banque alimentaire en 1984, et il apportera son soutien en 1985 à Coluche lors de la création des Restos du cœur.
L’abbé Pierre est décédé au Val-de-Grâce le 22 janvier 2007 à l’âge de 94 ans, après une vie de combats en faveur des pauvres. Il a été pendant longtemps la personnalité la plus aimée des Français. L’acteur Lambert Wilson a été l’interprète de l’abbé Pierre dans le film Hiver 54 et Benjamin Laverhne prête son visage dans le nouveau film sorti fin 2023 : L’abbé Pierre, une vie de combats.
De nos jours, de nombreuses associations caritatives poursuivent sa mission comme la conférence Saint-Vincent de Paul et les Restos du coeur. N’hésitez pas à les rejoindre ou à apporter votre contribution pour secourir les personnes dans le besoin.
Pascal Deneuville
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GENS DE CHEZ NOUS
Rome du 23 au 27 octobre 2023 :
Pèlerinage et merveilles
Nous étions quarante-deux pèlerins, tous à l’heure le jour J pour le départ de l’église Saint-Roch, puis de Saint-Piat : destination Rome !
Après avoir vérifié que tout le monde était en possession de sa carte d’identité au départ de Roncq, un bus nous a pris en charge pour nous rendre à l’aéroport de Bruxelles. Mais en s’engageant dans les petites rues de la capitale, nous sommes bloqués par des voitures plus ou moins bien stationnées. Il a fallu manœuvrer pour s’en sortir sous les applaudissements de notre petit groupe soulagé.
À l’arrivée à l’aéroport, le passage à la douane se passe bien sauf pour les quelques personnes qui ont fait sonner l’alarme, en particulier pour les personnes munies de prothèses qu’il a fallu fouiller ! Après deux heures de vol, nous arrivons à Rome pour découvrir cette ville-musée !
La première visite nous mène aux catacombes de San Callisto (avec ses kilomètres de galeries sur quatre niveaux), où le père Jean-Apollinaire et le diacre Jérôme Duprez ont célébré la messe. Le soir, le car nous amène à notre hôtel (la Casa Maria Immacolata) où nous prenons possession de notre chambre avant de nous installer à table. Au menu, des pâtes (avec antipasti servis au début de chaque repas) ! Didier, notre GO (Gentil Organisateur), nous présente et distribue les audiophones qui serviront toute la semaine.
Le mardi 24 octobre, nous découvrons la Rome antique (son forum et son Colisée) et la basilique Saint-Clément. L’après-midi, nous renouvelons nos promesses de baptême au baptistère de Saint-Jean-de-Latran. Puis nous visitons Sainte-Marie-Majeure.
Cris de joie pour le pape
Le mercredi 25 octobre, nous prenons à pied le chemin vers le Vatican pour l’audience du pape François. Malgré l’heure matinale, une longue file d’attente se forme avant de pénétrer sur la place Saint-Pierre. Toujours attentifs les uns aux autres, nous nous sommes assis sur les nombreuses chaises installées sur cette immense place, avec la foule des pèlerins de toutes nationalités.
Des cris de joie et applaudissements se sont font entendre à l’arrivée du pape dans sa papamobile ! Édith et Didier, nos organisateurs, se sont révélés très efficaces pour ne pas devoir rechercher de brebis égarées.
L’après-midi, nous rejoignons la fontaine de Trévi, les églises Saint-Louis des-Français et Saint-Nicolas-des-Lorrains. Le jeudi 26 octobre, de notre hébergement, nous reprenons le chemin vers le parvis de la basilique Saint-Pierre. Nous sommes invités à pénétrer dans cette vaste basilique où le dôme impressionnant culmine à 137 mètres. Tout est grandiose, à l’intérieur, des statues gigantesques de plus de 5 mètres de hauteur et à l’extérieur cent quarante statues surplombent la colonnade qui ceinture la place Saint-Pierre. Puis visite du musée du Vatican et de la chapelle Sixtine. Ce jour-là, toujours grâce à la présence de Jean-Apollinaire, nous avons assisté à une messe dans la crypte de Saint-Pierre.
La veille de repartir, certains ont eu la joie d’aller se balader sur la place Saint-Pierre illuminée en faisant des rencontres imprévues (Vincent, un ami de Jean-Apollinaire).
Et le vendredi, en route vers l’aéroport, nous avons encore pu visiter la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Ce pèlerinage à Rome, la ville éternelle, un voyage à la fois historique, culturel et religieux, nous a permis de mieux nous connaître. Nous sommes rentrés à Roncq la tête encore pleine des merveilles admirées dans les églises et basiliques romaines : les sols en marbre de toutes les couleurs, les mosaïques, les tableaux, les plafonds peints, les statues.
Jean-Paul et Christiane Canar
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DIS-MOI PAPY
Papy, tu sais pardonner, toi ?
Laisse-moi te dire une chose : pardonner, c’est l’une des choses les plus difficiles à faire. Et pourtant, tu dois savoir que c’est indispensable pour vivre ensemble. Imagine une échelle du pardon sur laquelle chacun se situe comme il peut. Tout au bas de cette échelle, au degré zéro, il y a l’homme préhistorique : « Tu m’as marché sur le pied, je te tue ! ». Et puis, il y a eu Moïse avec oeil pour oeil, dent pour dent. On a parfois cru que ça poussait à la vengeance, mais pas du tout : c’était un progrès pour l’époque ! Ça voulait dire : « Limite ta réplique au niveau de l’offense, pas au-delà ». Disons qu’on se situe au niveau 5 sur 10.
Et sais-tu qui est au niveau 10, le maximum ? C’est Jésus ! Tu peux me croire ! Non seulement il a demandé à ses disciples de « tendre l’autre joue » quand on frappe sur la première, mais juste avant de mourir, sur la croix, il a demandé : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ! » Jésus nous montre une route, d’ailleurs bien difficile, qui passe par le pardon.
Alors en ce qui me concerne, j’essaie de pardonner comme je peux. Mais je constate que c’est encore plus difficile de pardonner les offenses faites à un être cher qu’à moi-même ! Je pense me situer entre 5 et 8, sachant que l’idéal serait d’arriver à me rapprocher de 10…
Et toi aussi, essaie de te situer. Mais l’important est toujours de chercher à progresser !
Bernard Declercq
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NOËL DANS LES ARDENNES EN 1944
« Dieu était à notre table ce soir-là »
Voici une histoire vraie qui s’est déroulée la veille de Noël 1944 dans la forêt des Ardennes, en Allemagne, près de la frontière germano-belge dans une cabane de chasse isolée. Un bel exemple de partage…
Fritz Vincken, alors âgé de 12 ans, vivait avec sa mère Elisabeth dans cette petite maison. La veille de Noël 1944 arriva dans l’incertitude de l’issue de la guerre. Elisabeth avait essayé de rendre cette soirée aussi festive que possible et préparé un repas de Noël tout simple. Soudain, on frappa à sa porte.
Des soldats américains
Quand elle a ouvert, trois soldats américains ont essayé de parler à Elisabeth, mais elle ne les comprenait pas. L’un des soldats était blessé. Elle les a invités à entrer tout en sachant qu’héberger l’ennemi était passible de la peine de mort. Le soldat blessé avait perdu beaucoup de sang. Elle le mit dans un lit et déchira des draps pour lui faire des pansements. Un des soldats a demandé à Elisabeth si elle parlait français et a ainsi pu lui expliquer qu’ils avaient perdu leur unité. Depuis deux jours, ils erraient dans les Ardennes, se cachant des Allemands. Elisabeth et Fritz ont préparé une soupe de pommes de terre et de légumes verts pour les soldats, qui commencèrent à se détendre avec ce repas de Noël inattendu.
Des soldats allemands
Puis, il y eut un autre coup à la porte, c’était quatre soldats allemands qui avaient également perdu leur unité et ont demandé s’ils pouvaient se réchauffer un peu. Elisabeth sortit et leur dit qu’ils pouvaient entrer et partager un repas, mais qu’il y avait d’autres «invités, que vous ne considérerez pas comme des amis. C’est la nuit de Noël. Il n’y aura pas de tir ici. Mettez vos armes dans le cabanon en bois et nous pourrons passer un bon Noël».
Puis Elisabeth s’est tournée vers les Américains et leur a dit de rendre également leurs armes. Il y eut de la tension dans la pièce, mais ensuite la chaleur et les bonnes odeurs ont commencé à prendre le dessus. Les Allemands ont amené une bouteille de vin et du pain. Les Américains ont partagé leurs cigarettes. Ils ont découvert qu’un des soldats allemands parlait anglais et qu’il était étudiant en médecine avant la guerre. Celui-ci s’est approché du soldat américain blessé et l’a soigné.
Cette nuit-là, les hommes dormiront côte à côte sous le même toit, les différends de la guerre provisoirement mis de côté.
Elisabeth a béni le repas. Les soldats avaient des larmes aux yeux en pensant à leurs familles éloignées. Mais à partir de ce moment-là, il y avait un sentiment d’amitié qui a imprégné toute la pièce. Après le dîner, les soldats sont sortis un à un. Elisabeth et Fritz les ont bientôt rejoints. Alors qu’ils regardaient vers le ciel, chacun rendait grâce à sa manière. Cette nuit-là, les hommes dormiront côte à côte sous le même toit, les différends de la guerre provisoirement mis de côté. Le lendemain matin, les Allemands ont aidé à construire une civière de fortune pour le blessé. Le caporal allemand leur a remis une carte et une boussole et a dirigé les Américains vers leurs lignes.
Elisabeth leur dit au revoir à tous : «J’espère qu’un jour vous rentrerez chez vous sains et saufs. Que Dieu vous bénisse et prenne soin de vous.» Allemands et Américains se sont serré la main et sont partis dans des directions opposées. Cinq mois plus tard, la guerre prenait fin. En 1959, Fritz Vincken a émigré aux États-Unis, s’est marié et a ouvert une pizzeria à Honolulu…
Ronald Reagan
Cette histoire a été popularisée par le président Ronald Reagan le 6 mai 1985, dans un discours au cimetière militaire de Bitburg en Allemagne : «Cette nuit-là, alors que la guerre secouait le monde, ces garçons se sont brièvement réconciliés au milieu de la guerre.» Après la parution de cette histoire dans un magazine, quelqu’un a contacté Fritz Vincken pour lui dire qu’un vieil homme vivant dans une maison de retraite du Maryland racontait la même histoire depuis des années. Fritz s’y est rendu et a rencontré l’un de ces soldats, Ralph Henry Blank, qui avait encore la boussole et la carte données par le caporal allemand. Ralph dit à Fritz : «Ta mère m’a sauvé la vie.»
Fritz est décédé en 2001. Il s’est toujours souvenu que sa mère avait dit : «Dieu était à notre table ce soir-là.»
Pascal Deneuville
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GENS DE CHEZ NOUS
Stéphanie Carré, sourire et bienveillance
Pour ceux qui n’arrivent pas à mettre un visage sur ce nom, si vous assistez à nos messes, et plus spécialement celles des familles, Stéphanie dirige notre chorale paroissiale,Chœur à Cœurs.
Issue d’une famille de trois enfants, Stéphanie a deux frères. Elle a suivi le catéchisme à Linselles, où la famille vivait alors. Elle a également fait partie de l’Action catholique des enfants, avec Albane, soeur d’Hervé Delvas.
À l’âge de 14 ans, son premier pèlerinage à Lourdes l’a aidée à ouvrir les yeux… Grande découverte de la foi à cette occasion. Elle y est donc retournée tous les ans, au 15 août, avec le pélé des jeunes du diocèse. Stéphanie a également participé au pèlerinage en Terre sainte en 1991, et a fait partie des équipes Notre-Dame Jeunes, où un abbé venait parler d’un thème en lien avec les jeunes chrétiens.
Ses études
Elle a intégré l’école d’éducateurs de Lille-Tourcoing, puis a travaillé pendant vingt-six ans à l’Itep de Croix (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique), auprès d’enfants souffrant de troubles du comportement et de la personnalité. Aujourd’hui, elle est art-thérapeute. Ses interventions ont lieu auprès de publics différents, de l’enfant jusqu’aux personnes âgées, auprès de professionnels, centres sociaux, entreprises, et aussi auprès des personnes porteuses de handicaps, en soins palliatifs ou en dépression. Cette thérapie, par le biais du théâtre, de la danse, de la musique et des arts plastiques, lui permet d’accompagner la personne vers un mieux-être.
Ses loisirs
Stéphanie prépare une comédie musicale, encadrée par des professionnels. C’est un travail intensif, d’autant plus que trois représentations sont prévues à l’Étoile de Mouvaux en octobre prochain. À ne pas louper ! Stéphanie fait du yoga, et elle encadre des enfants en théâtre dans le cadre de l’Amisc. Coache de la troupe Les Quiproquos, elle a ouvert depuis la Toussaint des ateliers théâtre pour enfants et adolescents. Elle anime également un atelier pour les adultes « Expression de soi », répondant à un profond besoin des Roncquois.
Un dimanche par mois, Stéphanie dirige la chorale Chœur à Cœurs. Faisant partie d’une équipe liturgique, elle avait envie d’apporter des chants modernes dans l’espoir de faire revenir les jeunes aux messes à Roncq… Stéphanie a ainsi pris le relais de Catherine Vienne. « C’est un travail collectif, entre la cheffe de chœur, les instrumentistes et les choristes, beaucoup de personnes travaillent dans l’ombre, notamment Sophie avec les playlists, l’installation des micros par Marie-Odile, ou la sono par Jean-René. » Stéphanie n’a jamais fait de solfège, et pourtant, elle dirige la chorale comme une vraie pro…
Sa famille
Son mari Olivier est cadre éducatif, féru de musique, bassoniste et pianiste. Ils ont deux enfants, Charles et Marie, tous deux impliqués auprès de jeunes. Dans leur jeunesse, Stéphanie et Olivier sont allés à Taizé et ils y sont retournés ensuite en famille. Ils ont fait partie du Clerc Amour et Famille pendant quatre ans et ont participé au Parcours Alpha.
Ce que l’on peut retenir de Stéphanie, c’est son éternelle bonne humeur, son sourire communicatif qui remonte le moral, son écoute et surtout, son regard pétillant de gentillesse et de bienveillance.
Laurence Lippert
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JOURNÉES MONDIALES DE LA JEUNESSE (JMJ)
Une équipe de Roncquois aux JMJ de Lisbonne
Je garde un souvenir fantastique de ces JMJ. L’occasion d’allier voyage et temps spirituels. J’ai pu rencontrer beaucoup de monde et vivre des moments très forts que je ne suis pas près d’oublier ! À Lisbonne, l’ambiance était folle ! Nous étions un million et demi de jeunes venus des quatre coins du monde. On croisait des personnes portant des drapeaux que l’on n’avait jamais vus auparavant et s’exprimant dans une multitude de langues différentes. Aux heures de pointe, les quais du métro étaient tellement engorgés que l’on n’arrivait même plus à y accéder ! Même chose pour les restaurants le midi… Mais chacun affichait une bonne humeur à toute épreuve en chantant bien souvent.
Ce qui m’a particulièrement marqué, c’était littéralement toutes les églises de la capitale en portes ouvertes et où une multitude d’animations foisonnaient. Également lors de la veillée avec le pape durant laquelle nous nous sommes tous agenouillés devant le Saint Sacrement : il n’y avait pas le moindre bruit, le temps paraissant suspendu pour un instant.
Le témoignage d’Élise en dit long sur l’impact de ces journées sur les jeunes : «Mon voyage aux JMJ a été incroyable ! J’ai trouvé la paix et l’amitié entre les jeunes du monde entier. Les accompagnants ont partagé leur sagesse et ce fut l’occasion de lier des amitiés précieuses. Mieux encore que Lisbonne, j’ai aimé la journée passée dans la cité côtière de Portimao car les moments de partage sans contrainte de temps étaient inoubliables. En particulier le baptême dans le Saint- Esprit. Une expérience extraordinaire…»
Et ce n’est qu’un témoignage parmi d’autres. Ah, si les grands de ce monde pouvaient être touchés autant que nous l’avons été !
Baptiste Decrock
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DIS-MOI PAPY
C’est qui mon prochain ?
Aimer son prochain comme soi-même, c’est un souhait de Dieu.
Les disciples de Jésus lui ont déjà posé cette question ! Jésus a répondu par la petite histoire d’un blessé ignoré par plusieurs passants puis secouru par un étranger qui restera dans les mémoires comme « le bon Samaritain ». Jésus a voulu indiquer que c’est ce dernier qui a eu la bonne attitude envers son prochain. En fait, ton prochain c’est tout simplement celui que tu croises, connu ou inconnu, et qui a besoin de toi.
Aimer son prochain comme soi-même, c’est un souhait de Dieu. Le chrétien y croit fermement. Le monde tournerait bien mieux si chacun agissait ainsi. Et les chrétiens ne sont pas les seuls à enseigner cela. Il faut savoir que toutes les religions et toutes les philosophies ont ce point commun, ce « principe minimum » : ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’on nous fasse.
Dans ta classe par exemple, ton prochain est celui qui est peut-être harcelé par un groupe d’autres : ceux qui en sont témoins doivent réagir pour faire cesser l’injustice. Certains camarades se sont engagés en tant que délégués à faire respecter le droit de chacun à être heureux en classe. Les témoins de mauvaises actions doivent les alerter pour leur permettre d’agir. C’est aussi cela aider son prochain. L’aimer sera l’étape suivante…
Bernard Declercq
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HOMMAGE à Anicet GILMANT
Merci Anicet !
Le 28 mai dernier nous étions attristés par le décès à 94 ans d’Anicet Gilmant : un «grand monsieur». La commune de Roncq dans son ensemble, la Philharmonie et le journal paroissial en particulier venaient de perdre à la fois un musicien, une plume et un homme au grand coeur. Au moment de rédiger cet hommage, nous nous sommes dit que les mots choisis lors de ses funérailles le 5 juin et une photo souvenir permettraient déjà de conserver une trace du passage de cet ami hors du commun.
Le musicien
Entré au pupitre des clarinettes de La Philharmonie le 1er mars 1947, Anicet deviendra rapidement un membre actif dans de nombreux domaines. Dès 1970, il apportera une aide précieuse à son père Paul Gilmant, alors président de La Philharmonie, et au décès de ce dernier en 1973, il sera nommé à son tour président, fonction qu’il occupera jusqu’en février 1990. C’est sous sa présidence que seront mis en œuvre de grands concerts avec les sociétés voisines ainsi que la venue à Roncq de la garde républicaine et de l’Orchestre national de Lille avec Jean-Claude Casadessus.
Les années de sa présidence seront très certainement parmi les plus difficiles à gérer dans l’histoire de la phalange musicale car il fallait assurer la pérennité de la société. Il favorisera toujours les contacts avec l’École municipale de musique et avec son premier directeur, Régis Vanovermeir. Il permettra ainsi à La Philharmonie d’acquérir une nouvelle jeunesse grâce aux jeunes recrues issues de l’École de musique. Passionné de musique, homme de culture et sportif par plaisir, curieux de tout et bienveillant, respectueux des autres, voilà l’homme qu’était Anicet. Une vie faite de dévouement et de fidélité à sa chère philharmonie.
L’un des fondateurs du journal paroissial
Anicet était aussi l’un des membres fondateurs et un fidèle artisan du journal paroissial en 1967 : Roncq 2 églises, 1 cité. Épaulé par deux piliers quasi inébranlables, les abbés Robert Héquette et Paul Leblanc, il a travaillé avec des personnalités dont les noms résonnent encore dans nos mémoires. C’est à l’abbé Leblanc que l’on doit la création de la rubrique «Monsieur Roncq», immédiatement confiée à Anicet qui l’a animée dans le plus grand secret pendant un demi-siècle ! Il en a fait la page lue en premier par nombre de lecteurs ! Il a porté sur la vie des Roncquoises et des Roncquois un regard tantôt amusé, tantôt étonné… toujours bienveillant. Dans nos rencontres de rédaction, nous avions toujours en mémoire qu’il avait traversé avec ses illustres compagnons de route des périodes bien plus tourmentées que la nôtre. C’est un peu ce qui nous pousse à tenir bien haut le flambeau qu’il nous a transmis.
Merci Anicet pour l’exemple que tu nous as donné !
Bernard Declercq et Pascal Deneuville
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DIS-MOI PAPY
Dieu est-il pour les vacances ?
Dans la Genèse, la Bible nous dit que Dieu créa le monde en six jours et que «le septième jour, Il se reposa». Disons tout de suite que ce ne fut pas l’éloge de la paresse ! En fait, tout comme au soir de chacun des six autres jours, Dieu fait une pause «et Dieu dit que cela était bon». Et le septième jour, Il a pris le temps de contempler l’œuvre qu’Il avait réalisée. Comme je te l’ai déjà expliqué, nous, les humains, avons reçu la mission de continuer cette oeuvre et de gérer le monde. L’homme a été placé «au sommet de la Création» dans cette intention. Alors oui, Dieu est favorable aux vacances ! Mais avec pour objectif de prendre le temps de contempler le travail accompli. Par les autres, mais aussi par nous-mêmes. Nous avons le droit d’être fiers des belles réalisations dont nous sommes auteurs. À condition de ne pas s’en attribuer l’exclusivité du mérite ! Admirons, mais souvenons-nous que seuls, nous ne serions arrivés à rien ! C’est grâce à l’aide des autres et aux capacités que Dieu nous a données que nous faisons de belles choses. Profite à fond de tes vacances, chez toi ou en voyage, pour admirer tout ce que tu n’as pas le temps de voir au cours de l’année !
Bernard Declercq
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La chapelle de la Passion au mont des Cats
Avec le retour des beaux jours, c’est le moment d’en profiter et de redécouvrir le patrimoine religieux de notre région sans pour autant faire des milliers de kilomètres. Nous vous invitons aujourd’hui à une promenade bucolique au Mont des Cats pour découvrir la chapelle de la Passion.
Si vous aimez les grandes balades, les haltes gourmandes et les lieux empreints d’histoire, de tradition et de spiritualité, le mont des Cats situé près de la commune de Godewaersvelde, dans le Nord, est fait pour vous. Quoi qu’on en pense, le nom «mont des Cats» n’a pas de lien avec les chats. Il s’agit en fait d’un lieu d’implantation de tribus germaniques qui envahirent l’Empire romain au Ve siècle de notre ère. La tribu concernée était dénommée «les Cattes» et plus tard l’appellation du mont est devenue le mont des Cats… voilà pour la petite histoire !
Partons à la découverte de la chapelle de la Passion qui est située dans le bois de l’Ermitage. C’est une des chapelles où la tradition des loques est encore très suivie. En flamand, on la désigne sous le nom de «Korse Kapelle», la chapelle des Fièvres. La coutume veut qu’on vienne attacher un linge à la grille pour obtenir la guérison.
Origine de la croyance
Selon les sources de l’abbaye, l’origine de cette croyance remonte à la vénération d’un crucifix sauvé de la destruction pendant la Révolution. Caché par la population, il est placé à nouveau dans une petite chapelle construite par le peintre Nicolas Ruyssen lorsqu’il acquiert les ruines de l’ancien ermitage en 1819. La ferveur est telle qu’on décide de reconstruire entièrement l’édifice en 1857. Elle sera à nouveau agrandie en 1896. On installe à l’extérieur, au chevet de la chapelle, une représentation du tombeau du Christ avec un gisant. La dévotion se reporte alors sur la grille qui le protège : c’est là désormais que les fidèles viennent accrocher une loque, un morceau de tissu porté par le malade dans l’espoir ou le remerciement d’une guérison. Elle n’est pas ouverte en permanence. Le jour du vendredi saint, une procession va de cette chapelle à l’église Saint-Bernard. C’est une des occasions de pouvoir y entrer. Pour y accéder, remontez le chemin de l’abbaye qui longe le monastère. Un premier accès se fait en suivant le chemin de randonnée «balade des Katts» ou un peu plus haut, peu avant le virage, en prenant le petit sentier qui s’enfonce dans le bois. La chapelle est à 150 mètres environ. La particularité de l’endroit tient sans doute dans cette atmosphère où se mêlent volontiers ceux qui croient et ceux qui ne croient pas.
Contempler le pays des Flandres…
Au cours de votre balade, vous pourrez contempler à perte de vue le pays des Flandres. En effet, avec ses 164 mètres d’altitude, le mont des Cats vous offre un des plus beaux panoramas de la région Nord-Pas-de-Calais. Et ensuite, direction le magasin de l’abbaye où ous pourrez vous procurer le fameux fromage du Mont-des-Cats, un des produits emblématiques fabriqués par les moines trappistes depuis 1849. Et pour terminer votre balade, direction l’estaminet pour vous rafraîchir, avec modération, autour d’un verre de bière…
Pascal Deneuville
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GENS DE CHEZ NOUS
Une plus un égal deux…
De nombreux paroissiens préparent les messes, les différentes cérémonies et également les funérailles. Les personnes dont je vais vous parler aujourd’hui sont en binôme, mais également mari et femme. Ce sont Mannick et Hervé Delvas. Mais qui ne les connaît pas ?
Mannick et Hervé Delvas
Une…
Mannick, élevée par des parents très croyants (Jocistes), a été institutrice en maternelle de nombreuses années. Son père était sacristain à l’église du Sacré-Cœur à Mouvaux. Sa maman était catéchiste et quand elle a arrêté, c’est sa fille qui a pris le relais, mais dans la paroisse Saint-François. Elle a terminé sa carrière d’enseignante à l’école Sainte-Marie à Halluin. Elle a commencé le catéchisme avec sœur Jean. Cette dernière, lors de l’arrivée à Roncq de Mannick, a contacté sœur Thérèse en lui disant : «Tu la laisses s’installer, puis tu la récupères dans ton équipe.» C’est ainsi qu’avec Rita, elle anime des réunions de parents et des célébrations pour les enfants de l’éveil à la foi, puis encadre des jeunes du doyenné pour la préparation à la confirmation. Par la suite, pendant quatre ans, elle participe à l’équipe d’animation paroissiale. Mannick a intégré une équipe liturgique avec Isabelle, Marie et Danièle. Il s’agit de construire la célébration, à l’aide de Prions en Église, entre autres. Les équipes liturgiques sont à la recherche de volontaires. Responsable de l’animation spirituelle du Train bleu, celui de Tourcoing, qui aura cette année Raymond Dhalluin comme aumônier, elle participe aux réunions diocésaines de préparation pour les messes, prières et carrefours du prochain pèlerinage de Lourdes. Un «petit train de l’amitié» est réservé aux personnes en situation de handicap intellectuel. Par ailleurs, depuis longtemps, Mannick anime les messes paroissiales de sa belle voix de soprano.
Plus un...
Hervé a, lui aussi, reçu une éducation chrétienne. Puis, il a traversé une période d’une vingtaine d’années où il s’est éloigné de l’Église. Son travail et ses activités le prenaient beaucoup. Il était directeur administratif et financier dans le milieu médico-social (plus particulièrement les personnes en situation de handicap physique). Vers 45 ans, il a rencontré le Christ sur sa route, prenant conscience des vingt années d’abandon. Il a rencontré des prêtres sensibles à sa situation de divorcé. Sa maman l’a beaucoup inspiré, elle qui faisait le catéchisme et s’occupait des funérailles et du Rosaire à Linselles. À la suite de cette conversion, il a intégré les Petits Frères des Pauvres à Roubaix, avant de s’investir dans la conférence Saint-Vincent-de-Paul de Roncq avec notre regretté Jean-Louis Beauventre. Il a participé à la collecte alimentaire et a arrêté ce service en 2021. Brancardier depuis vingt ans, Hervé a été président du Train bleu pendant six ans pour le pèlerinage de Lourdes. Il est coresponsable des équipes du doyenné pour les funérailles, chargé de rechercher les meilleures formations pour les bénévoles. Il participe aussi à la comptabilité de la paroisse.
Égale deux…
Les aléas de la vie ont conduit Mannick et Hervé dans la même situation de divorcés. Et un jour… Ils s’en souviennent comme si c’était hier ! C’était le 7 avril 2007 : Brigitte leur a demandé de lire un texte sur l’eau, à deux voix. C’était à la veillée pascale. À la fin de la messe, Hervé est venu voir Mannick à propos de son frère handicapé, lui proposant des éléments pour les aider. Ils ont cheminé puis habité ensemble à partir de 2011… Et ils se sont mariés en 2019. Depuis, tout se fait à deux : le train de Lourdes, comme hospitalière et brancardier ; l’équipe des funérailles ; la communion à la clinique Saint-Roch et à la Colombe selon le planning ; l’animation des messes avec Chœur à cœurs.
Membres de Reliance, regroupant des personnes divorcées, ils sont accompagnés par Philippe Zeltz, diacre à Bousbecque et par un couple responsable. À eux deux, ils ont quatre enfants et six petits-enfants. Alors, pourquoi ces engagements ? Ils le disent très bien : «Pas de prosélytisme, mais un témoignage de notre vie de chrétiens en semant et en agissant. En tant que baptisés, nous recevons un don, à mettre au service de nos frères et soeurs. Les épreuves peuvent nous mettre dans le doute, mais vivre la puissance et la miséricorde de Dieu nous permet de les surmonter.»
C’est Eric-Emmanuel Schmitt qui leur fournit la conclusion dans le Défi de Jérusalem : «On ne devient pas chrétien parce qu’on a élucidé les mystères du christianisme. On devient chrétien parce qu’on palpe ce mystère, qu’on le fréquente, qu’on s’en inspire et que de son contact, on sort modifié».
Laurence Lippert
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Le serment du 6 mai des gardes suisses
Ce numéro d’avril 2023 est consacré au printemps et au moment où «tout renaît». C’est aussi le cas au Vatican, où le 6 mai de chaque année, les nouveaux gardes suisses prêtent serment de protéger et de défendre le pape, même au péril de leur vie. Mais pourquoi le 6 mai ? En voici la raison…
Cette date a été choisie en souvenir du 6 mai 1527, jour du sac de Rome. 189 gardes suisses ont défendu le pape Clément VII contre une armée écrasante. 147 sont tombés au combat, dont le commandant de l’époque, Kaspar Röist, de Zurich. 42 gardes ont réussi à s’échapper par le Passetto di Borgo vers le château Saint-Ange. Le pape Clément VII est contraint de se rendre peu après, mais sa vie et celle des 42 gardes sont épargnées.
La Garde suisse pontificale (Pontificia cohors helvetica) est la plus petite armée du monde. Elle a été créée en 1506 et compte de 110 à 130 militaires, tous suisses, âgés de 19 à 30 ans. Ils sont généralement issus de la Suisse alémanique, ce qui explique que la langue officielle de ce corps d’armée soit l’allemand, mais le français y est aussi en usage comme l’italien. Leurs uniformes ne datent pas du XVIe siècle mais du début du XXe siècle. Ils ont été créés par Jules Repond, alors commandant de la garde, en s’inspirant des fresques de Raphaël. La sélection des gardes suisses est sévère : il faut être suisse, catholique pratiquant et de bonne réputation, mesurer plus de 174 centimètres, posséder un casier judiciaire vierge et avoir rempli ses obligations militaires. L’engagement est au minimum de deux ans. Chaque garde travaille en moyenne près de 60 heures par semaine pour un maigre salaire. Mais c’est un prestige inégalable et cela reste une école de vie. On y apprend à écouter, à remercier, à respecter… Chaque année, des militaires quittent la garde pontificale pour permettre à d’autres de vivre cette expérience exceptionnelle.
Le serment
Le 6 mai, au cœur du Palais apostolique du Vatican, les nouvelles recrues prêtent serment devant le représentant du pape. Empoignant l’étendard de la garde pontificale, le bras droit levé et trois doigts tendus pour symboliser la Trinité, la jeune recrue prononce son engagement, d’une voix puissante : «Je jure d’observer fidèlement, loyalement et honorablement tout ce qui m’a été lu en ce moment. Que Dieu et nos saints patrons m’assistent !».
Les trois miracles
Le chapelain, aumônier de la Garde suisse, aime rappeler qu’il y a trois miracles au sein de cette institution : le premier est que l’on trouve toujours, depuis cinq siècles, des jeunes gens prêts à servir ; le deuxième est de voir l’attachement inconditionnel à la personne du pape ; le troisième est qu’il y a toujours suffisamment de gardes jouant d’un instrument de musique pour accompagner les grandes cérémonies, dont celle du serment le 6 mai. On connaît les idées reçues sur cette petite armée et son rôle de parade, mais il faut savoir que les services d’honneur représentent seulement 8 % du temps de l’activité. La tâche principale reste de veiller en permanence à la sécurité du pape et du Vatican. L’uniforme de gala, comprenant une armure, est porté lors de la bénédiction papale urbi et orbi (à l’Église et au monde), à Noël et à Pâques sur la place Saint-Pierre. Ce jour-là, vous pourrez voir les gardes suisses au grand complet accompagnés par la fanfare de la Garde Pontificale. À ce moment, vous aurez une pensée pour ces jeunes militaires qui consacrent quelques années de leur vie à la sécurité du pape.
Pascal Deneuville
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GENS DE CHEZ NOUS
Le «G9» des fleurs…
Depuis quelques mois, nos églises sont particulièrement bien fleuries. L’avez-vous remarqué ?
Après la fête de fin d’année pastorale, le 26 juin dernier, une équipe s’est lancée sous la houlette de Françoise Van Damme. L’équipe est maintenant étoffée de neuf membres ! Delphine est arrivée avec ses doigts de fée et sa sensibilité particulière. Le groupe de dames réalise des tableaux magnifiques. Toutes ont suivi une formation «fleurir en liturgie». Deux ou trois d’entre elles sont présentes tous les mercredis à Saint-Piat et tous les jeudis à Saint-Roch. Si vous observez bien, tous les autels de nos églises sont fleuris ! C’est toujours dans un esprit sympathique que se déroulent ces moments. Elles ont créé un groupe WhatsApp pour s’organiser et s’envoyer des photos.
En cette période de carême, vous comprendrez la sobriété des églises qui ira crescendo jusqu’à l’apothéose de Pâques. Des familles en deuil, des familles de baptisés offrent des fleurs. Si vous avez des fleurs dans votre jardin ou si vous souhaitez offrir des fleurs, elles seront bien accueillies pour le plus grand plaisir de nos yeux !
Merci à Anne, Delphine, Françoise, Geneviève, Marie-Agnès, Marie-Annick, Mannick, Mounia et Sophie ! Le temps que vous consacrez à cette belle mission est loin d’être inutile : les paroissiens assidus et les visiteurs d’un moment vous en sont reconnaissants. Merci aussi à Laurence Cibat et Thérèse Casier, qui ont pendant de nombreuses années fleuri seules Saint-Roch et Saint-Piat.
Sylvie Pollet
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DIS-MOI PAPY
C’est quoi la résurrection ?
C’est l’un des mystères les plus durs à comprendre et pourtant, c’est ce qui fait vivre un chrétien. Depuis l’origine, l’homme sait qu’il va mourir un jour ou l’autre. Nous le savons tous et nous en avons la confirmation à chaque fois que meurt un proche ou une figure connue. Or, l’histoire de Jésus ne s’arrête pas à sa mise au tombeau : au matin de Pâques, ses amis trouvent le tombeau vide et certains commencent à témoigner qu’ils L’ont rencontré. C’est complètement inimaginable et pourtant, le chrétien croit ce qu’ont rapporté ces premiers témoins. Et des milliers d’autres apportent le même témoignage au long de l’Histoire !
Jésus avait annoncé à ses amis qu’Il ressusciterait, c’est-à-dire qu’Il revivrait après avoir été mis à mort. Mais c’était tellement difficile à croire ! En fait, il nous est aussi difficile de croire qu’il y a une vie après la mort que ce serait inutile d’expliquer à l’enfant qui est dans le ventre de sa mère que la vie qui l’attend après sa naissance est merveilleuse ! Imagine que notre existence est faite de trois tranches : la première dure environ neuf mois dans le ventre de notre mère, la seconde peut atteindre quatre-vingt-dix ou cent ans, et la troisième, après notre « mort terrestre », n’a plus de limite ! Et chaque passage d’une tranche à l’autre est difficile : parce que ce passage est douloureux et surtout parce que nous ne savons pas de quoi sera faite
la suivante ! La résurrection de Jésus annonce la nôtre et cela doit nous combler d’espérance.
Bernard Declercq
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Disparition de Benoît XVI
Nous avons appris samedi 31 décembre 2022 le décès à 95 ans du pape émérite Benoît XVI, prédécesseur de l’actuel pape François, qui avait renoncé à sa charge en février 2013. De son nom d’origine Joseph Ratzinger, l’ancien archevêque de Munich avait été élu en 2005, à la mort de Jean-Paul II. Outre ses écrits théologiques de haut rang, il aura marqué l’histoire de l’Église par la décision inédite de sa démission.
Bernard Declercq
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GENS DE CHEZ NOUS
Bon sang ne saurait mentir
Quand on rencontre Baptiste, on est tout de suite pris de sympathie par son regard bienveillant, son calme et sa gentillesse. Mais c’est tout à fait normal quand on connaît sa famille. Que ce soient les grands-parents, les oncles, et surtout ses parents, au niveau de la paroisse, nous ne pouvons que nous dire que Baptiste Decrock a de qui tenir…
Il avoue tout de suite ne pas aimer ne pas bouger, il faut toujours qu’il soit en action… Ce fils aîné d’une fratrie de trois garçons est actuellement en 3e année d’études de médecine à la catho à Lille. Mais… également en Master 1 de recherche médicale. S’il n’avait pas fait médecine, il aurait bien aimé être pilote. Tout n’est pas perdu, il suit des cours de pilotage à l’aérodrome de Bondues et a participé à un échange en Suisse puis à Paris. Et sinon ?… prêtre ! Changement par rapport à l’enfance, puis prise de conscience à l’adolescence. De ce fait, il assiste aux messes à Roncq, mais aussi à Lille, car il a un attrait particulier pour les messes en latin, surtout les chants. Il y rencontre beaucoup d’étudiants et de jeunes adultes, et se demande d’ailleurs « pourquoi pas de temps en temps à Roncq ? ».
Il va en pèlerinage à Lourdes, fait partie des Scouts d’Europe au clan de Lille (les routiers). Il est parti en pèlerinage à Vézelay pour y rejoindre tous les routiers scouts d’Europe français. Une fois par mois, il passe un week-end où il participe à des activités, par exemple la sécurité de la cathédrale lors du témoignage de la mère de Carlo Acutis. Il essaie également de remonter l’association de jumelage Roncq-Delbrück (Allemagne). Au niveau de la paroisse, avec le Père Jean-Apollinaire il projette de monter un groupe de jeunes étudiants en vue des prochaines JMJ. À l’aumônerie de la Catho, il est servant d’autel et joue de l’orgue en accompagnement des messes… En août, son pèlerinage à Rome et la rencontre avec le pape François ont renforcé sa foi. Ce sont des moments inoubliables ! Pendant ses loisirs, (eh oui, c’est étonnant, mais il arrive quand même à prendre du temps pour lui), il va faire du sport avec Michel, son père, ce qui lui permet de partager des moments de calme, de complicité, et surtout, d’être en extérieur. « Ces moments en famille sont très importants pour se ressourcer. » Il m’avoue quand même, un peu penaud, que sa Maman regrette de le voir aussi peu. Mais, on l’a dit, il déteste rester inactif…
Alors, continuons ses pôles d’intérêt… C’est bien simple, il est intéressé par… Tout ! Vernissages, expositions, musées, lecture, archives, généalogie, voyages. Il a visité une bonne moitié de l’Europe et les USA, partant du principe que découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles cultures, permet de s’ouvrir au monde. Il a ainsi un correspondant à Rochdale, rencontré dans un train pour Todmorden, notre ville jumelée en Angleterre… Et pour financer ses voyages, Baptiste travaille en tant qu’aide-soignant pendant les week-ends et les vacances… Ajoutez à tout cela l’ONL, l’histoire, l’art, les vinyles… Nous avons enfin abordé la question de son futur : être épanoui professionnellement, (et pour l’instant cela a l’air plutôt bien parti) continuer à s’investir dans ce qu’il aime, réussir sa vie de famille, selon ce que sera son choix. Bref, un touche-à-tout, très attachant qui ne s’arrête jamais.
Laurence Lippert
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Le petit berger et le curé d’Ars
Le numéro du mois de février 2023 de « Roncq deux églises une cité » est consacré à la jeunesse. C’est pour nous l’occasion de relater la rencontre entre un jeune berger et le Curé d’Ars en 1818. Voici son histoire…
Le Curé d’Ars, Jean-Marie Vianney, est né le 8 mai 1786 à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de cultivateurs. Le contexte de la Révolution française va influencer sa jeunesse : il fera sa première confession dans sa maison natale et recevra l’absolution d’un prêtre clandestin… Deux ans plus tard, il fait sa première communion dans une grange lors d’une messe clandestine célébrée par un prêtre réfractaire. À 17 ans, il choisit de répondre à l’appel de Dieu mais son père s’y oppose pendant deux ans car les bras manquent à la maison paternelle. À 20 ans, il commence à se préparer au sacerdoce auprès de l’abbé Balley, curé d’Écully. Ordonné prêtre en 1815, c’est en février 1818 qu’il est envoyé à Ars, petit village de deux cents habitants dans l’Ain.
Le petit berger Antoine Givre
C’est un petit berger, Antoine Givre, âgé de 12 ans, qui lui indiquera la route pour se rendre à Ars. Cet instant est immortalisé de nos jours par une statue en bronze à l’entrée du village. Le 13 février 1818, par une fin de journée pleine de brouillard, le jeune Antoine est dehors avec des amis, sur le chemin qui vient de Lyon. Arrive un attelage avec un prêtre qui marche à ses côtés. C’est Jean-Marie Vianney, pasteur qui vient d’être nommé à la paroisse d’Ars. Voyant ce garçon, l’abbé lui demande sa route. Dans un patois différent de celui d’Écully, Antoine lui montre la direction. «Eh bien mon ami, lui dit Jean-Marie Vianney, tu m’as montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du Ciel.» Rapidement, le jeune abbé de 32 ans réveille la foi de ses paroissiens par ses prédications, son dévouement, par la prière et sa manière de vivre. Il restaure son église et fonde un orphelinat, La Providence, qui prend soin des plus pauvres. Il n’aura de cesse de les secourir.
Confesseur
Sa réputation de confesseur lui attire de nombreux pèlerins. À partir de 1830 des milliers de personnes viendront à Ars pour s’y confesser, plus de cent mille la dernière année de sa vie… Jusqu’à 17 heures par jour, le Curé d’Ars est «un martyr du confessionnal», comme le soulignait Jean-Paul II lors de sa venue à Ars en 1986. En 1855 il est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il meurt le 4 août 1859, après s’être livré jusqu’au bout à sa tâche. Il savait qu’il mourrait un jour comme «prisonnier du confessionnal».
Patron de tous les curés
Béatifié le 8 janvier 1905, il est déclaré «patron des prêtres de France». Canonisé en 1925 par Pie XI, il sera proclamé en 1929 «patron de tous les curés de l’univers». Aujourd’hui, Ars accueille 550 000 pèlerins par an. La statue du Curé d’Ars en prière que nous pouvons voir dans notre église, dans la nef de droite, est une reproduction de l’œuvre originale du sculpteur bressan Émilien Cabuchet. Pour réaliser le visage, le sculpteur s’est inspiré du buste en cire qu’il avait modelé du vivant du Curé d’Ars en 1858. Sa statue est présente dans de très nombreuses églises de France et du monde.
Un film en 1949
Un film, réalisé en 1949 par René Jolivet, retrace la vie du Curé d’Ars. C’est le comédien Georges Rollin qui tient le rôle principal. Ce film est disponible sur YouTube. Vous le trouverez en saisissant dans votre moteur de recherche internet : «Le Sorcier du ciel – Le Saint Curé d’Ars». Plusieurs ouvrages ont été consacrés à sa vie dont le plus complet, Le Curé d’Ars authentique, a été rédigé par monseigneur René Fourrey, paru aux éditions Fayard en 1965.
Pascal Deneuville
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DIS-MOI PAPY
C’est quoi la Chandeleur ?
Le mot Chandeleur vient de «chandelles». On retrouve ici le thème de la lumière de Noël. Avant le christianisme, il faut savoir que cette fête païenne célébrait déjà la lumière le 2 février. Cette date a été choisie pour rappeler que quarante jours après sa naissance, Jésus a été présenté au Temple par ses parents comme le voulait la loi juive. L’évangile de saint Luc rapporte d’ailleurs qu’un vieillard nommé Siméon avait été averti en songe qu’il ne mourrait
pas avant d’avoir vu le Messie, c’est-à-dire Jésus le Sauveur, comme les chrétiens sont invités à le croire. Siméon est venu au temple poussé par l’Esprit saint et il y a accueilli Marie et Joseph avec leur nouveau-né. Le vieillard fut ravi de pouvoir porter ce «divin enfant» dans ses bras avant de quitter ce monde. Le 2 février est donc en fait la célébration de la présentation de Jésus au Temple. Mais alors, me diras-tu, pourquoi les crêpes ? Eh bien, cette tradition remonte à l’époque des Romains qui offraient ce type de pâtisserie réalisé avec les restes du blé de la récolte passée afin que la suivante soit bonne. Et là encore, la forme de la crêpe était censée représenter le soleil dont le retour allait mettre fin à l’hiver sombre et froid… Ce jour-là, d’ailleurs, toutes les bougies de la maison devraient être allumées.
Bernard Declercq
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Noël à Roncq dans les années 1960
La fête de Noël est célébrée dans le monde entier et de bien des manières. Mais à Roncq, dans les années 1960, c’était avant tout la fête chrétienne avec la traditionnelle messe de minuit.
Un petit retour en arrière est nécessaire pour se souvenir que durant les premiers siècles de notre ère, le 6 janvier de chaque année, on fêtait à la fois la naissance de Jésus, son baptême et la fête des Mages à Bethléem. En 353, la fête de la Nativité fut fixée le 25 décembre, date choisie par l’Église en référence à la remontée du soleil (solstice d’hiver). L’heure de minuit pour la messe de Noël est tout aussi symbolique : c’est le nouveau jour qui commence… Les siècles suivants, tout en demeurant fidèle à l’essentiel, s’est accumulé le folklore, que l’on connaît encore de nos jours. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le commerce a modifié cette fête. Au-delà des joies familiales, de l’amitié et de la solidarité, c’est surtout une fête de la foi avec la naissance de Jésus.
Le magasin Pouchelle
Et à Roncq, dans les années 1960, il y avait un magasin dans lequel la préparation des fêtes de fin d’année allait bon train. C’était le magasin Pouchelle dans le centre-ville. Toute la famille d’Étienne Pouchelle participait aux préparatifs. Ce commerce, qui avait pignon sur rue à la place de Roncq, assurait également le nettoyage de vêtements et Étienne Pouchelle était lui-même gérant des Pompes funèbres générales. Dès le mois de novembre, les grandes vitrines présentaient les nouveaux jouets que les enfants admiraient d’un regard avide en revenant de l’école : Meccano, trains électriques, voitures miniatures Dinky-toys, jeux de construction, sans oublier les poupées pour les petites filles. C’était un passage obligé pour tous les enfants à cette époque. En effet, dans ces années 1960, il n’y avait pas encore de supermarché sur notre commune de Roncq et, pour les parents, les achats se faisaient dans les commerces locaux. Les jouets étaient surtout donnés aux enfants lors de la fête de Saint-Nicolas. Pour les livres, les libraires de la rue Henri-Barbusse conseillaient les parents dans leurs achats, avec les romans dans la collection Rouge et Or ou de la Bibliothèque rose ou verte, et les bandes dessinées, dont les albums de Tintin étaient en bonne place.
Toute une époque, certes révolue, mais qui avait son charme. Peut-être certains de nos lecteurs plus âgés ont conservé dans leurs armoires ces jouets et livres de leur jeunesse… mais ils les ont très certainement donnés à leurs petits-enfants. La période de Noël, synonyme de cadeaux et de fêtes familiales, est toujours un moment privilégié pour les enfants mais, dans les années 1960, on n’assistait pas à la frénésie actuelle de cadeaux. Nous vous souhaitons de passer de bonnes fêtes de Noël en famille tout en étant solidaires avec les plus démunis.
Pascal Deneuville
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DIS-MOI, PAPY : C’est quoi Noël ?
Pour les chrétiens, Noël est la fête de la naissance de Jésus, de l’Incarnation. C’est un mot savant qui vient de «chair». En fait, quand on dit de quelqu’un qu’il s’est incarné, on pourrait dire qu’il «a pris chair», ou bien «qu’il a pris la forme de». Tu as peut-être des copains qui te diront qu’ils croient à la «réincarnation». C’est très curieux, parce que les mêmes n’admettront ni «l’Incarnation» ni la «Résurrection»… Là encore, mon esprit d’homme a bien du mal à se représenter de quoi il s’agit : on parle du «mystère de l’Incarnation ». On est dans la réalité de Dieu, celle qui nous dépasse complètement.
L’Incarnation, c’est Dieu, Esprit qui a créé le monde et nous-mêmes, qui a choisi de «se mettre dans la peau» d’un être humain en commençant par le début : la naissance d’un bébé ! C’est véritablement merveilleux. C’est aussi beau que difficile à comprendre. Ce fait-là, je ne peux que le croire, c’est impossible à démontrer scientifiquement ! Pourquoi cela ? Parce que Dieu nous aime tellement qu’Il veut se rapprocher de notre vie et nous inviter à rejoindre la sienne en suivant les pas de Jésus, le Fils qu’Il nous envoie. C’est le cœur du mystère de Noël ! On est bien loin du vieillard à la barbe blanche ! Et tu dois savoir que la naissance de Jésus est précisément située dans le temps et dans l’espace. Les historiens situent l’événement sous le règne de l’empereur César et du gouverneur Quirinus en Palestine. Tu pourras lire en page 6 pourquoi on fête cette naissance le 25 décembre alors qu’elle a eu lieu vraisemblablement au printemps…
Bernard Declercq
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GENS DE CHEZ NOUS
Régis Marem et la chapelle Notre-Dame-des-Champs
Cette année encore, malgré la levée des contraintes sanitaires, il n’a pas été possible de renouveler la traditionnelle procession de l’Assomption à Roncq. Une célébration se tenait tous les 15 août à la chapelle Notre-Dame-des-Champs à l’angle de la rue de la Latte et du boulevard d’Halluin. La procession se dirigeait ensuite vers le bois Leurent où avait lieu la messe puis le pique-nique qui rassemblait tous les participants. Une parenthèse religieuse et festive au coeur de l’été. Un petit pincement au cœur de notre homme du jour et de son épouse : depuis 1999, succédant à Julien Olieux et Michel Mathon, les époux Marem assurent l’entretien intérieur de la chapelle, celui de l’extérieur et les abords étant assurés par la municipalité.
Démontée
pierre par pierre
Le petit édifice est en bon état général : pas de fuite, toiture et boiseries correctes. Seul souci, quelques éclats sur la porte et le bâti en attente du pot de peinture «rouge catho», requis et agréé en haut lieu. Au départ édifiée de l’autre côté du boulevard d’Halluin, cette chapelle fut démontée et déplacée pierre par pierre à son emplacement actuel pour laisser place au Centre international de transport. Sans être la cathédrale Notre-Dame ou la chapelle Sixtine, la chapelle Notre-Dame-des-Champs doit beaucoup à ces paroissiens dont l’engagement et la volonté méritent d’être salués. Un cœur vaillant, Régis assure aussi la diffusion du journal paroissial dans son quartier. Ancien chauffeur-livreur de produits pétroliers sur le quart nord-ouest de la France, il a aussi travaillé au sein d’entreprises de messagerie. Après quarante-trois ans de «bons et loyaux services», Régis est un grand-père comblé avec ses dix petits-enfants. De quoi continuer à s’occuper !
Bernard Vandevelde
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La croix du calvaire a été restaurée
Rappelez-vous, en mars 2021, la tempête «Lola» avait renversé et brisé la grande croix du calvaire du cimetière du centre. Elle vient d’être restaurée grâce à l’action conjointe des représentants de la paroisse de Roncq et des élus de la municipalité, qui ont tout mis en œuvre pour faire réaliser une nouvelle croix, pratiquement à l’identique de celle qui datait de 1844 lors de la création du cimetière de Roncq-centre. Elle avait déjà fait l’objet de restaurations successives après la Seconde Guerre mondiale et pour la dernière fois en 1999 par les soins de la municipalité.
Après cette tempête ,les représentants de la paroisse étaient allés récupérer les débris de la statue du Christ entreposés dans la cour de matériaux des services techniques de la ville. Tous les éléments retrouvés de cette statue, qui datait probablement de 1844, ont été portés à la Ferronnerie roncquoise qui a effectué un travail de restauration remarquable, et pourtant pas évident, quand on voit le nombre de pièces qu’il a fallu ressouder et reconstituer. Un vrai travail d’orfèvre.
Quant à la nouvelle croix, elle a été réalisée par Franck Allegaert et Bertrand Druez, deux employés des services techniques de la ville de Roncq. Franck, le menuisier de la ville, a entièrement conçu, façonné et usiné la croix en chêne massif haute de plus de 5 mètres et pesant plus de 900 kilos. N’oublions pas non plus les Établissements Vanmarcke qui ont préparé le perçage du socle de la croix ainsi que l’entreprise Metalys, qui a procédé au scellement du fourreau réalisé en acier par Bertrand et qui maintiendra la croix dans plus de 3 tonnes de béton.
Merci à tous ces artisans qui ont de l’or dans les mains et qui ont su mettre en commun leurs compétences pour restaurer cette magnifique croix. La nouvelle croix a été installée au cimetière le 19 juillet dernier et sera bénie lors des fêtes de la Toussaint le 1er novembre à 12h15. Vous êtes tous conviés à cette cérémonie qui marquera l’attachement des Roncquois à leur patrimoine culturel et religieux.
Pascal Deneuville
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Une belle personne nommée Christiane…
Ancienne directrice de l’école Saint-Roch de Roncq, Christiane Portebois nous quittait le 11 mai 2022. Les témoignages recueillis ne tarissent pas d’éloges quant aux engagements qu’elle a assumés.
Christiane débute sa carrière comme professeure de français et, avec la complicité de Bernard son mari, entreprend une pause professionnelle pour se consacrer à l’éducation de leurs trois filles. C’est à cette époque qu’elle rejoint l’association des parents d’élèves (Apel) de l’école Saint-Roch où elle tisse de nombreux et fidèles liens d’amitié.
Enseigner : une noble mission
La vocation d’enseigner reste prépondérante chez Christiane qui s’engage de nouveau, en tant qu’institutrice cette fois, à l’école Saint-Roch où elle est nommée directrice de l’établissement en 1986. Elle s’investit dans cette nouvelle mission avec rigueur et le dynamisme qu’on lui connaît. Elle insuffle une réelle motivation et de l’enthousiasme dans les différents projets pédagogiques, tant aux élèves qu’à l’équipe enseignante. Elle a le souci de transmettre concrètement aux enfants les valeurs de respect, de partage et de générosité. En quelques années, l’effectif de l’école se développe, des classes se créent. Sa carrière et son dévouement sont d’ailleurs récompensés par la distinction des Palmes académiques.
Atteindre la «barre du neuf»
Petite anecdote professionnelle : lors de la remise des bulletins scolaires, Christiane avait une manière originale de motiver les élèves en difficulté en proposant de «tout faire pour atteindre la barre du neuf (sur dix)» sur ses prochaines notes… Cette subtile attention encourageait l’élève à progresser.
De la bienveillance à la joie partagée
Catholique engagée, Christiane exprimait une foi active. Elle n’hésitait jamais à réconforter et soutenir ceux qui en avaient besoin. De la joie, elle savait aussi en donner et appréciait de participer aux fêtes d’école, sous toutes ses formes. Dans son groupe d’amitiés «Du Blanc-Four», elle a partagé d’excellents moments de convivialité, de détente et parfois de tristesse… C’était comme une seconde famille, disait-elle.
L’intelligence du cœur
Sa présence auprès de nous restera marquée par son sens du devoir. D’abord pour sa famille, elle restera une épouse, une maman et une grand-mère disponible, attentionnée auprès de tous, sans distinction, comme de ses sept petits-enfants. Également à l’école Saint-Roch où Christiane apportera son soutien en toutes circonstances. Auprès de ses ami(e)s, elle laissera le souvenir d’un sourire et d’un cœur généreux. Aux yeux de tous, elle restera ce que l’on nomme une «belle personne».
Jean-Pierre Martins
Merci à celles et ceux qui ont permis, par leurs témoignages, cet hommage mérité.
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GENS DE CHEZ NOUS
Les 100 ans de Maria
Maria Dos Santos est née le 20 juin 1922 à Fatela au Portugal. Elle se marie à 26 ans. Son fiancé habite à 7 kilomètres de chez elle. Ils ont fait connaissance au bal et se voyaient le dimanche. Au bout d’un an et demi, il l’a demandée en mariage. C’est elle qui a confectionné le repas de noces. Ils ont eu cinq filles. La première est décédée à 4 mois. Les autres sont âgées aujourd’hui de 71, 65, 61 et 60 ans. Elle a neuf petits-enfants et douze arrière-petits-enfants. Son mari est venu travailler en Corrèze pour mieux gagner sa vie. Malheureusement, il décède dans un accident du travail six mois plus tard à 44 ans. Son employeur fait alors venir toute sa famille en France pour s’occuper d’elle. Il prend en charge la scolarité des filles et aide la famille.
Au Portugal, Maria gérait une taverne après avoir travaillé pour de riches familles. Excellente cuisinière, elle fut repérée très jeune. Quand elle arrive en France, sa fille aînée a 15 ans et la plus jeune 4 ans. Maria habitait non loin d’une de ses sœurs en Corrèze. Elle décide de rejoindre son autre sœur à Roncq. Elle trouve un emploi chez Silvalac, rue de Lille. Elle occupe divers postes de manutention. Tous les dimanches, elle va à la messe. Maintenant, ses jambes ne lui permettent plus de se déplacer facilement. Elle dit sa prière tous les soirs, elle prie Dieu et Marie avec une dévotion particulière pour Notre-Dame de Fatima. Elle s’y rendait à chaque voyage au Portugal. Elle est allée trois fois à Lourdes et pour ses 86 ans, sa fille l’a amenée à Rome où elle a vu le pape.
Espiègle et gourmande
Maria est espiègle et gourmande : elle fait encore des gâteaux et a appris à ses filles à faire des pasteis de natas. Mais sa spécialité est les filhoses (sorte de beignets). Elle aime préciser qu’elle «cuisine au nez». De temps en temps, elle aimerait avoir dix ou vingt ans de moins, car elle a encore des projets ! Elle aime la compagnie de sa famille. Ses filles sont très présentes. Elle est parfaitement lucide, se déplace en déambulateur malgré ses douleurs. Elle sait très bien ce qu’elle veut et sait se faire comprendre ! Maria a fêté ses 90 ans, ses 100 ans et nous donne rendez-vous dans dix ans ! J’ai eu la chance de déguster de délicieux pasteis de natas avec une grande dame pleine d’humour, de volonté et de tempérament. Très belle rencontre ! Bonne santé et gardez votre sourire Maria !
Sylvie Pollet
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Les hallekerkes en Flandre
Ce numéro de notre journal est consacré aux signes extérieurs de foi ainsi qu’aux édifices religieux anciens et nouveaux. L’occasion de mettre en lumière la dévotion du peuple flamand de notre région qui a construit les typiques hallekerkes – églises-halles – qui renferment des trésors souvent méconnus.
Dans les territoires de l’arrondissement de Dunkerque et de la province de Flandre s’est créé dès le Moyen Âge un réseau paroissial important. A l’époque romane et jusqu’au XIIIe siècle, les églises adoptaient généralement un plan en croix latine, comme nos églises Saint-Piat et Saint-Roch. Les troubles religieux et les guerres de la seconde moitié du XVIe siècle endommagèrent un grand nombre de ces édifices. Le calme revenu à la fin du XVIe siècle, la relative prospérité des XVIIe et XVIIIe siècles permirent la reconstitution du patrimoine religieux. C’est alors que s’est généralisé le parti de l’église-halle, plus connu de nos jours sous l’appellation «hallekerke » (ou hallekerque), nom d’origine flamande.
On trouve ces églises-halles dans toute l’Europe. Mais le plus grand nombre se trouve en Allemagne, aux Pays-Bas, Flandre, Autriche et dans l’est de la France. La particularité des hallekerkes se situe dans l’espace intérieur de l’église qui est divisé en trois vaisseaux de hauteur équivalente, séparés par deux rangées de colonnes supportant les voûtes, le plus souvent en berceau lambrissé. Chaque halle est individualisée par sa propre couverture, ce qui accentue encore l’architecture de ces églises typiques de la région des Flandres. Partons à la découverte de la hallekerke d’Esquelbecq dans la région de Dunkerque.
L’église Saint-Folquin d’Esquelbecq
Face du château d’Esquelbecq, au centre de la place d’armes, trône la hallekerke de Saint-Folquin inscrite au titre des Monuments historiques. Quand nous pénétrons dans cette église, on remarque que les nefs latérales ont la même hauteur que la nef centrale, au contraire des églises classiques qui ont une nef centrale plus haute que les bas-côtés. Dans une hallekerke, il n’y a pas de fenêtres dans la nef centrale, ce sont donc celles des nefs latérales qui l’éclairent.
La fondation de l’église Saint-Folquin remonte au Xe siècle et a fait l’objet de remaniements successifs qui l’ont amenée à son aspect actuel au XVIIe siècle. En avril 1976, un incendie ravage l’église mais les murs ont résisté. À la suite de cet épisode tragique, un architecte des Monuments historiques a pris en main sa sauvegarde et la hallekerke a été reconstruite à l’identique. Elle a été rouverte à Noël 1978. Le plafond, réalisé en bois rehaussé d’étoiles dorées, donne à la fois l’impression d’être dans un bateau ou sous la voûte céleste. Une vue du chœur montre encore mieux l’effet coque de navire. De nouvelles cloches ont été fondues à Villedieules- Poëles en 1977.
Saint Folquin, cousin de Charlemagne !
L’église est dédiée à saint Folquin, cousin germain de Charlemagne et évêque de Thérouanne. Il est mort à Esquelbecq (Ekelsbeke) le 14 décembre 855, lors d’une tournée pastorale. La visite de l’église peut être commentée par l’office du tourisme et permet de découvrir l’histoire des lieux. On y apprend entre autres que le village était auparavant une enclave franque en territoire flamand. Esquelbecq est aussi un village qui vaut la peine d’être visité et, en plus des boutiques de livres, vous y trouverez plusieurs estaminets… Profitez donc des derniers beaux jours d’automne pour prendre votre bâton de pèlerin pour découvrir cette hallekerke…
Pascal Deneuville
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Les médailles religieuses
Médaille de baptême, médaille miraculeuse de la rue du Bac à Paris, médaille de Saint Christophe, de Jeanne d’Arc… de nombreux catholiques portent autour du cou ou gardent dans leur portefeuille ces petites pièces de dévotion, mais en connaissez-vous leur origine ?
L’origine des médailles religieuses remonte en fait à la Rome antique où avaient cours les « amulettes » dans la civilisation païenne. L’amulette était alors un objet que l’on portait sur soi par superstition avec l’idée qu’il préservait des maladies ou des maléfices. L’amulette a pour synonyme le « talisman » qui est considéré comme pouvant apporter un pouvoir extraordinaire. C’est dès le IIIème siècle que L’Eglise, au lieu de supprimer ces coutumes païennes, les a christianisées. Ainsi tous ces usages de médailles religieuses, encore vivants de nos jours, ont une origine qui remonte à l’antiquité…
Mais une fois cet usage christianisé, ce nom d’amulette ne pouvait pas être gardé tant il rappelait les pratiques superstitieuses. Il leur a donc été donné le nom de médailles de dévotion. Elles se portaient, soit pour rappeler un évènement grave ou important, soit pour honorer la religion ou témoigner de sa foi. Puis est venue la médaille de baptême pour rappeler aux baptisés ce moment important d’entrée de manière définitive dans la vie des Chrétiens.
Ces médailles sont avant tout un rappel, pour les personnes qui les portent, de leur appartenance à la communauté des Chrétiens. Cela est aussi un appel de son désir de vivre d’une manière authentiquement chrétienne. La bénédiction de la médaille par un prêtre s’inscrit dans cette dynamique. En bénissant la médaille c’est bien la vie de la personne qui la porte qui est bénie. La médaille est censée nous le rappeler jour après jour. En ce sens elle peut être entourée d’un vrai respect. Il en est de même pour les autres formes de piété, chapelets, reliques, processions, notamment autour du culte marial.
Et comme le rappelait le Pape Benoît XVI, « l’Eglise accueille cette foi populaire qui est ancrée au plus profond du cœur des hommes ». Chacun doit cependant éviter de conférer aux médailles une pratique superstitieuse, ce qui, de tout temps, n’est pas une vaine recommandation.
Pascal Deneuville
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DIS-MOI, PAPY, c’est quoi la foi ?
Quand tu fais confiance à quelqu’un que tu aimes, ta maman, un ami ou peut-être moi, tu «donnes foi» à ce qu’on te dit. Si tu ne peux pas avoir la preuve, la démonstration, que c’est vrai, alors tu as le choix : ou bien tu crois celui qui te dit (appelons-le «témoin») ou bien tu ne crois pas tant que tu n’as pas constaté par toi-même. Parfois, tu peux espérer faire l’expérience de ce qu’on te rapporte, mais le plus souvent, c’est trop compliqué ou même impossible ! Ce qui n’empêche pas le fait d’être réel !
En fait, nous sommes continuellement obligés de «faire confiance» à des témoins. Le journaliste qui fait un reportage, un ami qui te raconte ses vacances, une personne âgée qui te raconte ce qu’elle a vécu… Les faits rapportés sont plus ou moins importants. Pour le journaliste, la vérification de ses sources est une obligation professionnelle. Je ne peux pas te démontrer que Dieu existe. Mais si je te dis que j’y crois, tu peux choisir de me faire confiance. Ou pas. On peut établir la réalité historique de la vie de Jésus (c’est du domaine du «savoir») mais on ne peut pas démontrer sa résurrection (domaine du «croire»). Je crois que Jésus est ressuscité parce que des témoins ont transmis ce qu’ils ont vécu de génération en génération. Et je trouve ces témoins dignes de confiance. C’est un acte de foi. Personne ne peut le faire à ta place : il s’agit d’un choix personnel.
Bernard Declercq
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Stéphane Liagre nommé coordinateur du Christ-Ressuscité
Le dimanche 1er mai 2022, Stéphane Liagre a été envoyé en mission à la fonction de coordinateur de la paroisse du Christ-Ressuscité. Rencontre avec ce jeune retraité. Stéphane habite Roncq. Il est marié et père de quatre enfants. Retraité depuis quelques mois, il était pharmacien au Clinquet à Tourcoing. Malgré un emploi du temps bien rempli, il a par son bénévolat rendu de nombreux services aux associations, notamment dans le cadre de l’enseignement catholique et à l’Union des familles où il est toujours président. Il a aussi été membre de l’équipe d’animation paroissiale. La fonction de coordinateur paroissial est récente dans l’Église et dans notre doyenné. Elle est d’autant plus nécessaire avec le départ du père Jean-Marie Atmaere, doyen d’Halluin et de Tourcoing et administrateur de notre paroisse.
À la suite de l’appel reçu et après réflexions, Stéphane s’est engagé, avec l’accord et le soutien de son épouse. Voici ce qu’il nous livre : «Cette mission se positionne vis-à-vis du père Jean Apollinaire pour l’accompagner dans ses actions au sein de notre paroisse. C’est une mission de relations humaines essentiellement, c’est-à-dire que je serai à l’écoute. Je favoriserai les échanges entre les différentes charges pastorales, les liens avec le doyenné, les relations avec la municipalité et autres organisations paroissiales. Je participerai aux différentes réflexions sur les orientations pastorales et contribuerai à la bonne mise en oeuvre des initiatives décidées. Le coordinateur prépare l’avenir de l’Église dans un contexte de réduction des effectifs de prêtres et de difficulté à renouveler les équipes de laïcs. La mission est importante. Je m’y engage du mieux que je pourrai.»
Souhaitons-lui bonne réussite dans ces multiples activités et satisfaction dans ses engagements personnels.
Bernard Vandevelde
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UNE NOUVELLE MISSION POUR L’ABBÉ ATMEARE
Au revoir père Jean-Marie
«Là où l’Esprit m’envoie, j’y vais !» c’est la phrase séduisante de Jean-Marie Atmeare, 64 ans, doyen actuel de Tourcoing-Hauts de Lys. I l faut préciser que l’Esprit saint dont il est question aujourd’hui, c’est souvent l’évêque de Lille… Ainsi, en 2000, alors que Jean-Marie est curé de Bray-Dunes, Ghyvelde et Zuydcoote, Monseigneur Defois, alors évêque de Lille, le nomme responsable diocésain de la pastorale des réalités du tourisme et des loisirs. Il rejoindra très vite l’équipe nationale de ce service jusqu’en 2015. En septembre 2018, il est nommé doyen des Hauts de Lys et en septembre 2021, doyen de Tourcoing-Neuville en vue de fusionner ces deux doyennés. En tant que doyen, il sera également administrateur de la paroisse de Roncq et ensuite de celle de Neuville-en-Ferrain.
Le 12 avril 2022, lors de la messe chrismale, monseigneur Ulrich, encore archevêque de Lille, a annoncé la création du doyenné de Tourcoing-Hauts de Lys et la nomination à compter du 1er septembre de l’abbé Atmeare comme curé de la paroisse de Saint-Pol/Petite-Synthe (42 000 habitants) et doyen du littoral de Bourbourg à Bray-Dunes (douze paroisses).
Sixième d’une famille de sept enfants, Jean-Marie est le fils d’un papa anglais de religion anglicane et d’une maman catholique. Avant d’être ministre du culte, il fréquente l’école hôtelière de Lille Michel-Servet où il obtient ses diplômes de cuisinier et de maître d’hôtel. Ce qui lui permet à la sortie de l’école de rejoindre l’Huîtrière, restaurant légendaire au centre de Lille, où il exercera les fonctions de commis saucier et de chef rôtisseur. Cela avant d’être ordonné prêtre le 18 mai 1985.
C’est l’abbé Maurin Van Meneen qui remplacera Jean-Marie comme curé d’Halluin et de Neuville mais aussi comme doyen de Tourcoing-Hauts de Lys.
Daniel Lelion
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Découverte à la chartreuse du Reposoir
Dans le monde déboussolé où nous vivons, il est important de se replonger dans nos racines. Les vacances permettent ainsi de se ressourcer et sont l’occasion de belles rencontres mais aussi de découvertes. C’est ainsi qu’en 2019, une visite d’un carmel a permis de sortir de l’oubli un livre sur le pape Jean XXIII. Voici son histoire…
En 2019, bien avant l’épidémie de Covid, visite de la chartreuse du Reposoir en Haute-Savoie. Bâti au cœur des montagnes des Aravis, le carmel du Reposoir appelle à la contemplation. Loin du tumulte des villes, c’est un lieu de recueillement et de silence. Le monastère abrite une quinzaine de carmélites qui ont tout quitté pour vivre une profonde intimité avec Dieu dans la solitude et le silence. Elles ont fait vœu de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Leur vie se consacre à la prière, la liturgie, la méditation et aux divers travaux de la journée. Elles méditent la parole de Dieu et intercèdent pour l’Église et pour la paix dans le monde.
À l’origine, en 1151, ces bâtiments abritaient une communauté de moines affiliés à saint Bruno, le fondateur de l’ordre des Chartreux. La Révolution française provoque le départ des moines. Ils ne reviendront que cinquante ans plus tard pour en être définitivement expulsés en 1901. La chartreuse du Reposoir fut ensuite mise en vente vers 1920. Trente ans après le départ des chartreux, le 15 octobre 1932, une vingtaine de carmélites commencent leur vie monastique, prenant la relève des moines chartreux par leur vie de prière en solitude.
Un trésor du patrimoine
La chartreuse du Reposoir est un joyau du patrimoine historique, niché au cœur des Alpes. Les visiteurs peuvent accéder à certains endroits du carmel, dont le petit cloître de style gothique, la chapelle qui date de 1480-1530 et certaines pièces communes. Un diaporama projeté dans une salle dédiée permet de découvrir la vie de la communauté des sœurs. Une maquette du bâtiment est également présentée.
Découverte
Dans un couloir, des livres sont mis gratuitement à la disposition des visiteurs. Parmi une multitude de livres disponibles figure un grand album sur l’élection du pape Jean XXIII en 1958. Angelo Giuseppe Roncalli était né le 25 novembre 1881 à Sotto en Italie. Il fut élu pape le 28 octobre 1958 et prend le nom de Jean XXIII. En qualité d’évêque de Rome, il était le 261e pape de l’Église catholique. Bien décidé à adapter l’Église à son temps et, bien que qualifié à l’époque de «pape de transition», il convoque le IIe concile œcuménique du Vatican, appelé aussi concile Vatican II (1962-1965), dont il ne voit pas la fin car il meurt le 3 juin 1963, deux mois après avoir achevé l’encyclique Pacem in Terris. En italien, on lui donne le surnom affectueux d’Il Papa Buono : «Le Bon Pape».
Le livre, qui porte le titre Vive le pape, a été édité en 1959. Renseignements pris auprès des archives diocésaines de Lille, il s’avère que cet ouvrage est bien présent dans les archives. Nous profitons de nos échanges avec Frédéric Vienne, responsable des archives, pour lui remettre début mars de nombreux ouvrages religieux qui nous avaient été confiés par des paroissiens, ainsi que des photos de l’abbé Henri Cuvelier et un dossier réunissant des homélies rédigées par l’abbé Paul Leblanc, curé du Blanc-Four, décédé le 1er novembre 2009. Ces dépôts aux archives diocésaines permettent de conserver non seulement la mémoire vive des paroisses, mais aussi celles des hommes et femmes qui ont fait vivre les communautés paroissiales. Ces éléments historiques permettront aux historiens et aux générations futures de mieux comprendre l’évolution de l’Église catholique dans notre région.
Pascal Deneuville
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DIS-MOI, PAPY
C’est quoi la paix du Christ ?
Quand on participe à la messe, avant de donner aux fidèles l’hostie consacrée comme «le corps du Christ», le célébrant invite chacun à partager «la paix du Christ» à son voisin. Il s’agit là de la version la plus profonde, la plus belle, de la paix. La paix des hommes n’est pas toujours sincère. Sans parler de ceux qui clament «foutez-moi la paix !», elle est souvent le résultat d’un marchandage et de nombreuses arrière pensées… Nous savons que l’Histoire est pleine de ces paix trop vite, trop mal conclues et dont les accords portaient les racines des guerres suivantes. Le vainqueur impose au vaincu ses conditions et ce dernier ne les accepte qu’en attendant de prendre sa revanche ! Il en va de même lors de certains conflits dans la cour de récréation. Mais quand on partage la «paix du Christ», on le fait sans arrière-pensée, on souhaite sincèrement le meilleur à l’autre, on propose une paix véritable, profonde. La paix durable est basée sur la justice et le respect de l’autre. Quand Jésus dit à ses disciples, «je vous laisse la paix, je vous donne ma paix», il s’agit d’un cadeau inestimable ! Nous sommes invités à croire que la paix de Jésus est celle qu’il tient de Dieu son père. Elle a quelque chose d’éternel.
Bernard Declercq
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Du dimanche des Rameaux à la fête de Pâques…
La semaine sainte est de tout temps la période la plus importante du calendrier chrétien, mais en connaissez-vous toute la signification ? Nous en résumons ci-dessous l’origine.
Les Rameaux
Précédant immédiatement la semaine de Pâques, le dimanche des Rameaux, cette année le 10 avril 2022 est marqué par la bénédiction des rameaux de laurier ou de buis. Ce rituel trouve sa source dans la Bible : les quatre évangiles précisent que, peu avant la fête de la Pâque juive, Jésus fait une entrée solennelle à Jérusalem sur un âne. Cette monture, à la fois modeste et robuste, est le compagnon de voyage des gens humbles. Elle est le signe de l’humilité de Jésus. Dans la tradition juive, les rameaux de palmier évoquent la fête des récoltes. Le chemin est jonché de vêtements et de rameaux que les hommes, les femmes et les enfants jetaient sous ses pas. De nos jours, nombreux sont les chrétiens à venir le dimanche à la messe des Rameaux faire bénir une branche de buis qu’ils emportent pour la mettre sur les croix dans les maisons.
Le chemin de croix
Le chemin de Croix à Lourdes
Le chemin de croix retrace, après sa condamnation à mort, le chemin parcouru par Jésus, qui porte lui-même sa croix, depuis le tribunal de Ponce Pilate jusqu’au mont Golgotha, ou mont du Calvaire, à Jérusalem où Il allait être crucifié. Aujourd’hui, dans la plupart des églises, des peintures ou des sculptures surmontées de petites croix représentent les quatorze stations de ce chemin : les trois fois où Jésus est tombé et sa mort sur la croix.
Pâques ou Pâque ?
Des millions de chrétiens commémorent le dimanche de Pâques la résurrection de Jésus-Christ, trois jours après sa crucifixion. Pâques, dont la date change chaque année, marque aussi l’arrivée des beaux jours et de la nouvelle saison. Elle a en effet toujours lieu le premier dimanche suivant l’équinoxe de printemps, et ce en vertu d’une règle adoptée en l’an 325 lors du concile de Nicée. La religion juive célèbre aussi la Pâque (sans «s ») à chaque printemps. Cette fête est appelée Pessah. Elle rappelle la libération des juifs qui étaient esclaves des pharaons égyptiens.
L’agneau pascal
Lors du repas de Pâques, il est d’usage de déguster de l’agneau. Cette tradition vient également de la fête juive de Pessah. L’agneau est consommé en souvenir de l’agneau sacrifié avant l’exil d’Égypte afin de protéger les premiers-nés hébreux de la dixième plaie d’Égypte. Mais il fait également référence à Jésus qui s’est sacrifié pour racheter le péché des hommes.
Les fêtes de Pâques et leurs traditions
Les fêtes de Pâques sont également associées aux œufs en chocolat. Cette tradition remonte à plusieurs millénaires. L’œuf est un symbole fort de fertilité et de renaissance. Il est donc la représentation idéale du printemps. Dans de nombreuses civilisations antiques, comme chez les Égyptiens et les Grecs, il est de coutume d’offrir des œufs à l’arrivée de cette saison. En France, cette tradition est liée aux fêtes de Pâques à partir du XIIIe siècle. Les œufs de poule, cuits, sont peints en rouge pour rappeler le sang du Christ. Au fil des siècles, les décors de ces oeufs sont de plus en plus raffinés, comme en témoignent les célèbres œufs de Fabergé commandés par la famille impériale russe. Le chocolat n’arrive que très tardivement dans cette tradition. À partir du XVIIIe siècle, dans les hautes sphères de la société, certains œufs sont vidés pour être remplis de chocolat liquide. Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle que la technique permettant de solidifier le chocolat est mise au point. Elle se démocratise à la fin du Second Empire. Depuis cette époque, les fêtes de Pâques sont associées aux œufs et autres figures en chocolat !
Nous vous souhaitons de belles fêtes de Pâques !
Pascal Deneuville
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Saint Joseph, père dans l’ombre
Le pape François a écrit une lettre apostolique «Patris corde» (Avec un coeur de père) dans laquelle il nous montre quel époux et père fut saint Joseph. Voici un extrait (paragraphe 7) de cette magnifique lettre.
«Être père signifie introduire l’enfant à l’expérience de la vie, à la réalité. Ne pas le retenir, ne pas l’emprisonner, ne pas le posséder, mais le rendre capable de choix, de liberté, de départs. C’est peut-être pourquoi, à côté du nom de père, la tradition a qualifié Joseph de “très chaste”. Ce n’est pas une indication simplement affective, mais c’est la synthèse d’une attitude qui exprime le contraire de la possession. La chasteté est le fait de se libérer de la possession dans tous les domaines de la vie. C’est seulement quand un amour est chaste qu’il est vraiment amour. L’amour qui veut posséder devient toujours à la fin dangereux, il emprisonne, étouffe, rend malheureux. Dieu lui-même a aimé l’homme d’un amour chaste, en le laissant libre même de se tromper et de se retourner contre lui. La logique de l’amour est toujours une logique de liberté, et Joseph a su aimer de manière extraordinairement libre. Il ne s’est jamais mis au centre. Il a su se décentrer, mettre au centre de sa vie Marie et Jésus. Le bonheur de Joseph n’est pas dans la logique du sacrifice de soi, mais du don de soi. On ne perçoit jamais en cet homme de la frustration, mais seulement de la confiance. (…) La paternité qui renonce à la tentation de vivre la vie des enfants ouvre toujours tout grand des espaces à l’inédit. Chaque enfant porte toujours avec soi un mystère, un inédit qui peut être révélé seulement avec l’aide d’un père qui respecte sa liberté.»
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Dis-moi, Papy
Dans cette nouvelle rubrique, vous trouverez des explications données à un enfant qui se pose des questions sur notre religion ou sur le monde. Tout vient du constat que la «culture chrétienne élémentaire» se perd malgré la profusion de modes de communication… Nous ferons toujours la distinction entre ce qu’il faut savoir et ce qu’un chrétien est invité à croire.
Dis-moi, Papy
Quelle est la différence entre l’Ancien et le Nouveau Testament ?
Il s’agit des deux parties de la Bible. Le Nouveau Testament raconte la vie de Jésus et de ses apôtres. L’ancien concerne tout ce qui se passe avant Jésus, avec des parties poétiques comme la Genèse (qui raconte de façon imagée l’origine du monde) ou les Psaumes (chants de louange ou de plainte), des chapitres épiques et des récits des actes de grands personnages du peuple hébreu. Il comporte aussi des prophéties (annonces de faits qui doivent se produire dans le futur) comme celles d’Isaïe ou Élie. Le Nouveau Testament que nous connaissons est l’œuvre de quatre témoins des premiers temps, Matthieu, Marc, Luc et Jean. Jean est d’ailleurs l’un des témoins les plus directs. On le voit à la droite de Jésus sur les représentations du dernier repas avec les Apôtres. Il rapporte que Jésus a souvent expliqué le lien entre ce qui se passait à son époque et ce qui avait été annoncé par les prophètes de l’Ancien Testament. Il existe par ailleurs un texte qui relate les Actes des Apôtres et une série de lettres adressées aux premiers chrétiens, les Épîtres. Il faut savoir que l’existence de Jésus est confirmée par des historiens romains jugés très sérieux. Les chrétiens sont invités à croire que trois jours après sa mort, Jésus est ressuscité.
Bernard Declercq
Comment est né le monde ? Dis-moi, Papy
Un super télescope vient d’être envoyé à des millions de kilomètres de notre Terre. Les scientifiques espèrent en savoir plus sur l’origine du monde… La Bible nous dit que Dieu a créé le monde en six jours et que le septième jour Il se reposa. En fait, il s’agit d’une explication imagée car la réalité est trop complexe pour mon petit esprit. Cela signifie que le monde que nous connaissons ne s’est pas fait en un jour ! Les scientifiques le savent bien, mais le détail de l’origine du monde est loin d’être connu ! Ils sont obligés de faire des hypothèses à partir de ce qu’ils constatent. Ce qu’il faut savoir, c’est que l’explication retenue actuellement s’appelle la théorie du «Big-Bang» (la grande explosion). Elle sera maintenue jusqu’à la découverte d’un fait qui viendra la contredire et sera alors remplacée par une autre théorie plus «possible». Pour ma part, je crois à la création du monde par Dieu et je crois aussi que Dieu nous propose de poursuivre la création de ce monde qui évolue. C’est pourquoi nous avons la responsabilité de le préserver.
Bernard Declercq
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Et si le carême était aussi
un moment fort de solidarité ?
Oui, nous pourrions concrétiser la période du carême pour nous mobiliser et venir en aideaux plus démunis…
D’où vient le carême ? À l’origine, le carême était le temps de préparation au baptême pour les catéchumènes. Peu à peu, tous les fidèles ont été invités à faire carême pour manifester leur solidarité avec les futurs baptisés. Chacun était appelé à pratiquer le jeûne et la prière dans le but d’approfondir son appartenance au Christ. Ainsi tous les membres de l’Église se mettaient en marche vers Pâques, dans un même élan. Le carême devint alors un temps d’écoute de la parole de Dieu. C’est un temps fort d’Église et c’est aussi un temps de conversion, c’est-à-dire de changement. Le carême propose à chacun de se tourner vers Dieu et vers son prochain. Et si, au-delà de la symbolique du jeûne, nous profitions de la période du carême pour aider les plus démunis. De nombreuses associations caritatives font déjà une œuvre remarquable dans ce domaine et tout au long de l’année. Que ce soit la conférence Saint-Vincent-de-Paul ou les Restos du Cœur sur Roncq, des bénévoles sont régulièrement sur le terrain pour aider les personnes dans le besoin.
L'équipe St Vincent de Paul à St Roch
Solidarité
D’autres associations n’hésitent pas non plus à profiter de l’organisation de leurs manifestations pour inviter les participants à contribuer à cet effort de solidarité, comme dernièrement des associations sportives ou encore le concert de La Philharmonie de Roncq fin novembre, qui a permis de réunir plusieurs centaines de kilos de denrées alimentaires et autres pour le Secours populaire. Quand on invite les Roncquois à participer, ils savent se montrer généreux. N’hésitez donc pas à vous rapprocher des antennes locales de la conférence Saint-Vincent-de-Paul ou des Restos du Cœur pour les aider à réunir les moyens de venir en aide aux plus démunis. Votre période de carême sera ainsi bénéfique pour eux mais vous aurez contribué à aider votre prochain comme le préconise l’Évangile.
Pascal Deneuville
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GENS DE CHEZ NOUS
Souvenirs de Maurice LIAGRE
Maurice LIAGRE a été accompagné à sa dernière demeure le 18 novembre 2021, à l’âge de 97 ans. Il a été l’un des piliers du journal paroissial pendant plus de trente années, et aussi un ardent défenseur de l’enseignement catholique à Roncq. Successivement président des Appel(1) et Ogec (2) des écoles paroissiales de Roncq-Centre, il a tenu la barre dans une période particulièrement difficile et vitale. Nous avons souhaité lui rendre hommage en reprenant un portrait de Laurence Lippert paru dans notre journal en mars 2009. Souvenirs…
Quand je suis arrivée chez Maurice et Christiane Liagre, je savais que j’allais avoir des surprises. Mais là, j’ai vraiment été époustouflée. Que de souvenirs ! Maurice m’a sorti plein d’archives, des photos, des courriers, des articles de journaux… Le tout commenté avec beaucoup d’humour. Commençons par le début. Maurice est né le 7 mars 1924 à Neuville-en-Ferrain. Son père était ouvrier textile, sa mère couturière à domicile. La famille comptait six enfants. Il a été «baptisé à l’eau chaude» (je vous laisse remettre l’expression en patois) ce qui lui fait dire qu’il «a un grain». Après avoir passé deux heures en sa compagnie, je n’ai pas trouvé le grain en question !
Lorsqu’il était très jeune, ses parents lui inculquent le sens du service gratuit. Il est enfant de chœur, va tous les jours à la messe, en semaine comme le dimanche. Un kilomètre de marche à chaque fois, ça entretient ! Plus les enterrements. À l’époque, on partait avec lampes et corbillard au domicile du défunt chercher le corps que l’on accompagnait jusqu’au cimetière, et ceci qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente !
Un engagement hyperactif
Il a pratiqué très longtemps des activités sportives comme la course à pied et le cyclisme, ce qui ne l’a nullement empêché de prendre des engagements associatifs. Il s’occupe pendant plus de quarante ans des écoles catholiques de Roncq en tant que parent d’élève et gestionnaire. Engagé dans la vie paroissiale, il a animé les kermesses du Centre et du Blanc-Four avant de devenir membre du conseil paroissial pendant trente ans. Il distribue notre journal, est lecteur liturgique, porte la communion à la clinique Saint-Roch depuis 1986 et chante dans les chorales Saint-Roch et In Memoriam…
Des regrets ? Non pas vraiment. Maurice et Christiane ont juste envie de faire grève… contre la fuite du temps ! Ils aiment cette pensée de Colette : «Suis le chemin de la vie et ne t’y couche que pour mourir.»
Laurence Lippert
1 - APEL : Association des parents d’élèves de l’enseignement libre.
2 - OGEC : Organisme de Gestion de l’Enseignement Catholique.
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Dessins d’enfants pour Mamie…
La perte d’une mamie, suite à une longue maladie, est toujours un moment difficile pour toute une famille. Un deuil récent m’a permis de voir comment ses petits-enfants avaient réussi à surmonter la disparition d’un être cher.
Mamie est décédée début décembre 2021 après s’être battue courageusement contre un cancer pendant quatre ans. Immédiatement ses enfants ont été confrontés à l’organisation matérielle des funérailles, mais pas seulement. En effet, cette mamie était très proche de ses sept petits-enfants et il a fallu leur expliquer qu’elle était décédée et qu’ils ne la reverraient plus. Par toujours facile de trouver les mots pour dire à un petit enfant la disparition d’un parent proche. Lorsqu’un membre de la famille souffre d’une maladie dont l’issue est fatale, il vaut mieux en parler avec l’enfant en lui expliquant que sa mamie est malade et qu’elle se soigne pour vaincre cette maladie. Petit à petit, et sans en cacher les évolutions, l’enfant comprend que sa mamie ne guérira certainement pas et le fait de le tenir informé fera qu’il comprendra mieux lorsque le décès surviendra.
La mort, le deuil, le chagrin sont des étapes de la vie dont ne doivent être exclus ni les adolescents ni les petits-enfants. Même si ces derniers ne comprennent pas tout, ils savent percevoir une émotion et comprendre qu’il se passe quelque chose de sérieux. Dans le même temps, il faut les rassurer : la plupart des maladies, surtout celles qu’ils attrapent, peuvent être guéries grâce aux progrès de la médecine. Mais d’autres, pour les personnes très âgées, sont plus compliquées à guérir. Cette étape d’explication du décès de leur mamie à ses petits-enfants est un moment difficile, et il est important d’annoncer ce décès à tous les petits-enfants en même temps afin qu’ils ne l’apprennent pas par d’autres personnes.
Que serais-je sans toi ?
Quant à l’enterrement, il faut que les petits-enfants y participent, car ce sont des moments qui appartiennent à l’histoire de la famille dans son entier. La musique, en début de la célébration en l’église Sainte-Anne au Brun-Pain, avec la chanson de Jean Ferrat Que serais-je sans toi et aussi à très bientôt d’Émilien Buffa, sont des messages d’amour envers cette mamie adorée. Le rite de la lumière est également un moment important pour les petits-enfants qui entourent le cercueil de leur mamie. Puis vient le moment de l’évocation de sa vie où un adolescent prend la parole devant l’assemblée pour expliquer ce que sa mamie représentait pour lui. Un grand moment d’émotion…
Tu vas nous manquer…
La cérémonie s’est poursuivie ensuite au cimetière du Pont-de-Neuville lors de l’inhumation dans le caveau familial. Le chemin jusqu’à la tombe passe par ces allées interminables où subsistent des mausolées, la plupart en ruines, de personnages illustres. La vue de ces monuments est en complet décalage avec la simplicité d’un ensevelissement en pleine terre. Le dépôt de fleurs sur le cercueil dans la tombe est un moment fort pour les petits-enfants. Ils avaient également préparé des dessins qui ont été ensuite déposés sur le cercueil comme un dernier souvenir envers leur chère mamie. Un vrai moment d’immense chagrin… Puis vient la séparation en rassurant les plus petits et en leur expliquant que cette «dernière demeure» deviendra un endroit où l’on pourra se recueillir en se souvenant de Mamie Monique.
Pascal Deneuville
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GENS DE CHEZ NOUS
Père Jean Apollinaire, encore une belle rencontre !
Mardi 12 octobre 2021, j’ai eu le privilège de croiser la route du nouveau responsable de la communauté du Christ-Ressuscité, le père Jean Apollinaire Aké. Avant d’intégrer le presbytère du 137 rue de Lille au Blanc-Four, il réside à la résidence du doyenné place de l’abbé Bonpain à Halluin. Sous la houlette du père Jean-Marie Atmeare, il y a redistribution des rôles au sein de l’Église locale.
Originaire de Côte d’Ivoire, le père Jean Apollinaire a été ordonné prêtre le 15 janvier 2005. Il a été affecté à la paroisse Saint-Jean-Baptiste d’Abobo, dans la banlieue d’Abidjan (capitale économique de la Côte d’Ivoire, cinq millions d’habitants), puis nommé curé ; il était aidé par deux vicaires. Il faut dire que cette paroisse ne comptait pas moins de cinq mille fidèles ! C’est grâce à une convention d’échanges, pour des missions de trois ans renouvelables, établie entre les diocèses d’Abidjan et de Lille, que le père Jean Apollinaire a pu être nommé à Roncq.
À son arrivée, notre nouveau prêtre découvre une paroisse structurée, riche de bonnes volontés, et une assemblée fervente. Cependant, c’est aussi le manque de jeunes dans la communauté paroissiale qui l’interpelle. Ce n’est pas un fait nouveau ni unique mais, de fait, il faut rajeunir nos rangs. Jean Apollinaire est ouvert, curieux d’apprendre, jeune (44 ans), bienveillant, il saura faire souffler un vent nouveau sur nos deux clochers ! Un objectif : réveiller la foi des croyants sans rien bouleverser ! Lors des célébrations, s’appuyer sur les signes de l’amour de Dieu et la puissance de sa parole, réveiller les consciences, retrouver les signes de l’amour du Christ et ramener les fidèles à la pratique religieuse. Après une prise de fonction en pleine pandémie, en ce début d’automne maussade et pluvieux, gageons que reviendront les sourires et la convivialité de nos assemblées.
Bernard Vandevelde
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«Douce Nuit» : histoire d’un tube de Noël
La magie de Noël n’existerait pas sans la musique… et surtout sans le fameux «Douce Nuit», traduit dans plusieurs centaines de langues. Ce chant de Noël a été joué pour la première fois en 1818 dans une petite église autrichienne. En voici l’histoire.
C’est dans l’église Saint-Nicolas, une petite ville d’Oberndorf située à une vingtaine de kilomètres de Salzbourg en Autriche, que le soir du 24 décembre 1818, les habitants ont entendu pour la première fois Stille Nacht, (notre Douce Nuit). Aujourd’hui ce lieu emblématique de la création d’un des plus populaires chants de Noël n’existe plus. Après une crue en 1899, l’église a dû être démolie. Elle a été remplacée, de manière symbolique au début du XXe siècle, par une chapelle octogonale dans laquelle se pressent les touristes.
La vraie histoire derrière la légende
L’histoire de ce chant est belle comme un conte de Noël. Elle remonte à 1816, soit deux ans avant la création de Douce Nuit. Elle débute dans ce petit village autrichien et met en scène deux protagonistes : Joseph Mohr et Franz Xaver Gruber. Le premier est prêtre de l’église Saint-Nicolas, le second instituteur dans le village voisin d’Arnsdorf et organiste de cette même église. Une légende raconte que la mélodie a été créée la veille de Noël parce que l’orgue ne fonctionnait plus… En solution de replis, les deux hommes se seraient mis à écrire et à composer Douce Nuit, chanté et accompagné le lendemain à la guitare. Le texte a été imaginé par Joseph Mohr quand il était encore dans la ville de Mariapfarr en Autriche. Un manuscrit retrouvé en 1995, atteste que les paroles ont été écrites en 1816. L’année suivante, le prêtre est envoyé dans la ville d’Oberndorf et rencontre l’organiste. Il lui présente le poème et lui demande s’il peut composer une musique pour deux voix solistes, un choeur et une guitare. Franz Xaver Gruber s’exécute et écrit une mélodie qui deviendra l’un des plus populaires chants de Noël. En 1866, une première édition de Douce Nuit est publiée par le libraire allemand August Robert Friese. Pendant longtemps, ce chant populaire a été attribué à de grands compositeurs : Mozart, Haydn, Beethoven… jusqu’à ce qu’on remonte le fil de son histoire et que l’on retrouve le manuscrit. Aujourd’hui, Douce Nuit est traduit dans plus de trois cents langues et dialectes.
Un siècle plus tard, en 1914, dans les tranchées…
On retrouve aussi ce chant au cinéma, notamment dans le film français Joyeux Noël, sorti en 2005 et qui retrace la trêve hivernale du 24 décembre 1914 en pleine guerre mondiale. Dans l’horreur des tranchées, les armes se taisent. Des soldats allemands, français et écossais, sans aucune concertation et sur des centaines de kilomètres de front, se rapprochent et, pour un instant, fraternisent. Dans la nuit de Noël, ils partagent un moment de communion autour de ce chant cher aux chrétiens. Cette histoire vraie a d’ailleurs inspiré un opéra, Silent Night, dont la première a eu lieu en 2011. Le compositeur américain, Kevin Matthew Puts, a reçu le Prix Pulitzer pour cette oeuvre, qui était son premier opéra. Le chant Douce Nuit résonne chaque année dans toutes les églises au moment de la messe de Noël et chaque Roncquois l’a sans nul doute chanté un jour. C’est cela aussi la magie de Noël. Retrouver la fraternité au moyen de ce chant de Noël : Douce nuit, sainte nuit…
Pascal Deneuville
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Un Noël d’antan de solidarité
La période de Noël synonyme de cadeaux et de fêtes familiales est toujours un moment privilégié pour les enfants. Sauf quand un événement extérieur vient troubler la vie familiale. Lisez plutôt cette histoire qui est arrivée dans une famille roncquoise il y a quelques années.
Nous sommes en 1959. Raymond et Jean, des enfants d’une dizaine d’années, attendent avec impatience la fête de la Saint-Nicolas pour recevoir leurs cadeaux. En effet, à cette époque, c’était à la date du 6 décembre que l’on gâtait les enfants. La période de Noël était réservée à la fête religieuse de la naissance de Jésus. On installait la crèche dans la maison quelques jours avant le 25 décembre et le petit Jésus n’était mis dans la crèche qu’après la messe de minuit.
Comme prévu, quelques jours avant la Saint-Nicolas, les parents de Raymond et Jean avaient préparé les cadeaux pour leurs fils. Ils les avaient soigneusement cachés en haut d’une armoire pour éviter que les enfants ne les découvrent… Bien entendu, et comme chaque année, les enfants cherchaient où pouvaient bien se trouver ces trésors tant convoités… Mais cette année 1959 ne sera pas comme les autres car un événement dramatique extérieur va se produire dont les anciens Roncquois se souviennent encore.
Un barrage hydraulique cède
Vue du barrage de Malpasset en ruine.
Le 3 décembre 1959, à la radio, (il n’y avait pas encore de télévision dans tous les foyers à cette époque), on apprend qu’une catastrophe vient de se produire au cours de la nuit précédente à Fréjus dans le Var. Le barrage hydraulique de Malpasset a cédé à la suite des pluies diluviennes. C’était pourtant un ouvrage récent construit il y a moins de cinq ans. Les précipitations intenses ont provoqué une crue du lac de retenue et le barrage, à la suite de l’ouverture des vannes, n’a pas résisté entraînant le déversement de plus de 50 millions de mètres cubes d’eau dans la vallée de Fréjus. Les dégâts matériels sont considérables. Les routes, voies ferrées, fermes et immeubles sont détruits. On dénombrera 423 morts dont 150 enfants et 79 orphelins. C’est l’une des plus grandes catastrophes civiles françaises du XXe siècle. Une onde de 40 à 50 mètres de hauteur déferle à 70 km/h dans la gorge du Reyran, emportant tout sur son passage et il n’y a aucun système d’alerte pour avertir les populations. Plus l’eau s’écoule vers l’aval, plus elle s’étale dans la plaine et se charge de terre et de débris en se transformant en vague boueuse. Les habitants n’ont pas le temps de se mettre à l’abri. Les survivants, qui regardaient la télévision ce soir-là, témoignent qu’à l’instant où la coupure d’électricité survient, ils regardaient l’émission La Piste aux étoiles avec Achille Zavatta.
Un élan de solidarité
Ce drame suscitera en France un important élan de solidarité. Pour Raymond et Jean, cette catastrophe provoque une prise de conscience et ils en discutent avec leurs copains de l’école Saint-Joseph. Leur décision est prise, il faut participer à l’élan de solidarité qui se met en place dans toute la France. Avec leurs parents, ils décident de donner aux enfants orphelins de Fréjus les cadeaux de la Saint-Nicolas qu’ils allaient recevoir. Et c’est ainsi que pour Noël 1959, Raymond et Jean participent au formidable élan de solidarité mis en place dans toute la France. Un bel exemple qui sera suivi par de nombreux Roncquois pour venir en aide aux sinistrés de Fréjus. Deux ans plus tard, le général de Gaulle, lors de sa visite du 9 octobre 1961, formule le vœu : «Que Fréjus renaisse !» Et de nos jours, à Fréjus, ce drame reste dans toutes les mémoires et chacun connaît une victime, parmi ses parents, ses voisins ou ses amis. Cet élan de solidarité vécu par les Roncquois à l’époque s’inscrit bien dans l’esprit de Noël, fête du partage et de la famille.
Pascal Deneuville
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DIMANCHE 12 SEPTEMBRE 2021
Messe d’action de grâce pour le père Jean-Baptiste
À Saint-Roch, dimanche 12 septembre 2021, nombreux étaient ceux qui avaient voulu rendre hommage au père Jean-Baptiste, avant son retour à Madagascar. Tous les prêtres et diacres du doyenné étaient présents autour de celui qui a consacré neuf ans à la paroisse de Roncq.
Célébration émouvante
L’église a été fleurie par Kévin, meilleur fleuriste de France, pour cette célébration émouvante et recueillie, animée par Chœur à Cœurs, auquel s’était jointe pour la circonstance une équipe de jeunes chanteurs malgaches appréciés.
Père Sourire…
Puis ce fut le temps des allocutions, chaque intervenant mettant l’accent sur un élément de portrait ou une anecdote vécue. «Lors de notre première rencontre le 15 août 2012, ma maman me glisse à l’oreille : il a un beau sourire !» Après Sœur Sourire, nous découvrions Père Sourire ! Cette caractéristique de Jean-Baptiste est validée par tous ceux qui l’ont approché.
Moment de rencontres
Rodrigue Desmet, maire de Roncq, évoque ses souvenirs de rencontres de travail avec le père Jean-Baptiste. Puis c’est au tour de Jean-Marie Atmeare, doyen de la vallée de la Lys, de saluer l’action accomplie pendant ces neuf années. Et chacun de remettre un cadeau souvenir qui rajoute à l’émotion… À noter que Vincent Ledoux, député de la circonscription, a exprimé son regret de ne pouvoir être de la fête. Un rayon de soleil bienvenu permet une photo de groupe sur le parvis de l’église, un souvenir précieux comme le sont les rencontres improvisées autour du verre de l’amitié. Au revoir Jean-Baptiste, merci pour ces neuf années ! Tous nos vœux pour tes nouveaux projets !
Bernard Declercq
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Passage de témoin… pour un nouvel élan !
Notre paroisse du Christ-Ressuscité connaît depuis quelques jours des changements dans sa vie quotidienne. L’occasion pour nous d’évoquer ce terme de «passage», un mot aux multiples usages…
Le 12 septembre 2021, nous avons remercié le père Jean-Baptiste Rakotorahalahy pour ses neuf années passées dans notre paroisse. Le 17 octobre 2021, nous fêterons l’arrivée de deux nouveaux prêtres qui auront la mission d’animer notre paroisse sous l’autorité du doyen, le père Jean-Marie Atmeare. Ces changements sont l’occasion pour le père Jean-Baptiste de «passer le témoin» et de transmettre ses responsabilités avant son retour à Madagascar. Ce «passage de flambeau» est une étape importante car il signifie de confier à une autre personne, ou à une équipe nouvelle, la continuation d’une tâche importante.
Ce mot «passage» est souvent utilisé dans la vie courante. Ainsi, prendre plus de responsabilités est un engagement nouveau, un passage vers une autre organisation de notre vie, comme dans notre paroisse, la prise en charge d’une équipe de caté ou un nouveau membre dans l’équipe d’animation paroissiale. À chaque fois, cela signifie la prise de responsabilités nouvelles et donc un moment d’adaptation.
Quelques autres exemples de «passages»
Il existe de nombreuses autres utilisations du mot passage qui peut prendre de multiples usages dont nous donnons ci-dessous quelques aspects. Le «passage obligé» est un lieu de franchissement qui ne peut être évité. La mort en est un, mais la naissance aussi. C’est bien le seul point qui réunisse l’humanité tout entière. Entre ces deux extrémités, il y en a plein d’autres, comme celui du passage à l’école, celui du travail et de la vie sociale. La foi n’est pas un passage obligé, mais quand on choisit de le prendre, on n’est pas déçu…
Le «passage à vide» est peut-être le moment le plus difficile de la vie humaine. Quand, découvrant que nous ne sommes pas tout-puissants et que nous n’avons plus assez de forces pour faire face aux difficultés de la vie, nous prenons conscience que nous sommes vulnérables. Ce passage à vide est souvent l’occasion de chercher le sens de notre vie.
À bien y réfléchir, nos vies ne sont faites que de multiples passages : de la vie à la mort, de l’enfance à l’adolescence, de la vie étudiante à la vie professionnelle puis à la retraite, du célibat au mariage… et n’oublions pas «Retrouvailles et Départs» à «Pas-Sages», des groupes d’animateurs de notre paroisse qui accompagnaient les jeunes vers la vie d’adulte. Nous n’y faisons pas attention mais il s’agit bien à chaque fois de moments de passages et d’étapes à franchir.
Le «passage inattendu», comme la crise sanitaire que nous venons de vivre, a changé notre mode de vie et, pour notre paroisse, a mis en sommeil de nombreuses manifestations religieuses quand nos églises étaient inaccessibles. Le nouveau passage de témoin qui est devant nous reste à construire avec une remobilisation des forces vives de la paroisse et avec, pourquoi pas, comme en mars 2003, la réalisation d’un forum de la vie paroissiale comme l’avait insufflée l’abbé Jacques Carrez. C’est un des moyens pour donner plus de visibilité à notre paroisse, et aussi pour échanger et se connaître. La rentrée est synonyme d’un nouveau départ pour tous avec les associations qui redémarrent leurs activités. Pour notre paroisse du Christ-Ressuscité, il en est de même. Il ne reste plus qu’à souhaiter que ce passage de flambeau dans notre paroisse soit le moment d’un nouvel élan pour notre communauté paroissiale.
Pascal Deneuville
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GENS DE CHEZ NOUS
Isabelle, porteuse de bonne nouvelle
Isabelle Wavrant
Je ne vous dirai pas son âge, ça ne se fait pas, mais sachez qu’elle a vingt-deux ans… de moins que moi ! Mariée, mère de deux filles (22 et 20 ans), elle est cheffe de produit dans une firme textile régionale. Et elle prend encore le temps de piloter la catéchèse de la paroisse, sous la houlette de Véronique Buirette au niveau du doyenné. Et du temps, il en faut pour mener à bien une telle mission !
Originaire de Douai, Isabelle Wavrant a vécu au Lierre suffisamment longtemps pour y nouer des liens solides avec la paroisse de Roncq à qui elle est restée fidèle, même après s’être installée il y a quatorze ans avec sa famille au bord d’Halluin. Un passage de quatre ans au sein de l’équipe d’animation paroissiale complète son ancrage dans la paroisse où elle aide à l’organisation des professions de foi du collège Saint-Thomas avant de se fixer un objectif : rendre les cérémonies plus attractives pour les jeunes. Hubert Vivien et Stéphanie Carré n’attendent que ça ! Mais le chemin est long… Les jeunes tardent à revenir dans les églises. D’autres se décourageraient, mais pas Isabelle !
Rien sans les familles !
C’est à l’occasion de son engagement avec les parents d’élèves de l’école Saint-François qu’elle a fait la connaissance de catéchistes qui l’ont invitée à monter dans la Roulotte des caravaniers. Elle rejoindra les équipes avec Myriam Pollet pour orchestrer le «KT» sur Roncq. Car c’est bien un rôle de chef d’orchestre qui l’attend : donner les bonnes partitions et le bon tempo à une équipe de bénévoles comme elle, tous animés de la même passion d’annoncer Jésus aux jeunes enfants. Elle ne se lasse pas de le répéter : le rôle des familles est essentiel. Même si souvent la motivation initiale est trop limitée à la fête de la communion à son goût, même si la réalité des familles d’aujourd’hui est d’une grande diversité, la mère, le père, ensemble ou séparément, ont un rôle irremplaçable ! Une complémentarité d’une grande efficacité et d’une grande richesse… Et même si les effectifs sont en baisse depuis une quinzaine d’années (une quarantaine d’inscrits bon an mal an), Isabelle estime que la qualité a remplacé la quantité.
La fierté d’être chrétien
«L’un des changements les plus notables, constate-t-elle, c’est la baisse du sentiment de fierté d’appartenir à la grande famille des chrétiens. Les jeunes qui arrivent au collège sont confrontés au regard et au jugement des autres. L’esprit missionnaire n’est plus ce qu’il était. Il faut beaucoup de courage pour se dire chrétien. C’est l’un des obstacles majeurs à surmonter.» Quand on l’interroge sur le doute, Isabelle avoue «traverser parfois des moments de stand-by de la foi» mais elle garde sa confiance en Dieu contre vents et marées. «En fait, je crois plus en Dieu qu’en l’homme», confie-t-elle. Mais le doute est une composante naturelle de la foi. Alors à ceux qui traversent des moments difficiles, elle conseille de «ne jamais laisser s’éteindre cette petite flamme qu’ils portent en eux».
Et demain ?
Isabelle espère bien continuer à apporter sa pierre, modestement. Elle remercie le père Jean-Baptiste pour la liberté de manœuvre qu’il a laissée à l’équipe, tout en apportant son soutien enthousiaste aux innovations envisagées. Elle compte beaucoup sur les nouvelles têtes qui œuvreront dans la paroisse dès cette rentrée. Et si, plus largement, elle aimerait que la place des femmes soit mieux reconnue dans l’Église, elle garde une énergie intacte. Tu te dis «optimiste impénitente», Isabelle. Ne change rien sur ce point !
Bernard Declercq
Il est encore temps de s’inscrire pour le caté ! Tél. 03 20 46 98 45
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Mercredi, c’est «Église ouverte» !
Le mercredi matin, jour de marché au centre de notre localité, la communauté paroissiale propose aux personnes de passage le libre accès à l’église Saint-Piat.
Une pause toujours bienfaisante. Entrez ! N’hésitez pas à pénétrer dans l’église, même si vous n’êtes pas croyant. Vous y serez toujours bienvenu. Asseyez-vous. Éventuellement, confiez vos intentions personnelles aux bons soins de Dieu, de la Vierge Marie ou d’une sainte personne pour espérer des jours meilleurs… Ils seront souvent là pour vous accompagner sans vous en rendre compte et accorder un peu de sérénité dans vos réflexions. La vie n’est pas toujours simple mais ponctuée de temps heureux et de périodes difficiles. Pour cette raison, il est apaisant de déposer librement une demande de prière écrite sur un cahier mis à disposition à l’entrée de l’église. Ces intentions anonymes seront ensuite présentées, en union de prières avec la communauté paroissiale, lors de l’offertoire des messes dominicales. Avant de quitter les lieux et si vous le désirez, vous pourrez allumer un cierge qui restera le témoin lumineux de votre humble passage.
Merci Seigneur ! Il est réconfortant de recevoir de l’aide, de bénéficier de bienfaits. Il est moins facile de le reconnaître. Aussi exprimer notre reconnaissance et savoir dire simplement «merci» reste important. Votre passage dans une église soulignera cette démarche. «Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut» (psaume 91, 02). Témoignages. Quelques personnes nous ont confié : «Lorsque mes petits enfants viennent chez moi en vacances, ils me demandent d’aller à l’église Saint-Piat le mercredi. Je suis fière de leur apprendre certaines choses et leur exprimer ma foi.» «Je viens prier pour l’unité de ma famille. J’implore le ciel de préserver un bon avenir à mes enfants et de protéger l’union des couples.» «Lorsque la maladie survient, je viens demander au Seigneur d’apaiser nos souffrances…»
Une permanence discrète. L’église Saint-Piat reste donc «ouverte» pour vous accueillir chaque mercredi de 9h30 à 11h30. Des paroissiens se relayent par binôme afin de maintenir le respect des lieux et la sécurité. Ces permanences sont assurées par roulement, chaque semaine de l’année, par une équipe d’une quinzaine de personnes sous la responsabilité d’Émile Gamain. Si vous souhaitez participer à cet engagement, vous pouvez rencontrer les bénévoles du mercredi matin pour toute information. Se recueillir pour mieux repartir. Il est parfois opportun de faire une pause pour reprendre son souffle. C’est souvent le cas lorsqu’on effectue une visite dans une église, il suffit d’y entrer… Ensuite, reprenez progressivement vos activités quotidiennes, vous leur trouverez peut-être un sens inattendu, une voie nouvelle… N’hésitez pas à franchir la porte, de belles rencontres vous attendent !
Jean-Pierre Martins
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GENS DE CHEZ NOUS (Juin 2021)
Le père Jean-Baptiste retourne en terre malgache
Le Père Jean-Baptiste dans son jardin à Roncq devant son arbre à kiwi.
La rubrique «Gens de chez nous» m’invite à faire de belles rencontres. Notre entretien d’aujourd’hui se réalise avec le père Jean-Baptiste. J’ai pu croiser son chemin, apprécier sa présence et sa sagesse dans la préparation au baptême, au mariage, rédaction de notre journal paroissial. Cette fois, avec lui, nous avons le sentiment de faire le bilan de neuf années d’exercice pastoral parmi nous. Le père Jean-Baptiste m’explique qu’il n’a pas à proprement parler de plan de carrière au sein de l’Église catholique. Il y a un rapport constant entre le prêtre et sa hiérarchie (celle de Madagascar et celle de la France). C’est un engagement pour trois ans d’exercice sur un poste renouvelable une, deux ou trois fois. La durée se fait en fonction des aspirations de l’intéressé et des besoins de l’endroit où il vit. Jean-Baptiste garde en lui l’expression : partir en mission. La mise à disposition a fidei donum trouve ton son sens. C’est à partir de 1957 que le pape Pie XII a choisi d’exprimer ainsi l’envoi en mission des prêtres en terres lointaines.
De Madagascar à Lille
Avant d’atterrir à Roncq, notre curé a quitté sa famille où il est l’aîné de dix enfants. Ordonné prêtre en 1982, il est titulaire d’une maîtrise en philosophie, en théologie au grand séminaire universitaire de Madagascar et en catéchèse à Paris. Dans son diocèse d’origine, jumelé avec d’autres au niveau national, le père Jean-Baptiste a exercé diverses missions : enseignements, catéchèse, liturgie, sacrements, christologie, retraites et formations. Puis il arrive à Lille, diocèse qui avait tissé des liens très forts avec le sien à travers les missions des Jésuites pendant une longue période à Fianarantsoa Mada.
Aujourd’hui, Jean-Baptiste retourne au bercail. Il souhaite aussi revenir en terre malgache pour envisager d’autres missions d’éducation et de développement, en poursuivant son activité paroissiale religieuse. De beaux projets en perspective pour un homme de Dieu qui remercie la providence : «Elle me donne la chance d’aller toujours plus loin.» Mais c’est son évêque, monseigneur Fidélis Rakotonarivo, qui choisira. Un seul regret : ne pas avoir pu créer auprès des jeunes Roncquois le désir de renouveler et de poursuivre les belles initiatives. Ils sont la relève de demain pour les différentes équipes qui animent la paroisse aujourd’hui, et la gardent vivante et accueillante. Il faut intégrer les familles à nos célébrations et les accepter telles qu’elles sont. «Si on veut inviter le tam-tam, il faut en accepter le bruit». À méditer.
Bernard Vandevelde
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LE CALVAIRE DE LA CROIX
Lola, ce nom ne vous dit peut-être rien, mais il entrera dans l’histoire de notre ville de Roncq comme étant le nom de la tempête qui a abattu la croix du calvaire du cimetière du centre, le 12 mars dernier.
La tempête a soufflé à plus de 100 km/h dans la nuit du 11 au 12 mars 2021. Le lendemain, les cimetières étaient fermés au public par précaution. Seul Denis, le jardinier municipal, est venu faire son travail d’entretien habituel dans le cimetière du centre, et c’est à ce moment qu’il constate que la tempête avait eu raison de la grande croix du calvaire des prêtres. La croix, balayée par le vent, s’est brisée dans l’allée centrale. Cette croix monumentale – près de 8 mètres de haut – avait résisté à bien des tempêtes dont les trois successives du mois de février 2020, qui avaient renversé des pierres tombales presque centenaires.
Première croix en 1844
La première croix du calvaire avait été érigée en 1844, lors de la création du cimetière. Il faut savoir qu’à l’origine, on enterrait les défunts autour de l’église. Mais, par manque de place, la municipalité de l’époque décide d’acheter un terrain situé le long du pavé de Bousbecque (rue des Frères-Bonduel actuelle) et y transfère le cimetière que l’on connaît de nos jours. La bénédiction eut lieu le 30 mai 1844 et le premier défunt à y être enterré est Pierre Leplat, un berger, dont la tombe, située juste à l’entrée et ornée d’une belle croix en fer forgé, reste fleurie régulièrement. D’après le manuscrit des annales de la paroisse Saint-Piat, la première croix a été installée lors de la cérémonie de bénédiction du nouveau cimetière. Après une messe solennelle, plus de six cents paroissiens sont partis de l’église Saint-Piat vers le cimetière rue de Bousbecque. Six cents sapins furent plantés le long du parcours. Arcs de triomphe, dôme, étendards, draperies et guirlandes surmontaient la route couverte de tapis de mousse et de fleurs. Toutes les décorations représentaient des scènes de la passion du Christ. Derrière les sociétés et confréries emmenées par la musique, venait en dernier lieu le Christ couché sur un lit de soie, dont l’épouse du maire Duquesnoy avait fait cadeau. Il était porté par le donateur, Henri Delmotte, et par trois hommes habillés en soldats romains qui ont ensuite attaché le Christ sur la croix. Elle fut bénie solennellement. Après la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle croix en chêne massif, offerte par Albert Stoop, marchand de bois à Roncq, est érigée en remplacement de celle de 1844.
1999 : remplacement de l’ancienne croix
En mars 1999, la municipalité remplace de nouveau cette croix qui était devenue dangereuse. Elle fait appel à la société roncquoise Bois concept spécialisée dans la rénovation des bâtiments inscrits aux Monuments historiques. Les ouvriers ont recopié dans les moindres détails l’ancienne croix et à l’aide d’un camion-grue, elle a été mise en place sur le tertre abritant les sépultures de quatre curés de Saint-Piat, dont celle de l’abbé Naninck qui bénit le cimetière en 1844. Rappelons que c’est le curé Naninck qui fit venir, à cette époque, la congrégation des Sœurs d’Avesnes et les Frères maristes de Beaucamps pour l’éducation de la jeunesse.
Un Christ brisé
C’est cette croix que la tempête Lola a renversée par ce jour de grands vents de mars dernier, soit vingt-deux ans après sa restauration de 1999. Inutile de dire la consternation des Roncquois qui s’étaient habitués à voir cette immense croix lorsqu’ils se rendaient au cimetière pour honorer leurs défunts. Mais le calvaire de la croix n’est pas terminé. Les débris sont emmenés par les ouvriers municipaux aux services techniques de la ville et entreposés à divers endroits dans la cour derrière les bâtiments. Pour son transport, la croix a dû être sciée et les bois stockés au fond du terrain. L’effigie du Christ est brisée en plusieurs morceaux à cause de la chute. Les différents fragments sont rassemblés sur le sol auprès d’autres matériaux… Une désolation pour une statue du Christ qui est certainement celle d’origine de 1844 !
Après des démarches entreprises par la paroisse auprès des services de la mairie, les restes de la statue du Christ ont pu être récupérés le 14 avril dernier. Le but est, si possible, de la faire restaurer. Quant au calvaire au cimetière, s’agissant du patrimoine de la ville, tous les Roncquois espèrent qu’une nouvelle croix, solide et durable, pourra de nouveau être installée.
Pascal Deneuville
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HOMMAGE À CHANTAL ANCKAERT
La créativité, l’élégance et l’amour de ses proches
Chantal Anckaert, paroissienne engagée dans les activités de Saint-Roch, nous a quittés le 22 avril 2021. Plusieurs personnes lui ont rendu hommage lors de ses funérailles le mardi 27 avril 2021. Voici des extraits de ces interventions.
– Colette Gilman, représentant la paroisse : « …Née à Roncq en 1935, vous n’aviez pas de frère et soeur. Après vos études au centre Pigier, vous faites la majorité de votre carrière professionnelle comme secrétaire chez Vandenbulcke-transport et dans une librairie de Tourcoing. Marié à Etienne, vous avez un fils Thierry qui comblera votre bonheur, vous n’avez jamais changé de quartier malgré deux déménagements… C’est toute une vie jalonnée de moments heureux mais aussi douloureux lors de la perte d’Etienne que nous offrons au Seigneur »
– Aurore, sa petite-fille : « Toute ta vie et tout en toi n’aura été qu’un débordement d’indulgence et de bienveillance. L’amour n’était pas un concept spirituel, non, toute ta vie tu t’es investie dans la vie sociale et culturelle de ton faubourg si cher : le Blanc-Four. Comment ne pas parler de la créativité dont tu étais pourvue. Tu as peint des centaines de cartes postales pour la librairie pour laquelle tu travaillais ; mais aussi la conception et la réalisation de décors végétaux et bucoliques de ta maison et de ton jardin. Le raffinement et l’élégance te siéent également. Mais tu avais tes goûts et tes convictions comme n’avoir jamais porté un pantalon et n’avoir jamais été une seule fois chez le coiffeur, et tu avais raison, nous te l’accordons, tu étais toujours admirablement coiffée et vêtue. »
– Marie-Ange Guilmain, pour les deux chorales : « Chantal était toujours prête à se déguiser (fête des madeleines) et à nous amuser (sketches en patois pour Sainte-Cécile). Excellente cuisinière, elle nous régalait le jour de son anniversaire avec ses pruneaux et abricots fourrés. »
– Daniel Lelion, membre de l’équipe du journal paroissial : « …Je me suis aperçu très vite que tu avais une qualité fondamentale : tu savais écouter. Tu intervenais aimablement pour faire part de tes remarques toujours très gentilles. Tu portais un regard bienveillant sur tes collègues. Depuis 1967, le journal Roncq 2 églises, une cité est diffusé en toutes boîtes. Tu en étais la trésorière et tu le distribuais au Blanc-Four. Le père Xavier Bris, ancien président de l’Office technique de la presse paroissiale, nous disait : « Il faut montrer que Dieu n’est pas enfermé dans les églises mais qu’Il parcourt sans se lasser nos rues et nos quartiers. »»
– Thierry, son fils, disait de Chantal : « Tu as souffert des privations de la guerre, ce qui a altéré ta santé durant ton adolescence. Mais cela a renforcé ta détermination dans le désir de vivre pleinement avec tes proches et de t’investir pour les autres. Comment ne pas parler de ton goût pour les arts (le dessin, la peinture mais aussi le domaine floral) et ta foi en Dieu, inébranlable, que tu as prié jusqu’à tes derniers instants. Au revoir, Chantal, tu seras toujours dans nos pensées. »
Propos recueillis par Daniel Lelion
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Les images de communion
Jusque dans les années 1960, il était de tradition d’offrir des images de communion à la famille et aux amis. Aujourd’hui, cette tradition a presque disparu mais ces images sont très recherchées par les collectionneurs.
Si à l’origine, un enfant baptisé pouvait recevoir la communion, au fil des siècles, l’âge de la première communion changea. C’est en 1910 que le pape Pie X autorisa l’eucharistie aux enfants dès l’âge de raison, soit vers 7 ans. C’était la première communion ou communion privée. La communion solennelle, quant à elle, se célèbre à la fin de l’enfance et du catéchisme, soit à l’âge de 12 ans environ. Depuis les années 1970, on l’appelle maintenant la profession de foi. La communion solennelle était centrée sur l’eucharistie. La profession de foi est dans le renouvellement personnel des promesses du baptême.
Communion solennelle en l’église Saint-Piat de Roncq, le 27 avril 1952.
Dans les années 1950, à Saint-Piat, les communiants se rassemblaient au cercle paroissial, rue du Docteur Gallissot, et partaient en procession jusqu’à l’église. Les filles portaient une robe de communiante, et les garçons un costume avec un brassard blanc. Puis, au début des années 1960, garçons et filles ont tous revêtu une tunique blanche qui descendait jusqu’aux pieds. Elle est appelée « aube » du mot latin alba, qui veut dire « blanc ». À cette époque, la grand-messe était majestueuse. À la sortie de la messe, parents et amis entouraient les communiants. Ensuite toute la famille se retrouvait à la maison pour le repas de communion qui se poursuivait assez tard dans la soirée, avec une interruption toutefois dans l’après-midi pour les vêpres. C’était une grande fête pendant laquelle le communiant recevait beaucoup de petits cadeaux, souvent l’occasion de recevoir par le parrain ou la marraine sa première montre.
Des images de communion personnalisées avec le nom du communiant et la date étaient remises aux invités. Le lendemain, il était aussi coutume dans les années 1960 de rendre visite aux amis et à la famille qui n’avaient pas participé au repas de la veille. Une image de communion leur était alors donnée. De nos jours, il n’existe pas un missel personnel qui ne renferme pas ces images, qui servent à la fois de marque page et de souvenir d’une époque révolue. Pourtant cette tradition semble revenir car il existe aujourd’hui sur Internet des sites qui permettent de personnaliser des images au nom du communiant. Les anciennes images sont également très recherchées par les collectionneurs.
Nul doute que beaucoup d’anciens Roncquois ont conservé dans leur missel, boîte à souvenirs ou album de photos, ces belles images de communion. On est heureux de les retrouver quelques années plus tard. Profitez de la lecture de cet article pour les ressortir de l’oubli !
Pascal Deneuville
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15 août : de la « Dormition » à l’Assomption
L’Assomption, fête catholique célébrée le 15 août, commémore l’entrée de la vierge Marie mère de Jésus dans la grâce de Dieu. Le mot « assomption » vient du latin assumere qui signifie « prendre, enlever ». La vierge Marie a été « enlevée en corps et âme » de la vie terrestre. C’est Dieu qui l’a attirée au ciel pour qu’elle demeure auprès de Lui. I l ne faut pas confondre cette fête avec l’Ascension, quarante jours après Pâques (traditionnellement un jeudi), qui marque la dernière rencontre de Jésus avec ses disciples après sa résurrection et son élévation au ciel. Dans l’Évangile de Luc (24,50), on peut lire : « Or, comme il les bénissait, il se sépara d’eux et fut emporté au ciel. » L’Assomption n’est pas mentionnée dans la Bible. Vers le Ve siècle, pour les chrétiens d’Orient, il est question de la « Dormition » de la mère de Jésus, c’est-à-dire de son mystérieux « endormissement».
La date du 15 août correspondrait à l’inauguration de la première église dédiée à Marie. Cette fête fut introduite plus tard en Occident et prit le nom d’Assomption. Elle était souvent accompagnée de processions nocturnes, supprimées par le pape Pie V à cause des abus qui les entouraient. On doit leur retour en France au roi Louis XIII. Celui-ci, en 1638, déclara le 15 août férié et perpétua la tradition des processions pour remercier la vierge Marie de lui avoir enfin donné un héritier, le futur Louis XIV, après vingt-trois ans d’attente ! En 1950, le pape Pie XII proclama le dogme de l’Assomption. Le concile Vatican II en 1964 acheva de fixer et valoriser le culte marial. De nos jours, la tradition perdure. De nombreuses paroisses catholiques proposent une veillée mariale le 14 août. Le 15 août, une messe solennelle en l’honneur de la vierge Marie est célébrée dans les églises. Souvent les fidèles peuvent ensuite participer à une procession, marquée de pauses pour prier et chanter qui symbolise la montée de Marie au ciel. Cette fête de l’Assomption est aussi l’occasion de pèlerinages, à Lourdes ou à Rocamadour par exemple.
Édith Cosyn
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ÉVASION CULTURELLE :
Les croix savoyardes
Croix de la Passion à Aussois en Maurienne, restaurée en 1980, d’une croix originale de 1901.
Si vous avez l’opportunité de vous rendre en Savoie, vous remarquerez de nombreuses et curieuses croix installées en extérieur ou dans les églises. Symbole chrétien, ces croix commémorent la passion du Christ, d’où leur nom de croix de la Passion. Peintes ou sculptées, elles sont ornées d’objets évoquant la Passion (épée, clous, couronne d’épines…) dans le but de rappeler aux fidèles la succession des événements. Il n’y a pas de règle pour la disposition des objets. Les éléments uniques, comme la tunique tirée aux dés par les bourreaux, sont de préférence au centre sur le montant vertical. Vous apercevrez également la plaque JNRJ (Jésus de Nazareth Roi des Juifs) que les Juifs ont fait placer par dérision. Le Christ crucifié n’y figure pas obligatoirement. Elles sont parfois surmontées d’un coq qui rappelle le reniement de Pierre. Dans ce cas, on les appelle aussi croix du coq. Ces croix se répandent à partir du XVIe siècle dans les Alpes (Savoie, Queyras), en Catalogne, en Italie et en Allemagne. Certaines sont portées lors des processions.
Édith Cosyn
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Histoires de cloches
Au moment de Pâques, la tradition veut que l’on parle souvent des cloches. Lorsque l’on consulte les annales des paroisses, on constate que dans les églises, les cloches n’ont pas toujours eu une vie facile…
À Roncq, comme dans toutes les paroisses, on ne conçoit pas un clocher d’église sans cloches, sauf pendant les derniers jours de la semaine sainte puisqu’elles sont censées partir à Rome et ne revenir que le dimanche de Pâques… Pourtant, ce fut un tout autre périple que les cloches de nos deux églises Saint-Piat et Saint-Roch accomplirent en 1917.
Les cloches volées pour en faire des canons !
En effet, durant la Première Guerre mondiale, les Allemands ont enlevé les cloches de nos deux églises pour en récupérer le bronze et en faire des canons. Les cloches furent jetées du haut du clocher de l’église Saint-Piat le 30 juillet 1917 et le 20 août 1917 c’est au tour des cloches de Saint-Roch, puis ce seront les tuyaux de l’orgue de Saint-Piat. Ces cloches volées furent ensuite remplacées après la guerre grâce aux « dommages de guerre » et aux dons des paroissiens. À Saint-Piat, une cérémonie se déroule le 16 mai 1920 pour la bénédiction d’une nouvelle cloche prénommée Marie-Joseph et ce n’est seulement qu’en 1923, le 29 avril, qu’une nouvelle grosse cloche, prénommée Marie-Louise, Léonie, Florine, et pesant 630 kilos, est bénie et hissée dans le clocher de l’église Saint-Roch.
Landas possède une des plus vieilles cloches de France.
Les cloches furent de tout temps pour les paroissiens un symbole fort d’attachement à la religion. Près de chez nous, à Landas, commune limitrophe d’Orchies, on trouve en effet une des cloches les plus anciennes de France puisqu’elle date du Moyen Âge (1285). Il s’agit d’une petite cloche qui porte le nom d’Ide, prénom d’une des filles du baron de Landas à l’époque. C’est une rescapée des vicissitudes de l’histoire qui sonne encore l’Angélus trois fois par jour !
Une cloche de 19 tonnes !
La Savoyarde » cloche de la Basilique
du Sacré Cœur de Montmartre.
Savez-vous que l’une des plus grosses cloches du monde ne se situe pas, comme on le croit souvent à la cathédrale de Paris, mais à la basilique du Sacré-Cœur qui coiffe la butte Montmartre à Paris ? Cette cloche, qui pèse exactement 18,835 kilos pour une hauteur de 3,06 mètres et une circonférence extérieure de 9,60 mètres, a été offerte par les Savoyards en l’honneur du rattachement de la Savoie à la France lors de l’édification de la basilique débutée en 1875. Cette cloche monumentale a fait l’objet d’une souscription dans les quatre diocèses de la Savoie en 1889 et a été coulée dans les établissements des Frères Paccard à Annecy-le-Vieux en mai 1891. Il faudra attendre plus de quatre ans avant de pouvoir l’acheminer à Paris car, on s’en doute, son transport pose problème ! La cloche quitte tout d’abord la fonderie Paccard pour rejoindre la gare d’Annecy. Elle est tirée par un attelage de trois chevaux attelés de front suivi de vingt-quatre bœufs. Elle est ensuite chargée sur un wagon plat dont la structure a été renforcée. À Paris, c’est sur une plateforme tirée par vingt-huit chevaux que la cloche gagne le sommet de la butte Montmartre. Sur place, les manoeuvres ne sont pas terminées car il faut maintenant la hisser dans le campanile… La cloche est baptisée Françoise-Marguerite du Sacré-Cœur, mais cette appellation officielle n’est jamais utilisée et le bourdon, universellement connu sous le surnom de La Savoyarde, a été classé monument historique en juin 1999. Elle ne sonne pas tous les dimanches mais marque ponctuellement toutes les grandes fêtes de l’année liturgique.
On dit que le son de la cloche porte à 10 kilomètres à la ronde !
Pascal Deneuville
Les différentes sonneries et tintements des cloches
Le tintement des heures
C’est le type de sonnerie le plus fréquent de nos jours, pour des raisons d'utilisation civile. L’église donne l’heure depuis (environ) le concordat. Le tintement le plus répandu est un tintement par heure passée. Pour les systèmes marquant les demi-heures ou quarts d’heures, c'est souvent un coup par quart d’heure
L’angélus
Sonne trois fois trois coups avant le tintement horaire. Les horaires les plus répandus sont 7h00, 12h00 et 19h00. Cette sonnerie a une grande importance dans la religion catholique. Les origines de l'angélus sont liées à l'Ave Maria. Il tire sa dénomination des premiers mots Angélus Domini nuntiavit Mariæ L'angélus est assez régulièrement associé à une volée de cloches.
Le tocsin
Le tocsin est une sonnerie répétée et prolongée destinée à signaler un évènement grave comme un incendie, une émeute ou une guerre. Les premières utilisations du tocsin sous la forme actuelle dateraient des environs de 1570. A une époque médiévale, des gens montaient la garde dans le clocher de certaines cathédrales. Ils avaient pour charge de prévenir s'ils voyaient un incendie démarrer. Le mot tocsin est une déformation de touquesain, mot qui date de 1379.
Le glas
Le glas est une sonnerie de cloches annonçant le décès ou les funérailles d'une personne.
La volée
La volée la plus connue est celle qui précède la messe. Les cloches utilisées varient. Au plus c'est un événement important, au plus le nombre de cloches utilisé est élevé. Une volée fort connue est celle de noël, qu'on appelle la volée de minuit.
La volée de mariage
La même qu'une volée classique, sauf qu'un nombre plus élevé de cloches sont mises en oscillations. Le nombre est variable entre 3 et 8.
La cloche de chœur
C'est une petite cloche utilisée pour marquer les moments importants d'un office, notamment au début de l'élévation.
La sonnerie du couvre-feu
Et pour terminer n’oublions pas la sonnerie du « Couvre-feu » (appelée parfois « Salve ») Il s’agit d’une sonnerie à la volée assez longue ; encore en vigueur dans quelques villes françaises (Strasbourg, Pont-Audemer...). Elle annonce la fin de la journée…
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Joseph, cet inconnu
Le pape François a voulu, en cette année 2021, mettre en lumière le père adoptif de Jésus.
Joseph, patron des artisans, fêté solennellement le 19 mars, n'est mentionné qu'au début des évangiles comme « artisan de Nazareth, de la lignée de David, fiancé à une jeune fille nommée Marie ». On n’a aucune parole de lui dans le Nouveau Testament. Pourtant, il joue un rôle fondamental dans l'histoire du salut en acceptant de devenir le père légal, adoptif de l'enfant-Dieu qui de ce fait devient son enfant, dépendant de lui, pour grandir sous sa direction. Joseph pour l'histoire est l'homme modèle, de foi, de droiture, véritable père de famille agissant sous le regard de Dieu.
L’homme de foi et de courage
Acceptant les projets divins, Joseph devient le compagnon fidèle de Marie, accueille l'enfant dans la vie quotidienne comme dans les démarches liées à la tradition juive. L'épisode de la célébration de la Pâque, fête nationale juive, suivie de la disparition de Jésus pendant trois jours, est le seul événement qui fait exception à la vie cachée de la famille de Joseph à Nazareth. Cet épisode révèle en filigrane l'éducation sociale et religieuse de l'enfant accomplie par Joseph. À 12 ans, âge légal pour un garçon juif, Joseph amène son fils à participer officiellement à la célébration de la Pâque et à la prière juive. L'évangile de Luc révèle qu'après ces événements, « l'enfant avec ses parents revint à Nazareth et il leur était soumis....croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes ». L'enfant s'instruit ainsi de l'histoire, de la foi et des valeurs de son peuple sous la direction de Joseph son père légal. C'est cette figure-là que le pape François propose comme symbole de tous les pères de famille d'aujourd'hui.
Père Jean-Baptiste
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GENS DE CHEZ NOUS
Roger DECROCK, le sacristain de Saint-Piat
Affable et discret, Roger Decrock a pris en charge la fonction de sacristain sur l’église Saint-Piat avec Thérèse Casier. Il est une présence, un service pour la communauté paroissiale de Roncq.
Ancien artisan-boucher à Tourcoing, petit-fils d’agriculteur, notre homme reste actif. Mais tout d’abord, quel est le rôle du sacristain au sein de la communauté paroissiale ? C’est celui qui a le soin de la sacristie, qui prépare les objets nécessaires au culte et aux cérémonies, entretient et orne l’église. Celui qui est préposé à la sacristie. La sacristie est l’annexe d’une église où le prêtre se prépare pour célébrer les cérémonies liturgiques. On y conserve les ornements d’église et les vases sacrés. L’ancien nom pour désigner ce lieu est le revestiaire ou le revestuaire, salle attenante à l’église, garnie de meubles où sont rangés les ornements sacerdotaux, les objets utiles au culte, les registres des baptêmes ou des mariages et où les célébrants et le clergé revêtent et quittent les ornements et vêtements liturgiques.
Appelé à cette fonction par l’abbé Joseph Hériveaux puis par le père Jean-Baptiste, Roger a répondu à leur demande. Père de cinq enfants, dont quatre garçons, tous présents dans notre contrée, notre homme du jour a eu l’occasion de croiser toutes les familles de Roncq qui ont pu apprécier sa discrétion, son humanité dans des moments heureux ou difficiles de nos vies familiales. Pour lui-même, il ne demande rien et pourtant son épouse étant placée en Ephad à Linselles, il accueille son petit-fils étudiant en biologie, qui a sa chambre et lui tient compagnie. La famille, ça donne du sens à la vie et cela correspond bien à la conception de l’existence de ce paroissien qui donne beaucoup et reçoit toute notre sympathie en retour.
Bernard Vandevelde
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Pendant deux cents numéros :
Les vaillants Papys et Mamys !
Février 2021, depuis une cinquantaine d’années et deux cents numéros de notre journal paroissial, de multiples changements sont intervenus dans la vie de tous les jours. Amélioration et modernisation ont donné le tournis à la génération actuelle des papys et mamys. Certes ils se sont pour la plupart adaptés, mais découvrez plutôt tout ce qui leur est tombé dessus au cours de ces années.
Ces vaillants papys et mamys ont encore dans l’oreille le bruit des locomotives à vapeur mais ils n’en prennent pas moins de nos jours le TGV sans avoir peur. Là où il leur fallait compter dix ou douze heures de voyage, ils n’en comptent plus que trois ou quatre et ils trouvent cela merveilleux. Avant l’épidémie de coronavirus, ils prenaient l’avion sans crainte et ils étaient conscients de tous les progrès qui ont accompagné leur vie. Les antibiotiques, l’imagerie médicale, les scanners, les instruments chirurgicaux et le dévouement du personnel dans les hôpitaux, ils reconnaissent tous l’évolution importante dans la qualité des soins médicaux qui sont pourtant soumis à rudes épreuves en cette période de Covid…
Les téléphones portables et autres smartphones ont remplacé leur vieux téléphone en bakélite. Nos vaillants papys et mamys apprécient les frigos, les radios, les télévisions, sans oublier les lave-linge et lave-vaisselle qui ont permis de supprimer les corvées de nettoyage… Ils ont une voiture qui sera peut-être remplacée dans quelques années par un véhicule tout électrique.
Que de modernisation !
Ils se sont mis à l’ordinateur et ils ont apprécié pendant le confinement de pouvoir sourire à leurs petits-enfants au moyen des écrans et tablettes. Ils ont refait leur discothèque pour la troisième fois, après les disques vinyle en 78 tours et 33 tours, ils ont adopté les CD et ils ont de nouveau retrouvé de nos jours le charme des disques vinyle… Les DVD ont aussi fait leur entrée dans leur salon en remplacement de leur vieux magnétoscope et ils peuvent regarder des films sur leur téléviseur tout en se disant que cela ne remplace pas la magie d’un bon film au cinéma… Ils ont abandonné leur appareil photo argentique ainsi que les diapositives pour se mettre à l’appareil photo numérique. Ils tirent maintenant des photos sans compter et ils regrettent seulement de ne plus avoir la surprise du résultat obtenu comme dans le passé lors du tirage d’une photo papier…
Ils ont encore en mémoire le temps où ils ont dû s’adapter au «nouveau franc» dans les années soixante, sans compter le passage à l’euro qui en a désarçonné plus d’un ! Ils utilisent maintenant cet instrument magique de distributeurs de billets de banque sans devoir se présenter au guichet pour retirer de l’argent ! Ils ne comprennent pas grand-chose à l’énergie nucléaire mais ils se souviennent qu’un tsunami a ravagé une centrale au Japon il n’y a pas si longtemps. Ils se posent aussi la question de comment on va produire de l’électricité pour les futures voitures électriques si on arrête les centrales nucléaires. Déjà, on apprend ici ou là que l’on remet en fonction une centrale à charbon pour pallier le manque de production sur le réseau électrique…Peut-être que les énergies renouvelables suffiront ?
Quand ces papys et mamys parlent avec leurs petits-enfants, ils sont souvent intarissables et n’hésitent pas à leur dire que de leur temps, «ça n’était pas comme ça». Pourtant ils sont les premiers à reconnaître que, dans certains domaines, c’est mieux maintenant, mais est-ce le vrai bonheur aujourd’hui ? Ils se font hésitants. En mai 1968, un célèbre slogan disait, «Il est interdit d’interdire», mais ils pensent qu’il faudrait de nos jours un peu plus de respect et qu’il manque d’éducation des enfants au sein de certaines familles. Tout ne doit pas reposer que sur l’école. Ils pensent aux enfants devenus rois alors qu’eux-mêmes avaient un nouveau cartable en cadeau de Noël.
Alors, les papys et mamys pensent que la vitesse et le progrès ont peut-être dépassé la faculté d’adaptation de l’homme et que celui-ci ne maîtrise plus très bien sa propre destinée qui s’avère n’être plus que matérielle… La pandémie du coronavirus a bousculé toutes les certitudes et la confiance en l’avenir en a été ébranlée. Ils se disent pourtant que le vaccin permettra de sauver de nombreuses vies. Alors, à ce moment, ils imaginent déjà le rebond économique et ils souhaitent, avant tout, pouvoir revoir leur famille et leurs amis sans crainte.
Les papys et mamys se sont habitués aux progrès scientifiques mais dans leur for intérieur, ils ont gardé leurs vieilles valeurs basées sur le respect. Ils sont heureux de vivre à une époque extraordinaire faite de changements incessants mais ils restent inquiets pour l’avenir de leurs petits-enfants. Parfois, à leur écoute, ils restent silencieux parce qu’ils ne veulent pas les contredire…
Pascal Deneuville
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La crèche de Noël à l’épreuve du feu
Voici un récit peu connu du grand public actuel car trop ancien. L’histoire de la crèche de Noël de l’église Saint-Piat n’a pas toujours été, en effet, un long fleuve tranquille…
Décembre 1974, quelques jours avant Noël, quelques paroissiens rassemblent dans l’église Saint-Piat le matériel nécessaire à la construction de la crèche de Noël. Cette tradition remonte, dans l’histoire de la chrétienté, à l’an 1223. Saint François d’Assise, désirant faire vivre dans les cœurs la naissance de Jésus, prépara pour la nuit de Noël une crèche vivante : Jésus dans une mangeoire entre l’âne et le boeuf avec Marie et Joseph. Viendront ensuite les bergers et les Rois mages. Le mot «crèche» désigne une mangeoire pour les animaux. Selon saint Luc, Marie a déposé l’Enfant-Jésus dans la mangeoire d’une étable où, avec Joseph, elle avait trouvé refuge. Le symbole était né et depuis cette date les crèches partout dans le monde et dans nos foyers témoignent de l’humilité de la naissance de Jésus.
En l’église Saint-Piat, la tradition de la construction de la crèche de Noël n’a jamais faibli. En 1974, la crèche est installée, comme les autres années, au fond de l’église, près d’une porte latérale. A cette époque, les personnages étaient très grands et stockés derrière la tribune de l’orgue dans le clocher. Les paroissiens chargés de l’édification de la crèche les descendaient à plusieurs avec des cordes en les passant par-dessus la tribune de la chorale… En 1974 cette crèche est monumentale. C’est une étable couverte de chaume, au sol garni de paille, et entourée de papier rocher. Les enfants sont émerveillés par cette réalisation surtout quand les Rois mages font leur apparition dans l’étable au moment de l’Épiphanie, le 6 janvier 1975. Après les fêtes de Noël, la crèche reste encore en place au fond de l’église jusque fin janvier. En mars 1975, la crèche étant démontée, ses personnages attendent patiemment de retrouver leur place dans le clocher. Ils sont stockés au fond de l’église avec le matériel car ce n’est pas si simple que cela de les hisser là-haut dans le clocher…
Alerte !
19 mars 1975, intervention des pompiers en l’église Saint-Piat
Mercredi 19 mars 1975, vers 11h30, un évènement dramatique se produit. De la fumée est aperçue dans l’église par une personne âgée qui donne immédiatement l’alerte. Un voisin appelle les pompiers, d’autres interviennent avec des extincteurs trouvés dans l’église et dans une banque voisine. Mais le feu a pris dans des matériaux de choix : chaises en paille, tapis, toile, et le matériel de la crèche ainsi que les personnages en bois… L’intervention des pompiers permet de limiter les dégâts alors que les flammes atteignent déjà 4 ou 5 mètres de haut et ont fait sauter plusieurs vitraux ! On pense immédiatement à un cierge resté allumé mais, d’après le rapport de police de l’époque, l’incendie pourrait être dû à un court-circuit car on a découvert au-dessus du foyer des fils électriques dénudés qui auraient brûlé. Une étincelle a pu tomber de cet endroit sur la paille des chaises et provoquer l’incendie. Toujours est-il que les personnages de la crèche sont détruits et plus particulièrement saint Joseph, dont c’était la fête ce mercredi 19 mars 1975 ! Une partie de la nef latérale est touchée par l’incendie et une épaisse fumée noire s’est répandue dans toute l’église Saint-Piat ainsi que dans les tuyaux de l’orgue. Inutile de dire que ce fut la consternation dans la paroisse. En 1977, suite à cet incendie, l’église Saint-Piat fut entièrement repeinte par l’entreprise de peinture Vandendriessche.
C’est depuis ce drame que la crèche est installée en haut de l’église afin que les sorties de secours restent accessibles. La nativité du Christ reste la fête religieuse la plus importante pour les chrétiens mais pas seulement. Il suffit pour s’en convaincre de voir le nombre impressionnant de fidèles main dans la main lors de la messe de Noël dans notre église Saint-Piat. Il faut voir les enfants émerveillés se précipiter autour de la crèche pour comprendre le message de Noël.
Pascal Deneuville
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Sa première paye
Voici l’histoire de François (1), jeune employé qualifié. Une histoire étonnante qui s’est déroulée il y a 3 ans à Roncq. Un conte de Noël ? Non ! Une histoire vécue parmi d’autres… mais lisez plutôt.
Le 24 décembre 2017, 17 heures, un couple de Roncquois se rend à la messe des familles en l’église Saint-Piat. Toute la ville est déjà en effervescence pour les festivités de Noël. On fait la queue devant les boulangeries et autres magasins d’alimentation. En se pressant pour arriver à l’heure à la messe, nos deux Roncquois, appelons les Louis et Mathilde, remarquent un papier qui traîne à terre devant le distributeur de billets d’une banque. Intrigués, ils ramassent ce document et s’aperçoivent qu’il s’agit d’un chèque bancaire de quelques centaines d’euros non encaissé à l’ordre de François D. datant d’environ deux mois.
Un chèque perdu
Surpris, ils mettent le chèque dans la poche en pensant qu’il a certainement été perdu par son bénéficiaire. Arrivés à l’église Saint-Piat, c’est déjà la foule des grands jours comme à chaque fois pour toutes les grandes fêtes religieuses : Noël, les Rameaux et Pâques. Pendant la messe, songeurs, ils pensent à la personne qui a perdu ce chèque et se disent qu’il faudrait la contacter. Oui mais comment ? Ils n’ont pas son adresse… Après la messe, nos deux Roncquois rentrent à leur domicile et préparent un repas de Noël tout simple, rien qu’à deux, car c’est demain midi la grande fête de famille qui réunit traditionnellement tous les enfants et petits-enfants pour Noël. Les festivités et joyeuses retrouvailles seront l’occasion d’échanger de petits cadeaux tout en pensant à cette personne qui a perdu son chèque. Après Noël, Louis et son épouse ont l’idée de contacter par téléphone l’entreprise qui a émis ce fameux chèque afin de pouvoir le restituer à son bénéficiaire. Malheureusement, un répondeur leur apprend que l’entreprise halluinoise est fermée pendant les vacances de Noël. Il faut donc attendre début janvier pour reprendre contact. En attendant, le chèque est posé religieusement sur le buffet afin de ne pas l’oublier. Le 8 janvier 2018, dès 9 heures, Louis prend contact avec l’entreprise et obtient les renseignements souhaités. Le bénéficiaire du chèque, François D. est bien employé depuis quelques mois dans l’entreprise. La secrétaire va le contacter afin qu’il puisse récupérer son chèque dans les prochains jours.
Sa première paye…
Dès le lendemain, un jeune homme vient sonner au domicile de Louis et se présente comme s’appelant François D. et il leur raconte son étonnante histoire. Après de solides études à l’EIC à Tourcoing, et un BTS en poche, il a multiplié les stages en entreprise. Il a enfin trouvé un contrat définitif dans une entreprise à Halluin. Ce chèque perdu, c’était en fait sa première paye pour une semaine de travail. François conservait précieusement celui-ci, en souvenir dans son portefeuille sans l’encaisser ! Pensez donc ! Une première paye avec un premier chèque cela se conserve ! Il ne faut surtout pas l’encaisser… Étonnante histoire me diriez-vous, mais c’est une histoire vraie. François ne voulait pas encaisser son chèque car, pour lui, c’était enfin la concrétisation de son entrée dans la vie active après des mois de recherche d’emploi… François est ensuite rentré chez lui tout en laissant une boîte de chocolats à Louis et son épouse en remerciements. L’histoire ne dit pas si François a maintenant encaissé son chèque.
Une histoire de Noël toute simple comme il peut en arriver tous les jours.
Pascal Deneuville
- Les prénoms ont été modifiés.
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La flore de Noël
Le houx
Les branches de houx avec ses baies rouges sont omniprésentes dans les décorations de Noël. L’origine de cette tradition remonte à l’époque romaine. Mais une légende raconte que lorsque la Sainte Famille, en fuite vers l’Égypte, était poursuivie par les soldats d’Hérode, Jésus, Marie et Joseph se réfugièrent sous un buisson de houx. Celui-ci aurait ouvert son feuillage pour les accueillir et l’aurait ensuite refermé afin de les protéger des soldats. Reconnaissante, Marie aurait béni ce houx en annonçant que désormais cet arbre resterait toujours vert, symbole d’immortalité. Si, pour certains, le houx porte bonheur, rappelons que, pour les chrétiens, le feuillage persistant de cet arbuste est symbole d’immortalité, d’éternité, de promesse du printemps prochain. Ses feuilles édentées et épineuses rappellent la couronne que Jésus porta lors de sa passion. Ses baies rouge vif représentent le sang qu’il versa sur la croix.
L’hellébore
Comptant parmi les rares fleurs à s’épanouir en hiver, l’hellébore fleurit souvent dans les jardins courant décembre. C’est pourquoi on le surnomme «rose de Noël». Comme beaucoup d’autres fleurs, l’hellébore a donné lieu à une légende qui évoque son origine. Au moment de la naissance de Jésus, une jeune bergère vit les bergers apporter des présents au Nouveau-Né. Puis elle aperçut les Rois mages qui se dirigeaient vers la crèche, les bras chargés de cadeaux. Elle était si pauvre qu’elle ne pouvait rien offrir au Divin Enfant. Désolée, elle se mit à pleurer. Un ange eut pitié d’elle et transforma ses larmes gelées sur la neige en un magnifique bouquet de fleurs immaculées qu’elle put apporter à l’Enfant Jésus.
Édith Cosyn
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La pierre brisée
Les tempêtes de l'hiver 2019 ont eu raison d'une ancienne pierre tombale au cimetière de Roncq centre. Cet incident nous donne l'occasion d'évoquer le souvenir de nos êtres chers trop tôt disparus.
Souvenez-vous, c'était au mois de février dernier, bien avant l'arrivée du coronavirus et la période de confinement, trois tempêtes successives se sont abattues sur notre région. Prénommées Ciara, Inès et Dennis, elles ont mis à mal notre environnement. Arbres couchés sur la voie piétonne de la boucle des deux clochers et, au cimetière de Roncq centre, une pierre tombale, qui datait de plus de soixante ans, a été renversée au carré numéro 12, entraînant dans sa chute le monument situé derrière. Ces rafales de vent, de plus de 130 kilomètres/heure, ont eu raison de ces monuments érigés par les familles pour honorer leurs défunts. Pendant la période de confinement, nous avons vécu, avec les familles endeuillées, des périodes inédites pendant lesquelles on ne pouvait même pas participer aux messes de funérailles, seulement accessibles à la famille proche, et encore, limitées à dix personnes, ainsi qu'à la cérémonie d'inhumation au cimetière. En plus de la perte d'un être cher, ce fut un déchirement pour les familles concernées. Au mois d’octobre et de novembre, deux célébrations seront organisées pour tous les défunts de la pandémie.
La période de la Toussaint qui arrive est en effet l'occasion pour toutes les familles de se recueillir sur les tombes de leurs parents et grands-parents. Les tombes sont fleuries et les allées dans les cimetières sont magnifiques. Sauf à quelques endroits où le temps a fait son oeuvre. Ici et là, des tombes sont abandonnées car les descendants ont à leur tour disparu. Cette situation d’abandon est malheureusement courante et fait partie de la vie.
Mais comment ne pas avoir une petite pensée envers ces défunts qui ont vécu bien souvent une vie de labeur et, pour les plus anciens, ont connu deux guerres et invasion de leur ville ? N’oublions pas non plus les enfants disparus en bas âge et dont le carré dédié dans le cimetière nous rappelle la douleur immense ressentie par leurs parents. En ces temps de recueillement de la Toussaint, ayons une pensée pour tous nos défunts, en particulier ceux qui nous ont quittés pendant la période de confinement et que l'on n'a pas pu accompagner comme il se doit jusqu'à leur dernière demeure.
Cela serait peut-être une bonne idée de fleurir toutes les tombes afin qu'ils ne soient pas oubliés.
Pascal Deneuville
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Superstitions, légendes et croyances populaires
«Jamais deux sans trois ! Touchons du bois !» Qui n’a pas prononcé un jour dans sa vie ces expressions si courantes et qui sont de la superstition pure et simple ? Démystifions un peu ce sujet ainsi que les légendes et croyances populaires…
Une superstition est une déviation du sentiment religieux qui prête un caractère sacré à certaines circonstances et voit des présages dans des évènements fortuits. Trouver un trèfle à quatre feuilles ou posséder un fer à cheval porte bonheur paraît-il. Par contre croiser un chat noir ou ouvrir un parapluie dans une maison est néfaste… Ces croyances, complètement païennes, sont rejetées par la religion chrétienne, mais certaines sont très anciennes comme celle qui confère un caractère bénéfique au gui et qui remonte aux druides. Il serait fastidieux d’énumérer toutes les superstitions mais il en est une qui reste très vivace dans l’esprit des gens et qui trouve son origine dans le christianisme, celle qui s’attache au chiffre 13 et au vendredi 13. Lors de la Cène, avant la trahison de Judas, les apôtres et le Christ étaient treize à table et Jésus a été crucifié un vendredi. Encore actuellement, nombreuses sont les personnes qui ont peur d’être treize à table, la superstition étant que la première personne qui quittera le repas mourra rapidement ! Pour éviter tout problème avec la clientèle, les hôtels n’ont pas de chambre numéro 13, de même vous ne trouverez jamais un siège d’avion portant le numéro 13… Une autre superstition ancienne, mais disparue avec la vie moderne, était répandue dans les alpages où les fermiers faisaient fondre les cloches de leur bétail en incorporant un louis d’or afin d’attirer la prospérité sur leur troupeau.
Les légendes
Une légende est un récit à caractère merveilleux dont l’origine est quelquefois véridique mais déformée par l’imagination populaire. C’est ainsi qu’à force d’être racontée, la vie des saints a été enjolivée et marquée fréquemment d’un caractère surnaturel. Par exemple, rien ne vient attester que les cheveux de sainte Agnès ont poussé de façon merveilleuse afin de voiler la nudité de la jeune fille dont le martyre, lui, est authentique… mais l’histoire est tellement plus belle ainsi !
Croyances populaires
Chapelle Notre-Dame-des-Fièvres à Halluin
Plus près de nous, dans le quartier du Colbras à Halluin, la dévotion à la Sainte Vierge remonte à 1490 selon des documents anciens. Une chapelle consacrée à Notre-Dame du Tilleul dans laquelle une statue de la Vierge était placée apparaît déjà comme étant la «chapelle des Fièvres», qui donnera de nos jours son nom à l’église Notre-Dame-des-Fièvres. Cette chapelle a été reconstruite en 1955 par des industriels de la commune et restaurée une dernière fois en 1999. Tout au long de l’année, des mouchoirs ou des rubans (berlouffes » ou «berlires») sont accrochés pour se protéger de la fièvre. Cette croyance demeure vivace auprès de la population. De même, à Vendeville, c’est sainte Rita que l’on invoque, en particulier au mois de mai, pendant la neuvaine où de nombreux pèlerins viennent prier et implorer cette sainte des causes désespérées. Une sainte venue d’Italie et qui fait l’objet de grande dévotion dans notre région mais aussi à travers le monde.
C’est ainsi qu’au-delà des superstitions et légendes, la foi populaire aide les hommes au plus profond de leur cœur.
Pascal Deneuville
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Le calvaire des marins
Après ces semaines de confinement obligé, il est peut-être revenu le temps de s’évader et de voyager. Il n’est pas nécessaire de faire des milliers de kilomètres, vous pouvez redécouvrir près de chez vous des lieux qui méritent d’être visités, comme le calvaire des marins à Bray-Dunes sur la côte d’Opale…
Le calvaire des marins à Bray-Dunes
Avec bientôt le retour des vacances, il ne faut pas aller bien loin pour découvrir des endroits où la nature est préservée. Les dunes de Bray-Dunes présentent un complexe écologique où les oiseaux migrateurs se réfugient parmi les oyats. De part et d’autre de la station balnéaire, on peut se promener dans les dunes Marchand et du Perroquet si on a envie de s’éloigner un peu des activités purement touristiques… C’est dans la partie sud-ouest des dunes du Perroquet que se situe le calvaire des marins érigé en 1953 par un abbé pétri de l’histoire des pêcheurs islandais.
Les pêcheurs qui ne connaissent pas le printemps !
À l’origine, Bray-Dunes était un petit hameau de pêcheurs qui, au XIXe siècle, de février à septembre, partaient en Islande à la pêche à la morue. Les familles étaient nombreuses et vivaient dans des conditions misérables. Les enfants de 10 à 11 ans accompagnaient leur père comme mousse. La maman disait à son mari avant le départ : «Fais bien attention à mon petit gars» car l’expédition était dangereuse et tous ne revenaient pas. Ce hameau de pêcheurs dépendait à l’origine de la commune de Ghyvelde. En 1876, Alphonse Bray, riche armateur dunkerquois, fit don d’une maison hospitalière destinée à accueillir les vieillards et infirmes de la marine et à assurer l’enseignement des enfants. L’église Notre-Dame-des-Dunes fut consacrée en 1880. Et c’est en 1883 qu'est créée une commune distincte du nom de son bienfaiteur. Bray-Dunes est née. Dans l’église Notre-Dame-des-Dunes, on peut admirer un reliquaire dédié à ces pêcheurs qui rejoignaient pendant sept mois les fjords islandais.
L’abbé Eugène Catry
En 1900, sur les 1 500 habitants que comptait Bray-Dunes, près de 300 hommes, jeunes ou moins jeunes, prenaient le chemin de l’Islande. Au cours d’une messe en 1949, l’abbé Eugène Catry, curé de la paroisse qui vouait une admiration à ces pêcheurs et marins, a lancé une souscription pour réaliser ce reliquaire en argent qui contient un peu de terre d’Islande. Il récidivera en 1953 lors de l’édification du calvaire des marins dédié aux 41 pêcheurs disparus dans divers naufrages de 1888 à 1904. À dos d’hommes, de nombreux navigateurs, des retraités et même des enfants apportèrent sur place les matériaux nécessaires à la construction de cette croix haute de 11 mètres, et qui culmine à 33 mètres au-dessus du niveau de la mer. Au pied de la croix, une sculpture représente un marin embrassant son enfant, sa femme à son côté. Sur son épaule, un filet de pêche annonce son départ de Bray-Dunes… De ce monument historique, récemment restauré, s’étend une vue panoramique sur les dunes du Perroquet et la mer. En gravissant les dunes et en arrivant au pied du calvaire, ayez une pensée pour ces courageux marins qui n’hésitaient pas à quitter leur épouse pour partir sept mois en mer afin de subvenir aux besoins de leur famille.
Une époque, certes révolue, mais qui permet de relativiser les problèmes que nous rencontrons dans notre vie de tous les jours.
Pascal Deneuville
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GENS DE CHEZ NOUS
Claudine Défossez, «Madame baptême»
Dans notre paroisse, Claudine Défossez est en charge de la préparation au baptême. Nous l’avons rencontrée. Femme d’expérience et de conviction,
Claudine lors du baptême du 15 février 2020.
Claudine Défossez, après une vie de mère de famille et une vie professionnelle bien remplies, concilie écoute et action, s’adapte aux situations des uns et des autres, a été confrontée à tant de situations qu’elle conserve l’ouverture d’esprit et apporte des réponses adaptées sans rien renier de ses convictions. Contactée il y a sept ans par l’équipe d’animation paroissiale pour la préparation au baptême, elle a suivi une formation au diocèse pour accueillir les jeunes parents. Depuis, elle a adapté son approche à l’évolution de ses interlocuteurs car la société se transforme. Pratiquement, l’intervention de Claudine s’articule autour de deux réunions : la première est une présentation interactive des parents, de leurs motivations dans la démarche de demande de baptême, de leur implication, un rappel de leur rôle respectif. La deuxième consiste à définir les raisons qui motivent leur demande, à identifier les temps forts de la célébration. Il faut expliquer le rôle des participants, parents, enfants, parrains et marraines, et aussi les symboles : le signe de croix, l’eau, l’onction avec le saint chrême, le vêtement blanc et la lumière. Le baptême marque aussi le début du chemin de l’enfant vers la profession de foi, l’éducation religieuse, les valeurs chrétiennes.
«Le baptême d’un enfant, c’est l’immersion dans l’intimité de Dieu. Il est le début d’une relation qui ne sera vivante et efficace que si, de notre côté, nous nous ouvrons en toute liberté à l’action de Dieu en nous.»
Ensuite intervient également l’officiant pour finaliser la célébration et s’assurer du bon déroulement avec les parents, parrains, marraines. Une mission non pas lourde mais prenante pour notre paroissienne qui apprécierait d’être secondée et de transmettre son savoir-faire, à défaut de son savoir-être et ses valeurs d’ouverture, de compréhension, de partage.
Un constat : si être chrétien, c’est intégrer la communauté d’une paroisse, encore faut-il vouloir en faire partie et y participer ! Pas de formulaire à remplir au préalable ni de frais d’inscription, mais le baptême est imprescriptible et non révocable, un engagement devant Dieu.
«Le baptême nous branche sur l’amour de Dieu. Parce que nous aimons notre enfant, nous désirons, non seulement le confier à Dieu, mais aussi qu’il soit alimenté par son amour.»
Trente-cinq baptêmes en 2019 ! La tâche reste lourde pour une seule bénévole pour ce service indispensable à notre communauté paroissiale.
Bernard Vandevelde
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Le baptême, et les baptêmes !
En dehors du baptême chrétien, il y a en marge de l’expression liée au sacrement, d’autres réalités que nous vous proposons de découvrir… Pour tout chrétien, la référence est le baptême de Jésus par Jean le Baptiste décrit dans l’évangile selon saint Matthieu : Jésus arrivant de Galilée vient à Jean pour se faire baptiser dans les eaux du Jourdain.
De nos jours, tout commence pour l’enfant par la démarche des parents qui demandent le baptême pour lui. Mais pourquoi demandent-ils le baptême pour leur enfant ? Bien souvent, ils ne se posent même pas la question. C’est naturel, ils sont catholiques et vivent avec les «valeurs» transmises par l’Église : l’amour, la foi, l’espérance, la prière, la fraternité. Ils veulent transmettre ces valeurs à leur enfant. Le faire baptiser est une première étape. Tout part de là, il pourra ensuite recevoir les autres sacrements s’il le souhaite et entrer à son tour dans la famille des chrétiens.
Au cours du XXe siècle, le baptême intervenait souvent dans les jours suivants immédiatement la naissance car on ne voulait pas que son enfant ne soit pas baptisé en cas de mort subite du nourrisson, qui était fréquente à l’époque. Parfois, la maman n’était même pas présente au baptême car pas encore remise de l’accouchement… Le choix du parrain et de la marraine est fait avant la naissance du bébé souvent en fonction des liens familiaux, mais pas seulement. Au fil de la vie, des liens très forts peuvent se nouer entre l’enfant et le parrain et la marraine. Ils seront encore présents lors des grandes étapes de la vie chrétienne de l’enfant.
Le baptême des enfants
Baptême en l’église Saint-Piat en 1980.
Dans notre paroisse, un baptême, cela se prépare. Sous la responsabilité de Claudine Défossez, deux réunions sont organisées afin d’associer les parents à la cérémonie mais aussi pour concrétiser l’entrée de l’enfant dans la famille des chrétiens (voir article «Gens de chez nous» en page 8). Un grand moment, c’est aussi l’accueil des nouveaux baptisés de l’année lors de la messe de Noël. Les enfants, présentés par le curé, sont applaudis chaleureusement par toute la communauté des chrétiens de la paroisse. Une grande émotion pour les parents de ces jeunes enfants ! Puis l’enfant grandira et avec ses parents, il pourra vivre selon les valeurs transmises au moment du baptême.
Le baptême peut aussi intervenir plus tard dans la vie de l’enfant. Dans ce cas, la préparation est spécifique et se fait par groupe selon l’âge de l’enfant ou dans le cadre de l’aumônerie des jeunes pour les ados.
Le baptême des adultes
Le baptême des adultes intervient généralement à un moment précis de la vie d’une personne, après un évènement marquant ayant éveillé sa foi. L’Église propose aux adultes un cheminement par étapes : le catéchuménat, qui prépare à l’entrée dans la vie chrétienne afin de s’assurer des réelles motivations. Il est suivi de l’appel décisif. Pendant le carême intervient la retraite baptismale ponctuée par les trois scrutins, qui sont associés aux rites du baptême : l’eau, la lumière et la mort et la résurrection du Christ. C’est souvent au cours de la veillée pascale que le catéchumène entre dans la communauté des chrétiens et a accès aux sacrements. Sur notre doyenné des Hauts de Lys, c’est Karine Ferret qui a en charge le Service du catéchuménat des adultes.
Les autres baptêmes…
La vie est ainsi faite que la notion de baptême peut aussi représenter d’autres réalités ! Par exemple, le «baptême de l’air», ou le «baptême du feu» représente une première expérience. Une sorte de «passage» au commencement d’une nouvelle vie et une façon de se dire : «Je l’ai fait». Le baptême du feu peut aussi signifier pour une personne la prise de responsabilités nouvelles, que ce soit dans le milieu du travail ou associatif. Ces «premières fois» sont à rapprocher du baptême chrétien : elles marquent un «passage» d’un état à un autre et sont ainsi une étape importante dans la vie.
Pascal Deneuville
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Les écoles paroissiales
L'école Saint-Roch et sa directrice, Sandrine Fourmantrouw.
L'école Saint-Francois et son directeur, Samuel Leroy.
C’est en 1847 qu’une école de filles tenue par les sœurs de Sainte-Thérèse d’Avesnes se crée au centre de la commune. C’est l’école Immaculée-Conception. En 1878, dans la foulée de la construction de l’église Saint-Roch, l’école Saint-Roch voit le jour grâce à des laïcs et non des religieux. À l’époque, la mixité n’existait pas. Il y a donc deux bâtiments pour accueillir les enfants. Grâce à Thérèse Houzet, qui aura bientôt 90 ans et qui habite toujours Roncq, on sait que les filles fréquentaient l’école située à l’emplacement actuel au 112 rue de Lille et que les garçons travaillaient en face dans une maison située au 137 rue de Lille (l’actuelle maison du père Jean-Baptiste).
En 1887, l’école Saint-Joseph est créée. Elle est dirigée par les frères maristes près de la gare. C’est en 1969 que la mixité arrive dans les écoles. Annie Ingelaere est la première directrice à Saint-Roch. En 1974, c’est Daniel Lelion puis Bernard Desmarchelier qui dirigent Saint-Joseph. À son emplacement se trouve aujourd’hui le collège Saint-Thomas (Tél. 03 28 35 08 48).
De nos jours, l’école Saint-François est née de la fusion de l’école Immaculée-Conception, qui était sous la direction de Claudine Breyne et de l’école Saint-Joseph. Le regroupement des deux sites s’est réalisé en 2006, grâce notamment à Bernard Desmarchelier et aux différents comités de gestion. En 2007, l’ancien bâtiment de la rue de la Latte est rénové. Un projet d’agrandissement de l’école Saint-Roch est à l’étude. Patience ! Les effectifs des deux écoles paroissiales évoluent un peu à l’image de la population roncquoise.
Choisir une école de la paroisse de Roncq, c’est choisir de vivre…
– Dans une école catholique ouverte à tous, à l’écoute du message de Jésus-Christ, «on ne peut que donner deux choses à ses enfants : des racines et des ailes», comme dans plus de trois cents établissements du diocèse (écoles, collèges et lycées). Ils accueillent environ 114 000 élèves accompagnés par plus de 7 200 enseignants et 5 000 personnes non enseignantes salariées des Ogec (Organismes de gestion de l’enseignement catholique). Hubert Antoine en est le directeur diocésain.
– Dans une école accueillante : en prenant le temps de se dire «bonjour» ; en accueillant les enfants dès 8h20 dans les classes.
– Dans une école où l’on développe l’entraide et la coopération : en pratiquant des échanges entre les classes où les «grands» s’occupent des «petits».
– Dans une école ouverte sur l’extérieur : en menant des actions de solidarité (repas de partage pendant le carême, banque alimentaire) ce qui permet aux élèves de voir comment on vit ailleurs dans le monde ; en organisant à Lou-Riouclar (Savoie) avec le concours financier de la mairie, un séjour de quelques jours pour les CM2.
– Dans une école où la catéchèse paroissiale est initiée pendant un temps d’éveil à la foi, par la célébration de temps forts de la liturgie catholique (avent, Noël, carême, Pâques, Pentecôte…), par l’accueil du père Jean-Baptiste toujours heureux de venir dans les écoles, par des coins de prière dans chaque classe, et aussi par la mise à disposition des locaux de l’école pour les besoins de la paroisse et des mouvements catholiques, hors temps scolaire.
– Dans une école qui prépare l’avenir des élèves : en mettant l’accent sur le bien-être des élèves ; en développant leur esprit critique, de solidarité et de partage ; en apprenant les langues étrangères ; en favorisant les relations avec le collège Saint-Thomas :
– Dans une école gérée par un comité de gestion dont la présidence est assurée par Georges Wallecamps à l’école Saint-Roch et par Amaury Vercoutere à l’école Saint-François. Les deux écoles reçoivent un forfait communal, prévu par la loi.
– Dans une école où des personnes interviennent dans les classes pour des activités culturelles et sportives rémunérées par la mairie, comme dans les écoles publiques.
– Dans une école où les parents sont consultés grâce à l’APEL (Association de parents de l’enseignement libre). À Saint-Roch, le président est Jérémy Grimonprez et à Saint-François, c’est Audrey Boone. À noter que dans chaque école, le matin et le soir, une garderie et une étude sont assurées. Les fêtes des écoles sont prévues à Saint-François le samedi 13 juin et à Saint-Roch le dimanche 28 juin.
Daniel Lelion
Merci à Thérèse Houzet, Marie-Jeanne Devernay, Sandrine Fourmantrouw et Samuel Leroy pour leurs contributions.
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Le saint préféré des enfants !
Ne dites pas que vous ne connaissez pas le nom du saint préféré des enfants ? À moins que vous ne croyiez au Père Noël ! Voici l’histoire de ces deux héros qui se disputent la vedette en fin d’année…
Saint-Nicolas est né vers 270 à Patara au sud de l’actuelle Turquie (et non pas à Patatras comme certains aiment le préciser avec malice…). Il fut évêque de Myre et c’était un grand voyageur réputé pour sa bonté et dans la réalisation de miracles dont le premier fut, paraît-il, de savoir se tenir debout seul à sa naissance pour recevoir l’eau du baptême… La légende de saint Nicolas raconte que, dans la région Lorraine, entre Nancy et Metz, l’hiver approchant, trois enfants, partis glaner dans les champs, se perdirent sur le chemin du retour. Attirés par la lumière filtrant des fenêtres d’une maison, ils s’approchèrent et frappèrent à la porte. L’homme qui leur ouvrit, boucher de son état, accepta de leur donner l’hospitalité pour la nuit. En fait, sitôt les enfants entrés, il les tua, puis à l’aide de son grand couteau, les coupa en petits morceaux, pour finalement les mettre dans son saloir, afin d’en faire du petit salé. Saint Nicolas, chevauchant son âne, vint à passer par là et frappa à son tour à la porte du boucher. L’homme, n’osant pas rejeter un évêque, le convia à dîner. Son invité lui demandant du petit salé, le boucher comprit qu’il était découvert et, pris au piège, avoua tout. Le saint homme étendit alors trois doigts au-dessus du tonneau de petit salé, reconstituant et ressuscitant ainsi les trois enfants. Saint Nicolas enchaîna le boucher à son âne et le garda auprès de lui pour le punir. Il devint le père Fouettard, être mauvais dont le rôle est de réprimander les enfants désobéissants.
Saint-Nicolas, patron des navigateurs
Saint Nicolas est le patron des navigateurs et des gens de la mer d’une manière générale. L’histoire des trois enfants sauvés dans le saloir peut être interprétée comme une allégorie de marins sauvés du naufrage, le bac symbolisant le bateau et le sel la mer. Tout au long des voies navigables de France sont élevées des chapelles dédiées à saint Nicolas. Il est connu aussi pour avoir donné des bourses d’or aux trois filles d’un de ses amis ruinés, leur évitant ainsi la prostitution et assurant leur mariage…
Au Moyen Âge, lorsque l’Église catholique remplace les figures païennes par des saints, cette générosité lui vaut de devenir le protecteur des enfants à qui il offre des cadeaux et des friandises, aux enfants sages bien entendu ! Il est aussi le saint patron des professeurs de mathématiques… allez savoir pourquoi ?
Saint Nicolas aurait assisté au premier concile œcuménique de l’Église à Nicée en 325, après avoir été emprisonné et contraint à l’exil lors des persécutions sous l’Empire romain. On le fête le 6 décembre, jour de sa mort à Myre vers 345. La Saint-Nicolas est surtout fêtée dans le Nord et l’est de la France, aux Pays-Bas et aussi en Belgique. Mais ses déplacements ne se sont pas arrêtés avec son décès. En 1087, lors des croisades, ses reliques furent volées et transportées en Italie à Bara, puis on les retrouve en France à l’église de Port, ville devenue lieu de pèlerinage sous le nom de Saint-Nicolas-de-Port. Saint-Nicolas est l’un des saints les plus représentés sur les vitraux, tableaux, statues et images. Quel gamin n’a pas reçu une carte postale de Saint-Nicolas dans les années 1960 ? On le voit avec une barbe blanche, revêtu d’habits épiscopaux, portant crosse et mitre d’évêque et accompagné d’un âne.
Le Père Noël : une invention américaine !
Ce personnage légendaire n’a fait son apparition en France qu’après la Seconde Guerre mondiale et il est inspiré directement de Saint-Nicolas. Il est représenté sous les traits d’un vieillard à barbe blanche avec un costume rouge garni de fourrure blanche, la mitre est remplacée par un bonnet et l’âne par huit rennes… En Amérique, ce sont les Hollandais qui l’introduisent lorsqu’ils fondent la Nouvelle Amsterdam, devenue New York en 1664. Peu à peu, on rapprocha cette fête des enfants de celle de la nativité. Et depuis, saint Nicolas et le Père Noël se disputent la vedette en fin d’année pour distribuer des cadeaux toujours très attendus par les enfants, mais pas seulement !
Pascal Deneuville
Le saviez-vous ?
Le Père Noël possède huit rennes. Un neuvième, affublé d’un nez rouge, fut créé en 1939 par le poète Robert L. May, mais connaissez-vous leurs noms ?
Réponse : Tornade, Danseur, Furie, Fringant, Comète, Cupidon, Tonnerre, Éclair et Rudolphe !
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Les calendriers Champagnat
Avec le mois d’octobre, il est temps de se préoccuper d’acheter son calendrier pour l’année 2020. Dans les années 1950 à 1970, les élèves des écoles catholiques de Roncq étaient chargés de vendre le fameux calendrier Champagnat. C’est l’occasion d’évoquer aujourd’hui la vie de Marcellin Champagnat.
Les frères maristes sont installés à Roncq depuis 1851. Ils seront responsables de l’école Saint-Joseph jusqu’en juin 1974. Dans les années 1950-1970, encouragés par les frères, les élèves de l’école vendent les fameux calendriers Champagnat dans toute la commune. Un véritable concours s’était instauré entre les élèves et c’était à celui qui en aurait vendu le plus ! Une partie des bénéfices de la vente revenait à l’école Saint-Joseph et cela permettait d’investir dans du matériel pédagogique, des livres pour les bibliothèques, qui existaient dans chaque classe mais pas seulement. Des films fixes instructifs ou de détente (les fameux films des aventures de Tintin) ont été achetés à cette époque grâce à ces ventes. Ces films existent encore aujourd’hui et sont conservés dans les archives de l’école Saint-François, rue de la Latte.
Marcellin Champagnat
Mais qui était Marcellin Champagnat ? Il est né le 20 mai 1789 à Marlhes, un petit village dans la Loire. La Révolution vient d’éclater. Il est le neuvième enfant d’une famille chrétienne. À l’âge de 14 ans, Marcellin, dont la scolarité a été presque inexistante, entre au petit séminaire de Verrières puis au grand séminaire de Lyon. Il y rencontre Jean-Marie Vianney, futur curé d’Ars. Vicaire dans la paroisse de La Valla-en-Giers il est frappé par la détresse culturelle et spirituelle des enfants de la campagne. Il fonde le 2 janvier 1817 l’ordre des Frères maristes. Avec deux disciples, il ouvre des écoles. Les vocations arrivent. Les difficultés sont nombreuses. Le clergé de l’époque ne comprend pas le projet de ce jeune prêtre sans expérience et sans moyens. Cependant, les communes ne cessent de demander des frères pour assurer l’instruction et l’éducation chrétienne des enfants. En 1836, l’Église reconnaît la Société de Marie. C’est à partir de ce moment que les Frères maristes vont essaimer dans le monde entier. Implantés en Chine en 1891, ils souffriront de la persécution communiste. Mais c’est surtout en Espagne, durant la guerre civile, qu’ils subirent de lourdes pertes : 175 frères maristes furent assassinés. En octobre 1993, quatre frères maristes furent abattus dans le camp de réfugiés de Bugobe (ex-Zaïre).
Saint Marcellin Champagnat honoré le 6 juin
Épuisé par la tâche, Marcellin Champagnat meurt le 6 juin 1840 à l’âge de 51 ans. L’institut compte alors 280 frères. C’est la raison pour laquelle sa mémoire est honorée chaque année le 6 juin. Il sera canonisé le 18 avril 1999 par le pape Jean-Paul II. Mais revenons à notre époque et sachez que les calendriers Champagnat existent toujours et que l’on peut encore s’en procurer. C’est actuellement le frère Henri Catteau de Notre-Dame de l’Hermitage à Saint-Chamond, qui en assure la diffusion pour toute la France. Le frère Henri Catteau n’est pas un inconnu car il s’agit d’un ancien Roncquois. C’est grâce à lui que nous pouvons publier en exclusivité la photo du calendrier Champagnat 2020 ! De nos jours, de nombreux Roncquois n’hésitent pas à se procurer ce calendrier dont la présentation très claire n’a pas changé depuis des décennies !
Pascal Deneuville
Pour vous procurer le calendrier 2020,
vous pouvez prendre contact avec Marcel Breyne – Tél. 03 20 03 40 14
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Au chevet des églises de France
Le dramatique incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 15 avril, et la désolation de beaucoup de Français devant cette catastrophe ont permis de ressouder un peu la nation autour des symboles de la France et de sa culture chrétienne.
De nombreux Français espèrent que les travaux de restauration se dérouleront rapidement afin de redonner à la France et à Paris sa cathédrale. On a tous a en effet en mémoire l’expression «attendre cent sept ans». Cette expression est née durant la période médiévale. Il s’agit d’une référence directe au nombre d’années qui furent nécessaires pour ériger la cathédrale Notre-Dame de Paris. Sa construction avait débuté en 1163 et se serait achevée en 1270. Plusieurs générations d’ouvriers se sont donc succédé sur le chantier. Bien que les spécialistes ne s’entendent pas tous exactement sur les dates, ils sont tous d’accord pour dire que le chantier fut extrêmement long. Pendant ce temps, les Parisiens durent patienter et patienter encore. On imagine aisément le sentiment d’impatience qui a dû grandir parmi la population qui n’attendait qu’une chose : que cette laborieuse entreprise se termine. C’est ainsi que serait entrée dans le langage courant l’expression «attendre cent sept ans» pour rappeler l’agacement que provoqua cette attente qui sembla à beaucoup interminable...
Plus d’un milliard d’euros de dons ont été souscrits pour contribuer à la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Cela prendra des années... «En cinq ans» a même annoncé le président de la République... mais pas cent sept ! Suite à cet élan de générosité, il ne faudrait pas oublier pour autant qu’il y a de nombreuses églises et bâtiments religieux en France qui attendent depuis de nombreuses années d’être restaurés ou tout simplement entretenus.
Pascal Deneuville
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«La Première Cathédrale»
Retrouvez intégralement les paroles de ce beau texte de Gilbert Bécauld
Jamais on n'a approché d'aussi près les étoiles
Qu'en bâtissant un jour la première cathédrale
Alléluia…
Jean le tailleur de pierre
Est venu à pied
De son Limousin
Et du Bas-Languedoc
Yves le charpentier
Et ses deux cousins
Trois hivers en terre
Pour les fondations
Seront nécessaires
Mais les murs tiendront
C'est de l'Ile-de-France
Que viennent les chênes
Et les peupliers
Et les maçons assemblent
Les poutres, les voûtes
Sur les grands piliers
Pose tes lumières
Maître vitrier
Et que le soleil
Soit ton prisonnier
Les gens lèvent la tête
Où les architectes
Lancent les clochers
De la basse ville
Les truands, les filles
Comptent leurs péchés
En cet an de grâce
L'an mil trois cents
Lui qui nous regarde
Il sera content
La crosse de l'évêque
Frappe par deux fois
La porte aux clous d'or
Et l'on chante au parvis
Les pieds nus on suit
Les bourgeois d'abord
A genoux la ville!
C'est ici ton coeur
La foi te délivre
En une clameur
Paroliers : Gilbert Francois Leopold Becaud / Frank Thomas
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Les moines martyrs de l’abbaye de Tamié
L’abbaye de Tamié en Savoie, havre de paix et de solitude, est loin de l’Algérie. Et c’est pourtant dans ce pays que vont se rendre quatre moines, originaires de Tamié, pour vivre leur foi au milieu des villageois algériens.
L'abbaye de Tamié en Savoie
Nous sommes en 1993. Des moines trappistes du monastère de Tibhirine, dans l’atlas algérien, vivent au contact de la population locale. Quatre d’entre eux sont originaires de l’abbaye cistercienne de Tamié en Savoie. À l’époque, l’Algérie connaît une véritable guerre civile entre le pouvoir et les islamistes du GIA. Dans la nuit de Noël, des terroristes font irruption dans le monastère. Menacés, les religieux font le choix, en dépit du danger, de rester pour aider leurs frères musulmans et vivre auprès des villageois. Ils ont pris leur décision en leur âme et conscience afin de poursuivre leur mission auprès des déshérités. Un sacerdoce qu’ils paieront de leur vie. Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, un groupe d’hommes armés force une seconde fois l’entrée du monastère de Tibhirine et enlève sept religieux : dom Christian de Chergé, les pères Christophe Lebreton, Bruno Lemarchand et Célestin Ringeard ; les frères Luc Dochier, Paul Favre-Miville et Michel Fleury. Le GIA revendique l’enlèvement le 18 avril 1996. Ensuite une chape de plomb entoure la responsabilité de l’assassinat des moines. Après la découverte des corps sur une route de Médéa le 30 mai 1996, les autorités rendent les dépouilles au supérieur des moines. Celui-ci demande l’ouverture des cercueils et constate que seules les têtes, mais pas leur corps, sont présentes. En 2003, la justice française a été saisie par la famille d’un des religieux assassinés. Depuis cette date et malgré la levée en 2009 du secret défense sur certains documents, l’enquête sur la mort des moines n’a pas été résolue.
«Des Hommes et des Dieux»
Si l’heure de la vérité sur l’assassinat des moines n’a pas encore sonné, ce drame a fait l’objet en 2010 d’un film poignant qui a reçu le grand prix du Festival de Cannes. Au titre évocateur, Des Hommes et des Dieux, Lambert Wilson y joue le rôle de dom Christian de Chergé, le prieur de la communauté. Ce film, épuré, est une ode à la fraternité. La mise en scène nous invite parmi les moines, au cœur de leurs doutes, de leur foi et de leurs peurs. Lambert Wilson, qui avait déjà été l’inoubliable interprète de l’abbé Pierre dans le film Hiver 54, n’a pas hésité à se rendre en retraite à l’abbaye de Tamié pour s’imprégner de la vie des moines et être ainsi en osmose avec le personnage. Il confiait d’ailleurs qu’il ne s’était jamais autant abandonné pour interpréter ce rôle. Le film est à revoir et les spectateurs en ressortent bouleversés après sa diffusion.
Eglise de l'abbaye de Tamié - Intérieur
Et si pendant vos vacances, votre route passe près de l’abbaye de Tamié en Savoie, n’hésitez pas à pénétrer dans l’église toute en pierre et dont l’aspect austère intérieur force la prière. Vous rendrez ainsi hommage aux moines martyrs de Tibhirine. À la sortie de l’abbaye, vous pourrez également vous rendre au magasin pour acheter le réputé fromage de l’abbaye qui porte tout simplement son nom : le tamié.
Pascal Deneuville
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Sainte-Geneviève et la météo
Sainte-Geneviève, patronne de Paris, est supposée avoir le pouvoir d’interrompre les pluies torrentielles ou les sécheresses les plus graves... À l’heure des bulletins météo à la télé, les téléspectateurs sont tous devant leur poste pour connaître le temps qu’il va faire demain. C’est l’émission la plus regardée !
Est-ce qu’il fera beau demain ? Dans le domaine de l’information les Français sont de plus en plus exigeants. Ils veulent tout savoir et les prévisions météorologiques n’échappent pas à la règle. Avec le retour des beaux jours, la météo est l’émission la plus regardée à la télévision ! Toutes chaînes confondues, on compte près de 25 millions de téléspectateurs en moyenne par jour ! Le bulletin météo a presque été vendu avec le poste de télé... Le premier bulletin météo à la télévision française remonte au 17 décembre 1946. Les prévisions, à l’époque bien entendu en noir et blanc, proviennent des estimations de la Météorologie nationale, devenue Météo France. Deux fois par semaine, le mardi et le samedi, l’émission Télé-journal annonçait les prévisions. À partir de 1958, le bulletin météo devient quotidien, une première dans le monde. Un tournant est marqué en 1984 avec l’apparition de nouvelles chaînes privées. En 1987, TF1 inclura une page de publicité entre le journal et la météo pour obtenir des recettes publicitaires. Depuis, on ne compte plus les spots de pubs avant le bulletin météo que tout le monde attend avec impatience.
Pluies ou ondées ?
Dépressions, anticyclone, zone de hautes pressions, tous ces termes sont devenus familiers pour les téléspectateurs, et si pour le Nord le présentateur annonce des «pluies soutenues», ce coquin préfère parler «d’ondées» quand il les situe sur la région méditerranéenne. La météo est entrée dans la vie quotidienne des gens et alimente souvent les conversations. Les présentateurs(trices) de la météo sont devenus pratiquement des vedettes du petit écran. Les bulletins météo sont enrichis de reportages sur les plages en été ou sur les stations de ski en hiver. Tous les téléspectateurs sont avides de savoir le temps qu’il fera demain ou pour la semaine suivante. La protection de Sainte-Geneviève n’est plus assurée pour faire la pluie et le beau temps.
Coucher de soleil à la pointe Saint-Mathieu en Bretagne
Pourtant, le temps qu’il va faire est la seule chose que l’on ne peut pas dominer. Et à l’heure du réchauffement climatique annoncé, chacun est presque coupable de prendre sa voiture pour aller faire un petit tour à la mer un jour de beau temps.
Pascal Deneuville
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Les œufs de Pâques : une tradition universelle
L’œuf est sans doute le plus vieux et le plus universel symbole de vie et de renaissance. La tradition des œufs décorés ou teints remonte à la nuit des temps. Dans la religion chrétienne, la coutume des œufs de Pâques remonterait quant à elle au IVe siècle. Voici l’origine de cette tradition que l’on retrouve dans de nombreux pays.
Au IVe siècle cette tradition se rattacherait au carême pendant lequel il était interdit d’en manger. Par contre, dès le Jeudi saint, les enfants commençaient la collecte des œufs accompagnés par des enfants de chœur jusqu’au jour de Pâques. Dans de nombreux pays européens, pour fêter la résurrection, dès le XIIe siècle, les gens du peuple avaient pris l’habitude de faire bénir les œufs à l’église. Les nobles reprirent cette coutume en transformant petit à petit les œufs en véritables œuvres d’art dont la réalisation était confiée à des peintres et des orfèvres de renom. Le verre, la porcelaine en vinrent à remplacer l’œuf de poule. Louis XIV voulut reprendre cette habitude mais en la parant de l’éclat de Versailles. Tout d’abord, l’œuf le plus gros du royaume pondu pendant la semaine sainte lui revenait de droit. Puis il faisait bénir de grandes corbeilles d’œufs peints à la feuille d’or qu’il distribuait en personne à ses courtisans et valets. En France, la Révolution mit un terme à cette pratique qui était devenue l’apanage de la cour et de la noblesse.
Les cloches en route pour Rome…
Les œufs les plus précieux et les plus célèbres furent réalisés à la cour des tsars par Fabergé qui chaque année, réalisait une merveille pour la souveraine. Ces pratiques de luxe extrême sont bien loin des coutumes qui continuent à exister de nos jours. En France, les cloches silencieuses les derniers jours de la Semaine sainte sont censées partir à Rome et ne revenir que le dimanche de Pâques. Des œufs et poules en chocolat sont alors cachés dans les jardins, à charge aux enfants de les découvrir…
Pour les chrétiens, les œufs de Pâques sont vraiment liés à la fête de la résurrection du Christ et c’est avec une très jolie légende grecque que nous conclurons cet article : le matin de Pâques, les saintes femmes, désorientées d’avoir trouvé le tombeau vide et se rendant à l’évidence de la résurrection de Jésus, rencontrent peu après des voisines qui portent un panier plein d’œufs. Elles leur font part de leur émotion et de leur découverte extraordinaire sans parvenir à convaincre leurs amies, qui disent ne pouvoir croire à cette nouvelle que si leurs œufs changent de couleur. Miracle : les œufs deviennent rouges. C’est la raison pour laquelle, depuis des siècles, les œufs de Pâques sont teints en rouge en Grèce. Ce n’est bien entendu qu’une légende, mais on peut la rapprocher de l’incrédulité de saint Thomas quand les apôtres lui dirent avoir vu le Christ ressuscité. La Résurrection est le fondement même du christianisme et c’est pour cette raison que Pâques est la plus grande fête liturgique de l’année.
Pascal Deneuville
Source : « L’ensoleillé »
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Dis-moi ton prénom, je te dirai d’où tu viens…
La plupart d’entre nous portent des prénoms de saints qui évoquent immédiatement des images : saint Pierre tenant la clé du paradis, saint Michel terrassant le dragon... mais la signification du prénom lui-même est moins souvent connue. Leur origine peut être hébraïque, grecque, latine ou germanique. En voici quelques exemples...
Origine hébraïque
Quelle femme ne serait pas heureuse de porter un prénom biblique tant ils sont beaux. Sarah est une princesse, Rachel une brebis, Suzanne un lys et Esther une étoile. Marie est celle qui est élevée, Anne incarne la grâce et Elisabeth signifie la maison de Dieu. Marthe est une dame maîtresse de maison et Jessica un cadeau. Les prénoms d’homme ne sont pas en reste. Les prénoms se terminant en «el» comme Raphaël, Daniel, Gabriel et Emmanuel en hébreu, signifient «Dieu». Michel signifie «semblable à Dieu».
Origine grecque
La Grèce a joué un grand rôle dans tout le bassin méditerranéen et il est normal qu’elle ait influencé nombre de prénoms. Hélène est un éclat de soleil tandis qu’Irène incarne la paix. Agathe est pleine de bonté et Monique est l’unique. Thérèse serait originaire de la Tarente. En dehors de Théophile qui aime Dieu et de Christophe qui porte le Christ, les prénoms masculins sont davantage tournés vers la force : Pierre, comme son prénom l’indique, est un rocher, Nicolas est victorieux du peuple, André est courageux et Philippe aime les chevaux. Alexandre est le défenseur de l’humanité, Georges est un solide laboureur. Luc évoque la lumière et Marc aurait signifié marteau...
Origine latine
Rome ayant dominé toute l’Europe de l’ouest pendant des siècles a bien évidemment marqué nos prénoms de son empreinte, mais il est curieux de trouver assez souvent deux origines à un même prénom. Claude viendrait de Claudianus et Cécile de Caecili, mais d’autres sources affirment que Claude viendrait de Claudus, «le boiteux», et que Cécile signifierait «aveugle». Léon est un lion, Léa une lionne mais une origine hébraïque la dit fatiguée... Régine est une reine et Estelle, une étoile. Nathalie évoque ce qui touche à la naissance. Pascal se rapporte à la fête de Pâques, mais Marcel est nettement plus païen puisque dédié à Mars, dieu de la guerre ! René évoque une renaissance. François évoque les Francs à qui nous devons le nom de notre pays.
Origine germanique
De nombreux prénoms ont aussi une origine germanique. Adeline est noble, Odette incarne la richesse et Geneviève signifie «la» femme. Charles était fort et victorieux, de même que Louis se distinguait au combat, mais heureusement Frédéric était un pacifique tandis que Roland symbolisait la gloire du pays.
Autres origines
L’Irlande, pays celte par excellence, nous a laissé plusieurs prénoms dont Brigitte, femme estimée, et Kévin qui signifie le beau garçon. Jésus, qui signifie «sauveur», est souvent utilisé en langue espagnole. La mode actuelle a tendance à favoriser des prénoms d’origine américaine, mais bien souvent ils ne sont que la traduction anglaise de prénoms utilisés dans notre pays depuis des siècles... C’est une démarche importante de choisir le prénom d’un enfant car celui-ci le portera sa vie entière. Que dire par exemple de ce père de famille dont les deux filles étaient enceintes en même temps et qui ont trouvé génial d’appeler leur fils l’un Victor et l’autre Hugo... Actuellement l’état civil est très accueillant à des prénoms créés par des parents, ce qui va malheureusement dans le sens de la déchristianisation de notre pays. Il est pourtant important de pouvoir rattacher son prénom à la vie d’un saint.
Pascal Deneuville
d’après Anne Jond dans «L’ensoleillé»
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Historique de l’église Saint-Roch
(1ère partie)
Voici le début de l’histoire de l’église Saint-Roch qui, au cours de ses cent cinquante ans d’existence, n’a pas toujours été un long fleuve tranquille...
Intérieur de l'église Saint-Roch
La construction de l’église Saint-Roch en 1867 est précédée d’une période de dix ans pendant laquelle les habitants du Blanc-Four décident de créer une église plus proche de leurs habitations. Le quartier du Blanc-Four est alors constitué des hameaux du Pied-de-Boeuf, de la Rousselle et de Saint-Roch. Le 11 février 1864 une souscription est ouverte et une trentaine d’habitants se réunissent pour désigner une commission de neuf membres qui collectera les fonds et les gèrera. La commission est présidée par Désiré Delahousse. Elle achète un terrain pour 3000 francs appartenant à monsieur Plouvion. Elle choisit un architecte, Louis Leblanc de Tourcoing, et un entrepreneur de maçonnerie, Augustin Masquelier. M. Deveugle et Désiré Deltour assureront les travaux de charpente et de menuiserie.
La première pierre est posée le 17 mai 1864. Le procès-verbal de cette cérémonie est inscrit sur un parchemin et renfermé dans une bouteille cachetée enfouie dans la pierre. En voici le texte : « En l’année du Seigneur 1864, le 17 mai, M. l’abbé A. Simon, doyen de la paroisse Notre-Dame de Tourcoing a posé solennellement la première pierre de cette église consacrée à Saint-Roch et à Notre-Dame du Bon Secours ». Ce document mentionne Napoléon III, étant empereur des Français, René-François Régnier, archevêque de Cambrai, M. Vallon, préfet du Nord ; l’abbé Delhaye, curé de Roncq (Saint-Piat), M. Labbé, maire de Roncq et M. Leblanc, architecte. Il est également précisé que cette église a été érigée avec les dons et les offrandes de quatre-vingts à cent souscripteurs.
Une querelle de clochers !
Pendant la même période est intervenue la reconstruction de l’église Saint-Piat devenue nécessaire car l’ancienne menaçait ruine… À l’époque, cette reconstruction a fait l’objet de nombreux débats au niveau municipal et de rancœurs entre le centre-bourg et le hameau du Blanc-Four. Dans sa séance du 18 août 1864, le conseil municipal décide la reconstruction de l’église Saint-Piat et vote un budget de 115 000 francs. Au Blanc-Four, avec l’aide des Tourquennois, on jette immédiatement les fondations de l’église Saint-Roch. Puis on proteste car des impôts sont votés pour la reconstruction de l’église Saint-Piat ! Il s’ensuivra une véritable bataille de clochers… Les travaux vont néanmoins se poursuivre de part et d’autre. La première tranche de la construction de l’église Saint-Roch fut achevée en 1867 et la reconstruction de l’église Saint-Piat fut terminée en novembre 1874.
(2ème partie)
L'église Saint-Roch vers 1907
La guerre de 1870 n’affectera pas la poursuite des travaux de Saint-Piat. Entretemps le conseil de fabrique de Saint-Roch décide, avec l’accord de l’archevêque de Cambrai, de faire don de l’église Saint-Roch à la commune. Les travaux de construction de la seconde tranche de Saint-Roch et du clocher (sans la flèche) seront achevés en 1877. Des dons successifs vont permettre la décoration intérieure de l’église Saint-Roch : banc de communion, statues de saint Gérard, de sainte Thérèse, sainte Jeanne d’Arc et bien entendu saint Roch et son chien. On obtient un maître-autel en bois de Saint-Martin à Roubaix dès 1867, un autel latéral en pierre est offert par M. Delannoy et l’autel correspondant à gauche, dédié à la Sainte Vierge, a été offert par M. et Mme Joire. Ces autels sont consacrés le 18 mai 1884. Le 11 septembre 1893 il est procédé à la bénédiction du nouveau chemin de croix réalisé par les ateliers Meyaert de Bruges. Suivra, en 1897, la bénédiction du clocher et de la cloche de l’église. Cette cloche fut enlevée par les Allemands en 1917... Elle fut remplacée en 1923. Le premier curé de la paroisse Saint-Roch est l’abbé Jean-Baptiste Villain (de 1867 à 1902).Il était auparavant vicaire à Saint-Piat.
La Loi de 1905
En décembre 1906 les conseils de fabrique des deux églises de Roncq sont dissouts, à la suite de la loi de séparation de l’Église et de l’État. Cette loi stipule que les églises deviennent la propriété de la commune, charge à celle-ci d’en assurer l’entretien. L’utilisation des églises est exclusivement réservée au culte catholique.
Pendant la guerre 1914-1918, la ville de Roncq est occupée par les Allemands. En 1922, une plaque commémorative reprenant le nom des enfants de la paroisse morts pour la France sera installée dans l’église Saint-Roch. Le monument aux morts extérieur sera, quant à lui, inauguré le 22 mai 1927. Ce monument sera ensuite déplacé voici quelques années au cimetière du Blanc Four. En 1926 les peintures de l’église sont refaites en l’honneur du jubilé de 25 ans de l’abbé Lafontaine, qui fut curé de 1920 à 1951.
(3ème partie)
La Seconde Guerre mondiale n’occasionnera pas de dégâts matériels dans les églises. En septembre 1944, Roncq est libéré du joug allemand. Le 6 août 1950 est célébré le jubilé sacerdotal de l’abbé Lafontaine. À cette occasion, une tribune et un orgue sont offerts par les paroissiens. L’abbé Lafontaine décède le 2 mai 1951. Il sera remplacé par l’abbé Adrien Robillart qui sera curé de 1951 à 1966. Puis suivra l’abbé Étienne Venin pour une seule année et c’est le 26 février 1967 que l’abbé Paul Leblanc deviendra le curé de la paroisse Saint-Roch. En 1956, monseigneur Dupont, évêque auxiliaire de Lille, consacre le nouveau maître-autel de l’église Saint-Roch.
L’abbé Paul Leblanc
Arrivé en soutane le 26 février 1967, l’abbé Paul Leblanc, nouveau curé de la paroisse Saint-Roch, se rendra vite compte de l’importance et de la vitalité de sa nouvelle paroisse. Quelques mois plus tard, le dimanche 24 septembre 1967, il organise le centenaire de l’église Saint-Roch au cours d’une messe concélébrée par monseigneur Gand et en présence du ministre Maurice Schumann. L’abbé Leblanc a apporté une dynamique incontestable à la paroisse Saint-Roch. Dès son arrivée, il recrute des laïcs et développe les différents mouvements de la paroisse. C’est un recruteur né. La paroisse connaît alors une vitalité et un rayonnement hors pair. Efficace et parfois rigoureux, sa haute stature et sa forte voix lui conféraient une autorité que justifiait son souci permanent de la bonne marche de sa paroisse. Pour les jeunes, après la préparation de la profession de foi, il imagine les formidables mouvements Retrouvailles et Départs, ainsi que Pas-sages. Il tenait à ce que son église soit impeccable et toute belle. Il n’a pas hésité à y faire réaliser des travaux importants, avec notamment la modification du porche et l’installation du chauffage à air pulsé. Du côté des animations, l’abbé Leblanc a fait venir en l’église Saint-Roch les Petits Chanteurs à la Croix de Bois, Henri Tisot et John Littleton. Mais sa plus grande fierté était d’avoir accueilli dans son église soeur Emmanuelle. Au cours de son homélie, elle avait capté l’attention de tous les fidèles qui en retour ont réuni plusieurs millions de francs à l’époque au profit des Chiffonniers du Caire.
L’abbé Leblanc pose les premières bases de la future paroisse du Christ-Ressuscité en créant avec l’abbé Robert Hequette, curé de Saint-Piat, votre journal paroissial Roncq deux églises, une cité.
(4ème partie)
La paroisse du Christ Ressuscité
En 1995, après le départ de l’abbé Leblanc, les deux paroisses sont réunies en une seule appelée « Paroisse du Christ Ressuscité » sous la responsabilité de l’abbé Jacques Carrez. En septembre 2003, l’abbé Joseph Hériveaux succède à l’abbé Carrez. Pendant dix ans, il assurera les messes dominicales dans les deux églises jusqu’en 2012. Il sera remplacé par le père Jean-Baptiste Rakotorahalahy, originaire d’un diocèse malgache, qui reprendra les destinées de la paroisse du Christ Ressuscité.
En 2010, une statue du Christ ressuscité, réalisée par André Lemahieu, est installée dans l’oculus de la façade de l’église Saint-Roch. Au niveau des travaux dans les églises, pendant plusieurs années, la mairie a restauré complètement l’église Saint-Piat dont la réouverture a eu lieu le 28 novembre 2008. Puis ce fut au tour de l’église Saint-Roch où les travaux de rénovation extérieure et toiture ont débuté en 2008. En 2013, c’est le parvis de l’église Saint-Roch qui se refait une beauté. Mais en novembre 2016, une mauvaise nouvelle attend les paroissiens de Saint-Roch : l’église est provisoirement fermée par avis municipal pour raison de sécurité. Par contre, on apprend dans le même temps qu’une antenne relais de l’opérateur de téléphonie mobile Free sera installée dans le clocher.
L’église Saint-Roch a su traverser trois guerres (1870, 1914-1918 et 1939-1945) et de nombreuses vicissitudes… Nul doute que les paroissiens du Blanc Four reverront un jour leur belle église Saint-Roch rouverte. En attendant, ils peuvent se remémorer l’intérieur grâce au diaporama mis en ligne sur le site Internet du journal paroissial. Ils pourront notamment admirer les superbes vitraux. Nous avions d'ailleurs publié la photo du vitrail sur la « Résurrection » dans notre numéro d’avril 2017… tout un symbole !
Et pour terminer cet historique, rappelons le souvenir de tous les prêtres qui se sont succédé pour faire vivre les paroisses maintenant regroupées. Le nom de notre journal paroissial, qui a fêté ses 50 ans l’année dernière, Roncq 2 églises, 1 cité, en est tout un symbole pour les générations futures…
Pascal Deneuville
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Qui était Saint Roch ?
Roch naquit à Montpellier vers 1340 et mourut à Voghera en Italie vers 1378. Orphelin très jeune, il fut confié à son oncle. Il étudia probablement la médecine car, pour soigner un bubon, il utilisait une lancette, instrument utilisé par les médecins de la ville (Montpellier possède depuis 1141 des écoles de médecine).
À sa majorité, il distribua tous ses biens aux pauvres et partit en pèlerinage pour Rome. Il s’arrêta en plusieurs villes d’Italie atteintes par la peste noire et s’employa à servir les malades dans les hôpitaux. Roch finit par attraper lui-même la maladie et se retira dans une forêt près de Plaisance pour ne pas infecter les autres. Seul un chien vint le nourrir en lui apportant chaque jour un pain dérobé à la table de son maître. Ce dernier, intrigué par le manège de l’animal, le suivit en forêt et découvrit le saint blessé, qu’il put ainsi secourir. Voilà pourquoi, pour parler de deux personnes inséparables, l’expression populaire a consacré : «Saint Roch et son chien».
Quand il revint dans sa patrie vers l’âge de 30 ans, Roch était défiguré par les mortifications qu’il avait subies. À Milan, déchiré par une guerre civile, il fut pris pour un espion et jeté au cachot. Par humilité, il y demeura incognito et périt de misère vers 1378, ses concitoyens ne s’étant rendu compte que trop tard de leur méprise. Le corps de Saint-Roch fut transporté dans la ville de Venise. On le vénère pour obtenir la guérison des maladies contagieuses.
Pascal Deneuville
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Poursuite de notre rubrique avec un petit retour en arrière sur les prêtres qui se sont succédé dans la Paroisse.
L’abbé Jacques Carrez
Fondateur de la Paroisse nouvelle du Christ Ressuscité
Poursuite de notre rubrique sur les prêtres qui se sont succédé dans notre paroisse. Aujourd’hui l’abbé Jacques Carrez qui fut présent à Roncq de 1993 à 2003.
Né au Touquet en 1926 et ordonné prêtre en décembre 1952, l’abbé Jacques Carrez a exercé son ministère dans plusieurs paroisses dont Lambersart et Wervicq, puis Mons-en-Baroeul avant d’être nommé à Roncq Saint-Piat lors du départ de l’abbé Pierre Chuffart. Sa première mission de 1993 à 1995 sera d’unifier les forces vives des deux paroisses Saint-Piat et Saint-Roch. En effet, suite au départ de l’abbé Paul Leblanc en 1995, curé de Saint-Roch, c’est l’abbé Carrez qui se retrouve curé des deux paroisses. Le processus d’unification des deux paroisses, devenu indispensable, est initié. Il aboutit le 4 novembre 1995 avec la création de la paroisse nouvelle du Christ-Ressuscité. Parallèlement, l’abbé Carrez soutient des groupes de réflexion pour les jeunes foyers tout en participant activement aux nombreuses réunions de préparation aux baptêmes et mariages, ainsi qu’aux réunions de gestion et d’Apel dans les écoles catholiques. Chaque réunion se terminait par une prière qui permettait de mettre en perspective l’action de chacun.
En 1996, l’abbé Jacques Carrez est confronté aux problèmes financiers de la paroisse. Celle-ci ne peut plus supporter les charges aussi lourdes que celles générées par les locaux paroissiaux, sis rue du Docteur-Galissot. Impôts fonciers, frais de chauffage et d’entretien de ces bâtiments vétustes et plus adaptés, ce n’est plus supportable pour la paroisse. Quelques années plus tard, un accord sera trouvé entre l’évêché, la paroisse et la mairie de Roncq. Les anciens bâtiments paroissiaux seront vendus pour laisser la place à la construction d’une nouvelle résidence. Seule la bourloire sera conservée. Cette vente permettra de rénover ultérieurement le presbytère de Saint-Piat. En novembre1997, une exposition est organisée en l’église Saint-Piat. Tous les objets et documents paroissiaux sont présentés au public au cours de visites guidées. En 2002, une première phase de travaux est entreprise par la municipalité avec la réfection de la toiture de l’église Saint-Piat. Mais rapidement seront constatés des dégâts plus importants au bâtiment et la mairie décide de fermer provisoirement l’église Saint-Piat, le temps nécessaire aux réparations.
De nombreuses initiatives
Confronté à ces problèmes, l’abbé Carrez fait face et multiplie les initiatives pour continuer de faire vivre la paroisse. Les messes prévues initialement à Saint-Piat sont déplacées sur Saint-Roch. Il met en place des assemblées de chrétiens pour dialoguer sur la foi et, en mars 2003, un forum réunit toutes les forces vives de la paroisse en la salle Catry. En juin 2003, l’abbé Carrez fête son jubilé au cours d’une messe concélébrée en la salle de sport Stelandre. Il reçoit à cette occasion la médaille de la ville de Roncq. Ce jubilé laissera cependant des regrets pour les paroissiens car il marquera le départ prochain de l’abbé Carrez. C’est le 21 septembre 2003 qu’il quitte Roncq lors d’une messe concélébrée. Dans sa dernière homélie, il rappelle aux paroissiens que ce n’est qu’ensemble que l’on peut avancer. «C’est en faisant partie d’une équipe que nous sommes plus efficaces. Les mots d’encouragement et d’appui contribuent à inspirer et à stimuler ceux qui sont en première ligne. Si les paroissiens mettent cela en application, le nouveau curé pourra compter sur un soutien efficace.»
C’est l’abbé Joseph Heriveaux qui lui succèdera le 5 octobre 2003. L’abbé Jacques Carrez rejoint fin 2003 la paroisse de Loon-Plage en tant que prêtre aîné. En 2011, malade, il est admis à la maison Saint-Jean à Lille. Il y décède le 27 mai 2012 à l’âge de 85 ans. Il laisse le souvenir d’un prêtre toujours à l’écoute de tous, des plus jeunes aux plus âgés. Ses paroissiens se souviennent de ses homélies toujours bien préparées qui permettaient à tous de comprendre les écritures tout en les mettant en perspective avec l’actualité du moment.
Il restera le fondateur de la nouvelle paroisse du Christ-Ressuscité basée sur deux églises, une cité !
Pascal Deneuville
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Juin 2017 : Le 50ème anniversaire de votre journal paroissial
Depuis sa création en 1967, il y a cinquante ans, le journal Roncq, deux églises, une cité est la revue d’une équipe de bénévoles. Elle en assure la rédaction et la diffusion sur la commune, c’est-à-dire 5 400 exemplaires. Ce périodique s’efforce de susciter un regard chrétien ouvert et optimiste sur la vie au quotidien. Ce sont les deux curés de l’époque, Robert Hequette et Paul Leblanc, qui sont à l’origine de ce bulletin. Saint-Roch et Saint-Piat prévoient de faire paraître un seul journal sur Roncq plusieurs fois par an. C’est la première fois que les deux paroisses travaillent ensemble. Une équipe de quelques paroissiens de Saint-Roch se réunissait déjà tous les mercredis à 16h sous l’autorité de l’abbé Leblanc. Une espèce d’équipe d’animation paroissiale avant l’heure !
Chantal Anckaert
Pierre Filez
Francis Legrand
Joseph Leys
Andrée et Henri Bouche
Il y a là : Chantal Anckaert, Marcel Bataille, Henri Catteau, Pierre Filez, Francis Legrand, Maurice Liagre et Claude Terryn. À cette époque se joignent Jean Dal et Anicet Gilmant de Saint-Piat. Anicet Gilmant prend tout de suite en charge la rubrique «Monsieur Roncq» à la demande de Paul Leblanc, rubrique qui reste encore la locomotive de ce journal de huit pages actuellement, après plus de trois cents parutions (la numérotation actuelle date de septembre 1987). Pierre Filez, Maurice Liagre et Jean Dal écrivent des articles concernant l’actualité, la vie paroissiale et la société. Depuis 1995, les deux paroisses de Roncq fusionnent grâce à l’abbé Carrez pour s’appeler : «La paroisse du Christ Ressuscité». Et depuis 2003, l’éditorial du journal, toujours en première page est écrit par le curé.
Une partie de l’équipe du journal.
Pas d’article sans photos !
La couleur arrive en 2008. Les photos sont de plus en plus nombreuses. On peut dire : «Pas d’article sans photos !» Actuellement c’est la famille Allard qui assure ce travail. Mais si intéressant que soit Roncq, deux églises, une cité, il est indispensable de le distribuer toutes boîtes. Joseph Leys s’occupe de la distribution au centre. Andrée et Henri Bouche (en photo p.1) au Blanc-Four. Ils sont aidés fort heureusement par cent quatre diffuseurs que la paroisse remercie. De nos jours, Michel Deltour, Laurence Cibat et Jocelyne Delbassez ont pris le relais. Votre journal continue sa mission pastorale tout en étant confronté à des contraintes financières. Mais, dans la vie, les finances ne doivent pas être un obstacle !
Daniel Lelion
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Dix ans de plus !
En septembre 2007, lors du 40e anniversaire, votre journal paroissial publiait quatre pleines pages de rétrospectives. Pour le 50e, nous consacrons aujourd’hui une page en mettant en lumière ces dix dernières années. Que s’est-il passé depuis 2007 ?
Au niveau des églises, après plusieurs années de travaux, la mairie a restauré complètement l’église Saint-Piat dont la réouverture a eu lieu le 28 novembre 2008. Pendant la rénovation intérieure, les paroissiens se sont même exilés pour la messe dominicale au cinéma roncquois ! Puis ce fut au tour de l’église Saint-Roch où les travaux de rénovation extérieure et toiture ont débuté en 2008. En 2013, c’est le parvis de l’église Saint-Roch qui se refait une beauté. Mais en novembre 2016, une mauvaise nouvelle attend les paroissiens de Saint-Roch : l’église est provisoirement fermée par avis municipal pour raison de sécurité. Par contre, on apprend dans le même temps qu’une antenne relais de l’opérateur de téléphonie mobile Free sera installée dans le clocher. Nul doute que les paroissiens du Blanc Four verront un jour leur belle église Saint-Roch rouverte et pourront notamment admirer les superbes vitraux (nous avons d’ailleurs publié la photo du vitrail de la Résurrection dans notre numéro d’avril dernier). Tout un symbole !
Trois cents bénévoles !
Mais avant tout chose la vie d’une paroisse, c’est l’affaire des hommes et femmes qui la font vivre, soit plus de trois cents bénévoles ! Les célébrations ont évolué, avec notamment la messe des familles et une animation chorale et vidéo toujours appréciée. Les équipes d’animation paroissiale se sont renouvelées tout comme le comité de rédaction et de distribution du journal paroissial. De nouvelles rubriques ont vu le jour dans le journal avec toujours la page de Monsieur Roncq rédigée par notre fidèle Anicet Gilmant, un des fondateurs du journal. En avril 2008 le journal paroissial paraît tout en couleurs ! En 2011, Didier Stehlé publie un livre très complet sur l’histoire de la paroisse. Les églises fournissent l’occasion de visites portes ouvertes lors des Journées du patrimoine. Le 27 mai 2012 nous apprenons le décès de l’abbé Jacques Carrez, fondateur de la paroisse du Christ Ressuscité. En septembre 2012, l’abbé Joseph Heriveaux nous quitte pour Faches-Thumesnil et c’est le père Jean-Baptiste Rakotorahalahy, originaire d’un diocèse malgache, qui reprend les destinées de la paroisse. Mais c’est aussi au cours de cette année 2012 que l’on célèbre le jubilé de Vatican II qui a vu de nombreuses évolutions de l’Églisecatholique.
Les concerts annuels, organisés par la paroisse, permettent aux fidèles, mais pas seulement, de bénéficier de moments culturels de haut niveau. En décembre 2013, c’est un autre jubilé que l’on célèbre en l’église Saint-Roch avec les cinquante ans de prêtrise de l’abbé Dominique Desplanque, prêtre résidant. En mars 2014 le journal manuscrit tenu par les curés de Saint-Piat de 1837 à 1966 est remis aux archives diocésaines de Lille. En 2014, un site Internet est créé pour le journal paroissial. Vous pouvez y retrouver tous les journaux paroissiaux et articles parus depuis septembre 2012 ! Ces dernières années, les pèlerinages organisés par Didier Stehlé permettent aux paroissiens de renouer avec la ferveur religieuse tout en profitant de sorties culturelles appréciées de tous.
La relecture du journal chez Bayard Presse.
Une mission pastorale
Au cours de ces dix dernières années, votre journal paroissial a continué sa mission pastorale tout en étant confronté à des contraintes financières de plus en plus ardues. La recette de la collecte annuelle ne couvre pas le coût de fabrication du journal. Il n’est d’ailleurs pas trop tard pour apporter ou compléter votre participation financière. Et pour terminer ce petit rappel historique de cette dernière décennie, évoquons le souvenir de tous les prêtres qui se sont succédé pour faire vivre votre paroisse et qui ont apporté un soutien indéfectible pour maintenir le journal paroissial malgré les difficultés financières. Portons une pensée particulière pour les curés Robert Hequette de Saint-Piat et Paul Leblanc de Saint-Roch qui en 1967 ont créé un seul journal pour les deux paroisses ayant comme titre Roncq deux églises, une cité, comme un message aux générations futures vers l’unification de la paroisse qui allait se concrétiser sous la houlette de l’abbé Jacques Carrez avec la création de la paroisse du Christ Ressuscité en septembre 1995.
Pascal Deneuville
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Les prêtres de notre paroisse de 1967 à 2017
1965-1972 Robert Hequette*
1967-1995 Paul Leblanc* (article dans le journal paroissial n° 175 février 2016)
1967-1976 Francis Vandaele (article dans le journal paroissial n° 171 avril et n° 172 juin 2015)
1972-1983 Robert Verpraet* (article dans le journal paroissial n° 174 décembre 2015)
1977-1978 Michel Segard
1979-1983 Pierre Deltour
1983-1993 Pierre Chuffart* (article dans le journal paroissial n° 170 février 2015)
1970-1992 Jean-Marie Vandenberghe
1990-2004 Émile Lesaffre (article dans le journal paroissial n° 181 avril 2017)
1993-2003 Jacques Carrez*
2003-2012 Joseph Heriveaux*
2006- - Dominique Desplanque
2012- - Jean-Baptiste Rakotorahalahy*
*curés de paroisse
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Les numéros "historique" du journal paroissial
RONCQ DEUX EGLISES, UNE CITE
Juin 2017
Numéro spécial
50ème anniversaire
Pour le télécharger en format "PDF"
cliquer sur le lien ci-dessous :
Septembre 2007
Numéro spécial
40ème anniversaire
Pour le télécharger en format "PDF"
cliquer sur le lien ci-dessous :
2007 - N° 126 - Septembre 2007 - 40eme Anniversaire.pdf
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Poursuite de notre rubrique avec un petit retour en arrière sur les prêtres qui se sont succédé dans la Paroisse.
L’abbé Émile Lesaffre,
le prêtre du coeur
Poursuite de notre rubrique sur les prêtres qui se sont succédé dans notre paroisse. Aujourd’hui, l’abbé Émile Lesaffre qui fut présent à Roncq de 1989 à 2004.
Né à Linselles en 1925, après des études chez les Lazaristes, une organisation vouée aux actions charitables, l’abbé Émile Lesaffre est ordonné prêtre à Dax en mars 1951. Il prêche d’abord dans les missions paroissiales dans le midi de la France. En 1960, il assure un service à l’église Saint-Louis des Français à Lisbonne au Portugal et fait partie du lycée international Charles Le Pierre de cette ville. À la mort de son père, il rentre en France où il est nommé successivement vicaire à la paroisse Saint-Joseph à Tourcoing Croix-Rouge de 1967 à 1973, puis au Sacré-Coeur à Marcq-en-Baroeul et à Saint-Vaast à Estaires.
Rencontre avec le pape Jean-Paul II
Dans les années 1980, l’abbé Émile Lesaffre aura l’occasion d’approcher le pape Jean-Paul II en personne. Un moment intense et privilégié qui a permis à l’abbé Émile d’obtenir la bénédiction du pape. C’est en septembre 1989 qu’il arrive à Roncq dans la paroisse Saint-Piat dont Pierre Chuffart est alors le curé. Nommé par monseigneur Vilnet pour animer l’équipe pastorale du secteur d’Halluin, il logera dans la maison des vicaires qui était alors adossée au presbytère de Saint-Piat.
Un prêtre du coeur
Rapidement, l’abbé Émile Lesaffre occupera une place à part dans le coeur des Roncquois. De par sa formation chez les Lazaristes, il se dévouera sans compter auprès des personnes âgées, des malades, mais il était aussi proche des jeunes, notamment avec le groupe Retrouvailles et Départ. Les commentaires évoqués lors de ses cinquante ans de prêtrise en 2001 en disent long sur la personnalité de l’abbé Émile : «C’est un bon prêtre, il est toujours à l’écoute, il rayonne de bonté.» Mais ce qui fait la force d’Émile c’est sa relation étroite avec la Vierge Marie dont il porte le même blason que la papauté Totus Tuus («Tout à toi» Marie). N’hésitant pas à aborder ses concitoyens, rendant visite régulièrement dans les foyers, c’est avant tout un homme de dialogue sachant écouter et aussi transmettre sa foi et sa confiance en Dieu. À son contact, les malades se sentent réconfortés. Pour tous les services rendus à la population roncquoise, il reçoit des mains du maire de Roncq en avril 2001 la médaille de la ville de Roncq, une distinction amplement méritée et que peu de prêtres ont reçue par la municipalité.
Assurant plusieurs fois par semaine les messes du soir à la chapelle d’hiver ainsi que la récitation du chapelet, il poursuivait sa grande dévotion à la Vierge Marie. Il ne manquait pour rien au monde la procession mariale du 15 août à Roncq.
Il avait également accueilli chaleureusement l’abbé Norbert Gnama, prêtre togolais en visite dans notre paroisse dans les années 2000.
C’est en 2004 que l’abbé Émile Lesaffre, malade, quitte Roncq et se retire chez ses deux soeurs à Linselles. «Monsieur Roncq» sera une des dernières personnes à rendre visite à l’abbé Émile quelques jours avant son décès, le 23 octobre 2006 dans sa 81e année.
Merci père Émile pour toutes ces années passées près des Roncquois au service de Dieu.
Pascal Deneuville
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Octobre 2016
Nos cimetières : lieux de mémoire
À Roncq, nos deux cimetières communaux accueillent nos défunts depuis plus de cent soixante douze ans. Chaque sépulture résume une vie, parfois une histoire... Nous vous proposons de tourner ensemble quelques pages de ce livre du souvenir.
Origine de nos cimetières
Au début du XIXe siècle, notre commune comptait un seul cimetière qui entourait l’église Saint-Piat. En 1844, la paroisse et la commune décident de le transférer à l’endroit actuel, rue des Frères Bonduel. Au quartier du Blanc Four, ce n’est qu’en 1898 que l’on autorise la création d’un cimetière, un an après l’inauguration de l’église Saint-Roch.
Premières inhumations
Au cimetière du centre bourg, la première sépulture est attribuée à un berger, Pierre Leplat en mai 1844. Quant au cimetière du Blanc Four, les premiers monuments datent de 1880, ce qui laisse présumer que certains défunts ont été exhumés pour reposer en ce dit lieu.
Monuments remarquables
On remarque quelques sépultures exceptionnelles comme celle des frères Bonduel (1944) représentés par une étonnante sculpture à taille humaine où les deux aviateurs sont en tenue militaire et équipés d’un parachute. Une autre tombe, celle de la famille Lucien Delahousse (1916) se caractérise par une magnifique mosaïque resplendissante du Sacré-Coeur accompagné de la Vierge Marie et de saint Joseph.
Espaces particuliers
Dans nos deux cimetières, nous pouvons (re)découvrir des zones qui étaient réservées aux sépultures de groupes comme les carrés militaires ou confessionnels. On notera également la présence d’un monument distinct dédié à la mémoire des curés. Pour l’église Saint-Piat, une dalle funéraire surmontée d’un calvaire regroupe les dépouilles de cinq curés successifs (décédés entre 1851 et 1952) alors qu’au Blanc Four, une stèle de la crucifixion rappelle le passage de quatre curés ayant exercé à l’église Saint-Roch de 1897 à 1995.
Jean-Pierre Martins
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Octobre 2016
Les enfants disparus
Le temps de la Toussaint tout proche nous invite à se recueillir sur les tombes familiales. Lors des visites dans les cimetières, vous avez déjà sans doute remarqué les petites tombes des enfants trop tôt disparus.
Perdre un enfant en bas âge est en effet une épreuve bien souvent insurmontable pour les parents. Ces petits êtres chers n’ont même pas eu le temps de connaître la vie avec les joies des découvertes lors des premiers pas et, plus tard, le temps de l’apprentissage à l’école et enfin l’entrée dans une vie active. Toutes ces étapes d’une vie à laquelle cet enfant était destiné sont gommées suite à un décès prématuré.
Pour les parents, inconsolables, il restera le souvenir de ces quelques jours ou mois vécus avec leur enfant ; ses premiers sourires, ses premiers pleurs aussi. Puis viendra, pour les parents, le temps de l’absence acceptée de l’enfant disparu. Ils viendront très souvent se recueillir sur la petite tombe de leur enfant au cimetière. La tombe, pendant des années, sera régulièrement fleurie et entretenue. Puis les années passant, les parents à leur tour disparaissent et ils auront leur propre sépulture au cimetière. Inexorablement, le temps faisant son œuvre, les tombes des enfants disparus vont progressivement sombrer dans l’oubli.
Seules quelques tombes restent particulièrement bien entretenues malgré les années écoulées.
Par contre, d’autres sont progressivement abandonnées.
En ces temps de recueillement de la Toussaint, cela serait peut-être une bonne idée de fleurir les tombes de ces petits enfants afin qu’ils ne soient pas oubliés.
Pascal Deneuville
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28 Janvier 2016 :
Décès de monseigneur Émile Destombes,
ancien évêque de Phnom Penh au Cambodge
Né à Roncq le 15 août 1935 dans une famille d’agriculteurs, Émile Destombes a été évêque de Phnom Penh au Cambodge de 1997 à 2010. Il est décédé le 28 janvier 2016 à l’âge de 80 ans. Nous rappelons ci-dessous son parcours étroitement lié à la destinée du peuple cambodgien.
Émile Destombes est le cinquième enfant d’une famille nombreuse. Il fréquente l’école Saint-Joseph à Roncq et le petit séminaire d’Hazebrouck. En 1953, Émile intègre le séminaire des Missions étrangères de Paris. C’est le 21 décembre 1961, en l’église Saint-Piat, qu’il est ordonné prêtre.
En mars 1965, il part pour le Cambodge. Il y apprend la langue khmère et enseigne la philosophie dans des lycées et au petit séminaire de Phnom Penh. Le pays est progressivement entraîné dans la tourmente et le père Destombes dirige le comité d’aide aux victimes de guerre avant d’être expulsé par les Khmers rouges en 1975.
Après un séjour à Paris où il enseigne la théologie et travaille pour le rapprochement des Églises de France et d’Asie, il part comme missionnaire au Brésil durant dix années. En 1989, il est demandé au père Destombes de retourner à Phnom Penh. Il est alors le premier missionnaire à fouler le sol cambodgien après la chute du régime de Pol Pot (1975-1979). Seul prêtre étranger dans le pays durant un an, il obtient du gouvernement la reconnaissance officielle de l’Église catholique en 1990. Dispersée par la guerre et en grande partie anéantie par le génocide des Khmers rouges, la communauté chrétienne se rassemble peu à peu et l’Église va progressivement renaître. Ce n’est qu’en 1993 que la liberté religieuse est reconnue par la nouvelle constitution.
En 1997, le père Émile Destombes est nommé évêque coadjuteur de Phnom Penh par le pape Jean-Paul II. Avec vingt mille fidèles environ, les chrétiens du Cambodge font aujourd’hui preuve de dynamisme. Les prêtres et religieuses mettent l’accent sur la formation, la constitution de petites communautés de foi et la participation à de nombreuses activités sociales et caritatives. Affaibli depuis quelques années par la maladie, monseigneur Destombes avait officiellement présenté sa démission au pape à l’occasion de son 75e anniversaire.
Une vie exemplaire d’un Roncquois au service de l’Église catholique et du peuple cambodgien. Un hommage lui a été rendu à Roncq lors d’une messe célébrée à Saint-Piat le dimanche 3 avril.
L’équipe de rédaction
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Une nouvelle rubrique avec un petit retour en arrière sur les prêtres qui se sont succédé dans la Paroisse.
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L’abbé Paul Leblanc,
un prêtre dynamique
Poursuite de notre rubrique sur les prêtres qui se sont succédé dans notre paroisse. Aujourd'hui l'abbé Paul LEBLANC qui fut Curé de Saint-Roch de 1967 à 1995.
Arrivé en soutane le 26 février 1967, il sera le curé de la paroisse Saint-Roch du Blanc-Four pendant vingt huit années jusqu’en 1995. Il succédait aux abbés Étienne Venin et Adrien Robilliart. Une longévité qui lui a permis d’apporter une dynamique incontestable à la paroisse Saint-Roch.
L’abbé Leblanc, ordonné prêtre en 1945, était issu d’une famille très chrétienne. Il fut successivement vicaire à Fives, à Saint-Louis à Tourcoing et enfin à Saint-Nicolas à Wasquehal avant d’être nommé curé à Saint-Roch. Dès son arrivée, il recrute des laïcs et développe les différents mouvements de la paroisse. C’est un «recruteur» né. C’est grâce à cette dynamique que la paroisse connaît une vitalité et un rayonnement hors pair.
Efficace et parfois rigoureux, sa haute stature et sa forte voix lui conféraient une autorité que justifiait son souci permanent de la bonne marche de sa paroisse. Il est attentif à toutes les tranches d’âge, enfants, jeunes, ados, foyers et personnes âgées. Les enfants de chœur sont pour lui très importants, non seulement dans le déroulement de la messe, mais aussi dans toutes les célébrations religieuses. Pour les jeunes, après la préparation de la profession de foi, il imagine avec Jérôme Duprez les formidables mouvements Retrouvailles et Départs et Passages ; vous retrouvez dans nos colonnes l’histoire de ces jeunes engagés dans la découverte de la foi.
L’abbé Leblanc était très proche des personnes âgées avec le foyer fraternel des anciens et aussi des malades qu’il visitait régulièrement à la clinique Saint-Roch. L’école Saint-Roch retenait également toute son attention. Il tenait à ce que son église soit impeccable et toute belle. Il n’a pas hésité à faire réaliser des travaux importants dans l’église, avec notamment la modification du porche et l’installation du chauffage à air pulsé.
Les spectacles, animations et kermesses ne manqueront pas avec toujours le souci de faire participer le plus grand nombre. Pour la kermesse paroissiale, la cheville ouvrière était Marcel Bataille. Il réussissait le tour de force de réunir une solide équipe de bénévoles fin août de chaque année pour l’organisation de la kermesse «K» le premier week-end de septembre sous chapiteau, rue de la Montagne.
Sœur Emmanuelle à Roncq
Du côté des animations, l’abbé Leblanc a fait venir en l’église Saint-Roch les Petits Chanteurs à la croix de bois, Henri Tisot et John Littelton. Mais sa plus grande fierté était d’avoir accueilli dans son église sœur Emmanuelle. Au cours de son homélie, elle avait capté l’attention de tous les fidèles qui en retour ont réuni plusieurs millions de francs à l’époque au profit des chiffonniers du Caire.
Retenons aussi l’accompagnement des malades à Lourdes, les premières messes en plein air lors de la fête des moissons, la reconstruction de la chapelle Notre-Dame de Grâces.
L’abbé Leblanc pose les premières bases de la future paroisse du Christ Ressuscité en créant avec l’abbé Robert Héquette, curé de Saint-Piat, votre journal paroissial Roncq 2 églises, 1 cité. Après le départ de l’abbé Leblanc en 1995, l’abbé Jacques Carrez, curé de Saint-Piat depuis 1993, crée la paroisse du Christ Ressuscité en réunissant les paroisses Saint-Piat et Saint-Roch.
L’abbé Paul Leblanc décède le 1er novembre 2009 à l’âge de 90 ans. Il laisse aux paroissiens de Saint-Roch le souvenir d’un prêtre dynamique, attentif à tous et dévoué à sa paroisse.
Pascal Deneuville
L'Abbé Robert VERPRAET,
un prêtre enraciné dans l'histoire de notre paroisse
Poursuite de notre rubrique sur les prêtres qui se sont succédé dans notre paroisse. Aujourd'hui l'abbé Robert VERPRAET qui fut Curé de la Paroisse Saint-Piat de 1972 à 1983
Aumônier de l'Action Catholique, Président de l'Office Technique de Presse Populaire, l'abbé Robert Verpraet a été curé de la paroisse Saint-Piat d'octobre 1972 à 1983. Il succédait à l'abbé Robert Héquette. Né en 1921 à Croix, ordonné prêtre en 1948, il devient d'abord Vicaire au Sacré Cœur à Roubaix, puis il rejoint ensuite Armentières et les secrétariats sociaux de la JOC et de l'ACO.
A son arrivée à Roncq en 1972, il trouve une ville en pleine expansion démographique suite à la création des nouveaux quartiers du Lierre et des Chats Huants.
Réservé mais attentif, discret mais tenace, il va acquérir rapidement une bonne connaissance des Roncquois et de leur vie quotidienne. Il éclairait d'un sourire une détermination à laquelle les plus hésitants ne pouvaient résister...
Il savait recruter et mobiliser les énergies pour faire vivre les mouvements et services de la paroisse. Il était attaché au respect de l'autre dans ses convictions tout en restant à l'écoute. Une connaissance parfaite des écritures et son don pour la communication lui ont permis de propager la foi vers les paroissiens.
Une étude sur Roncq
Spécialiste de l'audiovisuel on lui doit une étude réalisée en 1981 avec le C.E.A.S (1) sur la ville de Roncq dans laquelle est dressé un panorama complet de la ville, de ses habitants, des entreprises, de l'habitat, et du cadre de vie. Ce travail avait servi de base à un diaporama "Un Regard sur Roncq". Ce document, que nous avons pu nous procurer, permet de situer l'évolution de notre commune dans le temps.
Ci-dessous lien pour lire ou télécharger cette étude sur Roncq de 1981 :
Etude sur Roncq - Abbé Robert Verpraet 1981.pdf
Les Dossiers de l'écran
L'abbé Robert Verpraet a également participé avec brio à l'émission de télévision "Les Dossiers de l'Ecran" le 12 février 1974 en compagnie de M. Yves Croes, Maire de Roncq à l'époque. Ce débat, sur les rapports entre communistes et chrétiens, était précédé par la projection du film "Don Camillo". Cette participation lui a valu une certaine notoriété dont il ne se souciait guère et qui n'a pas altéré sa modestie coutumière. Au cours du débat, dont nous avons également pu nous procurer le compte rendu exhaustif, l'abbé Verpraet avait su faire preuve de fermeté notamment dans le domaine de la liberté d'enseignement et il tenait à préciser qu'une liberté sans lui donner les moyens de s'exprimer était un leurre.
Ci-dessous lien pour lire ou télécharger l'intégralité des débats des Dossiers de l'écran du 12 février 1974 :
Débats Dossier de l'écran du 12 Février 1974.pdf
En Octobre 1983, il est nommé curé-doyen de St Vaast à Armentières puis archiprêtre de cette même ville ainsi que responsable de la résidence Notre Dame de la Treille puis Président de l'OTPP (2). Il tenait tout particulièrement à ce que le journal paroissial soit diffusé "toutes boîtes aux lettres" car il précisait que c'était un outil indispensable pour la propagation de la foi auprès de tous.
Les derniers mots prononcés par l'abbé Verpraet, quelques jours avant sa disparition le 31 août 2007, résonnent comme un testament pour tous les chrétiens :
"J'essaie d'être disponible pour les autres".
L'abbé Robert Verpraet figure aujourd'hui parmi les pasteurs qui ont marqué durablement la vie de notre paroisse.
Pascal DENEUVILLE
(1) CEAS : Centre d'Etudes et d'Action Sociale
(2) OTPP : Office Technique de Presse Populaire
En 2002, l'abbé Robert Verpraet en famille.
Poursuite de notre rubrique sur les prêtres qui se sont succédé dans notre paroisse. Première partie du témoignage de l’abbé Francis Vandaele qui a été présent à Roncq de 1967 à 1977.
L’abbé Francis Vandaele,
l'amour de la rencontre
«1967-1977 : voilà bientôt quarante ans que j’ai vécu à Roncq les dix premières années de mon ministère et même au delà puisque l’accompagnement des mouvements de jeunes et d’adultes a été permanent dans ma mission (ACE,JOC, MRJC, ACO et CMR1).
Dès mon arrivée, j’ai été accueilli par l’abbé Robert Héquette, curé, et par l’abbé Jean-Marie Vandenbergue avec lesquels j’ai eu la chance de vivre une heureuse collaboration dans une entente fraternelle. Tout jeune prêtre, j’ai été mis tout de suite dans le bain. D’origine rurale, j’avais tout à découvrir du monde ouvrier urbain.
Visites de quartier, découvrir des gens différents, croyants ou non, j’aimais cela. L’accueil était toujours franc et souvent très fraternel, même si parfois la porte ne s’ouvrait pas facilement. Les partages de vie dans les équipes, les engagements de jeunes et d’adultes m’ont passionné. Chercher avec d’autres les chemins du Seigneur dans les réalités de la vie a nourri ma foi et a été déterminant dans mon parcours de prêtre. Merci à tous ces jeunes et adultes qui ont été de véritables témoins pour moi.
JOC Paris 67
Il y a eu des temps forts comme le rassemblement national de la JOC à Paris en 1967. Nous étions une vingtaine à y participer, les contacts ne sont pas encore rompus ! Les créations de chaque nouvelle équipe de jeunes ou d’adultes étaient pour moi une nouvelle aventure avec des chrétiens dans leur vie de croyants ou de “chercheurs” de Dieu, en écoles, entreprises, associations ou syndicats ou même dans leur vie familiale. Je m’en réjouis d’autant plus que ces rencontres mettaient en relation des chrétiens avec d’autres aux idées différentes… C’est un peu mon côté missionnaire. Je venais en effet de vivre deux ans en Haute-Volta (devenue Burkina Faso). La tâche était multiple, mais nous avons eu la chance de recevoir l’aide d’un séminariste en formation, René Delannoye, qui nous a bien aidé pour l’ACE.
Le concile Vatican II s’était terminé en 1965 et un nouveau visage d’Église était à découvrir et à vivre pour tous, prêtres ou laïcs. Je remercie toutes les personnes qui m’ont accueilli et soutenu ; c’était d’autant plus précieux que je venais de perdre mon bras droit en janvier 1970. C’était l’époque où on commençait à “manquer de bras” dans le clergé ! Après trois mois de convalescence, retour à Roncq pour la Semaine Sainte… et la première tâche que me confia l’abbé Héquette fut le chemin de croix du vendredi saint… Ça ne manquait pas d’humour !»
Témoignage recueilli par Pascal Deneuville
(1) ACE : Action catholique des enfants
ACO : Action catholique ouvrière.
CMR : Chrétiens dans le monde rural.
JOC : Jeunesse ouvrière chrétienne.
MRJC : Mouvement rural de la jeunesse chrétienne.
A suivre. Nous publierons la seconde partie du témoignage
de l’abbé Francis Vandaele dans notre journal du mois de juin 2015.
Départ pour le rassemblement JOC Paris 67, le 30 juin 1967.
– Accroupis, de gauche à droite : Gaétan Willemetz, Hubert Ledoux, Albert Lacroix,
Jacqueline Michel et Bernard Casier.
– Debout, de gauche à droite : Abbé Francis Vandaele, Marguerite-Marie Duprez,
Rita Bocktaels, Thérèse Casier, Francine Bocktaels, Martine Doye,
Geneviève Bocktaels, Myriam Terryn, Brigitte Deleplancke, Georgiane Dhalluin,
Jean-Luc Vermeersch, Anne-Marie Ledoux, Géraldine Denève et Christian Paré.
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L'Abbé Francis VANDAELE
Aumônier des Chrétiens dans le monde rural
Poursuite de notre rubrique sur les prêtres qui se sont succédé dans notre paroisse. Aujourd'hui la seconde partie du témoignage de l'abbé Francis VANDAELE qui a été présent à Roncq de 1967 à 1977.
L'Abbé Francis VANDAELE en 2006
" Un tournant a été le départ de l’abbé Héquette pour Templeuve à Pâques 1972. Son successeur, l’abbé Robert VERPRAET n’arriverait qu’en octobre et il fallait assurer la préparation à la Confirmation de nombreux enfants en plus du nombre croissant des enfants à catéchiser. On construisait partout à Roncq : le Lierre, Les Chats Huants. Il fallait chercher des catéchistes, repérer des personnes à qui proposer un lieu d’échange, une équipe ou une tâche au sein de l’Eglise. Cela ne m’a jamais coûté, au contraire, j’avais la chance de recevoir beaucoup d’aide.
Que de souvenirs… le plus dur fut une bonne dépression en octobre 1976. Je n’en étais pas encore remis qu’on me proposait un changement de poste en septembre 1977 pour Merville.
L’année 1978-79 s’est passée à mi-temps en formation à Paris et en 1980 je fus nommé curé de la paroisse du Sacré Cœur à La Gorgue partageant mon temps entre la paroisse et les mouvements ruraux. Avec l’abbé Henri Chombart, nous avions la chance d’avoir avec nous Léo qui assurait l’accueil, le service de la maison et la catéchèse des jeunes. Malheureusement elle décède en 1985 emportée par un cancer. Beaucoup de Roncquois assistaient à ses funérailles manifestant ainsi l’estime qu’elle laissait autour d’elle.
Au Mexique en 1988 !
L'Abbé Francis VANDAELE au Mexique en 1988
à côté de l’église de EL OLIVO,
église en reconstruction suite au tremblement de terre au début des années 80
Surprise : en 1988 l’évêque de Tacambaro au Mexique me demande si j’accepterais d’aller travailler avec des religieuses à la fondation d’une paroisse dans la montagne.
Le diocèse d’une étendue immense ne disposait que de 45 prêtres à l’époque, mais d’une jeunesse à faire envie à tous les évêques de France ! C’était le temps aussi où il nous fallait préparer l’avenir avec moins de prêtres chez nous. Les évêques de Tacambaro et de Lille s’étaient consultés et attendaient ma décision. Comment peut subsister une Eglise vivante avec très peu de prêtres ? C’était le cas là-bas. Pourquoi ne pas aller voir ? Après consultation auprès du CMR et de la paroisse, on me donnait leur accord, sans que je sois remplacé… mais à condition que je revienne ! C’est ainsi que ma mission est devenue double : collaborer là-bas à la fondation d’une nouvelle paroisse d’une quinzaine de villages dispersés dans la montagne, et la transmission ici de la manière dont ils s’organisent en Eglise là-bas… Cette mission m’avait été donnée pour un an. Au retour, notre évêque me nommait aumônier diocésain du CMR.
En 1992, au moment du regroupement paroissial, je suis parti à Méteren, L’objectif était de fonder une maison au service de tous les mouvements ruraux en lien avec la pastorale rurale du diocèse. Cette maison a été mise en place à mon départ en 1998 lorsque j’ai demandé à être remplacé puisqu’entre temps l’aumônier de l’ACE et du MRJC était décédé et la charge m’était devenue trop lourde.
C’est donc à Morbecque que j’ai été envoyé tout en gardant la tâche d’aumônier adjoint pour les mouvements ruraux du diocèse. Cette mission s’est terminée en 2010 suite à de graves problèmes de santé. Depuis, je me retrouve donc en repos ‘forcé’ à Hazebrouck. J’ai toujours entendu dire, et répété moi-même, que les malades ont aussi une place dans l’Eglise… une nouvelle étape à vivre ! "
Merci Francis pour ton témoignage et le travail immense accompli au sein de l'Eglise.
Témoignage recueilli par Pascal DENEUVILLE
ACE : Action Catholique des Enfants
CMR : Chrétiens dans le Monde Rural
MRJC : Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne
L’abbé Pierre Chuffart. (1983-1993)
Communion solennelle en mai 1992 avec l’abbé Pierre Chuffart.
C’est en 1983 que l’abbé Pierre Chuffart est nommé curé de Saint-Piat. Il succède à l’abbé Robert Verpraet. À son arrivée, il connaît bien notre agglomération puisqu’il a été, pendant dix ans, vicaire à Saint-Hilaire à Halluin. C’est à son retour de travail obligatoire en Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale qu’il se tourne vers la vocation religieuse. Il est ordonné prêtre en 1955 et commence son activité pastorale à Saint-Piat… à Seclin, puis à Halluin avant d’être nommé responsable paroissial de Saint-Nicolas à Wasquehal en 1974.
Il a une prédilection pour l’animation des groupes de jeunes. Lors de son passage à Halluin, il organise de nombreux camps de vacances pour les jeunes de la paroisse et aussi de Roncq dont certains se souviennent encore, par exemple, le camp aux Houches en Savoie dans les années 1960. Lors des animations, il avait aussi des talents de clown.
À Roncq, il anime les retraites de profession de foi et participe aux weekends «Retrouvailles et départ». À son arrivée en 1983, il est secondé pendant cinq ans par l’abbé Jean-Marie Vandenberghe. L’abbé Chuffart a noué un grand nombre de liens avec les groupements paroissiaux qui ont gardé de lui le souvenir d’un prêtre toujours disponible et au service de sa paroisse. «Un prêtre, c’est comme un médecin, les gens ont besoin de dire leurs peines, leurs joies. Il faut savoir les écouter», expliquait-il Il disait aussi que «le travail investi pour l’enseignement du catéchisme n’est pas du temps perdu». De même, les réunions de préparation au mariage : «C’est principalement l’explication de l’amour dans le temps, c’est-à-dire l’essentiel.»
Déjà, lors de son départ de Roncq en 1993, il signale que sa plus grande souffrance est de voir des jeunes compétents et qualifiés ne pas trouver de travail. Pour lui, «tout homme a besoin d’être reconnu, quel qu’il soit».
En 1993, à l’âge de 71 ans, il quitte Roncq avec regret pour rejoindre l’équipe des prêtres de Tourcoing-Est (Marlière Croix-Rouge). En 2003, il rejoint la maison Saint-Jean à Lille où il décède en janvier 2010.
Très proche des jeunes, ceux-ci l’appelaient affectueusement «Chu-chu».
Pascal Deneuville
Merci madame Claudine
Claudine Breyne nous a quittés le 7 octobre 2013 dans sa 69e année après une courte maladie. Elle fut une directrice dévouée et reconnue de l’école Immaculée- Conception. Pendant trente-sept années, elle tient la classe du cours préparatoire (CP) et c’est en 1979 qu’elle devient directrice de l’établissement. Au cours de ces vingt-deux ans de direction, elle collaborera à la pérennité de l’école ainsi qu’à sa modernisation. Lors de ses funérailles, Georges Merlevède, ami de la famille, a lu les quelques mots suivants qui retracent bien le parcours dévoué de madame Claudine.
«Pour beaucoup de Roncquois, madame Claudine était une institution, une référence pour l’éducation. Née à Roncq le 6 juin 1945 et après des études à l’école normale de Loos, elle obtient son baccalauréat en juin 1963. Dès septembre, elle prend en charge la classe du CP de l’école Immaculée-Conception, classe qu’elle assurera pendant trente-sept ans. Elle mettait un point d’honneur à ce que tous ses élèves aient acquis les fondamentaux de l’écriture, de la lecture et du calcul à la fin de l’année scolaire.
En 1979, elle prend la direction de l’école jusqu’à son départ en retraite en juin 2000. Dans les temps héroïques, avec son mari, elle s’occupait chaque dimanche soir du linge de l’école. Ils venaient également allumer le poêle à charbon, pensant toujours à ses petits… Il n’était pas rare que madame Claudine ramenât chez elle des enfants dont les parents travaillaient tard le soir. Pendant trente-sept ans, sans aucun arrêt de travail, elle était présente dès 7h30 le matin pour ouvrir sa «deuxième maison». Socialement, elle concevait l’école catholique ouverte à tous, sans condition de revenus. Son action envers la municipalité pour obtenir la gratuité des repas pour les plus nécessiteux fut bien souvent efficace. Des parents désemparés par le malheur, le chômage ou la maladie… dans ces cas-là, madame Claudine refusait de percevoir la scolarité. Pendant de nombreuses années, elle a également assuré la catéchèse à la chapelle d’hiver, pendant la première partie de la messe de 10 heures, nombre de paroissiens s’en souviennent…
Merci madame Claudine pour ce dévouement exemplaire.»
L’équipe de rédaction
Quelques livres et documents historiques
sur l'histoire de la Paroisse
Deux tomes ont été récemment édités par Ecridis http://ecridis.nordblogs.com/ sur la Paroise de Roncq. Ces ouvrages retracent le patrimoine spirituel et mobilier de la paroisse de Roncq et de ses deux églises.
Le premier tome traite l'histoire des églises, des prêtres et religieux, des institutions et des mouvements divers. Ce livre est actuellement épuisé, une liste d'attente est établie en vue d'une réédition.
Le second tome complète le premier en ouvrant une large porte aux écoles catholiques de Roncq, et aux témoignages de paroissiens de souche.
Les archives des Paroisses Saint-Piat et Saint-Roch ont été regroupées depuis quelques années au niveau du Diocèse de Lille dans le cadre de la sauvegarde des documents historiques de toutes les paroisses.
Le journal manuscrit rédigé par les Curés successifs de la Paroisse Saint-Piat couvre la période de 1837 à 1966 et décrit la vie de la paroisse au fil des multiples évènements qui ont émaillé cette période... Une seconde partie décrit également les recherches historiques sur Roncq et apporte un éclairage sur Roncq pendant la Révolution.
Pour information, les archives des anciennes paroisses Saint-Piat et Saint-Roch à Roncq sont conservées aux archives diocésaines sous les cotes 286 P et 287 P. Les archives diocésaines peuvent être consultées sur rendez-vous : Contact : archivesdiocesedelille@nordnet.fr 74 Rue Hippolyte Lefebvre - Lille Tél. 03.28.36.38.71.
Qu’est-ce que la Chandeleur ?
C’est une fête chrétienne célébrée quarante jours après Noël. Cette année, c’est le samedi 2 février. Le nom de «Chandeleur» trouve son origine dans l’expression latine festa candelarum, soit «la fête des chandelles». Il s’agit à la fois de souligner que Jésus est Lumière et de célébrer la purification de Marie sa mère, comme le voulait l’usage, quarante jours après un accouchement. Dans la tradition juive de l’époque, le premier né mâle était présenté au Temple pour y être consacré. L’évangile de Luc raconte l’attitude du vieillard Siméon qui avait reçu la promesse qu’il ne mourrait pas sans avoir vu le Messie attendu depuis des millénaires. À la vue de l’enfant, il le prit dans ses bras en s’écriant : «Maintenant, Seigneur, laisse ton serviteur s’en aller en paix ! Mes yeux ont vu le Salut que Tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations !» La fête de la Chandeleur donne lieu à la bénédiction des cierges et, jadis, à une procession aux chandelles jusqu’à l’église afin de commémorer la montée de Joseph et Marie au Temple. Comme au mardi gras, la tradition veut que le jour de la Chandeleur, on déguste des crêpes, dessert «gras» indiquant que la fin de l’hiver approche et que l’on dispose encore de réserves, ainsi que le célébrait aussi la tradition juive. Dans nos calendriers, à la date du 2 février, on peut lire soit «présentation » (pour «présentation de Jésus au temple») soit «purification» (pour «purification de la Vierge Marie»).
Bernard Declercq
Crèche et symboles
Noël approche. La réalisation d’une crèche fait partie des coutumes catholiques. C’est au XIIIe siècle que saint François d’Assise eut l’idée, lors d’une fête de Noël en Italie, de rassembler hommes et animaux pour constituer une crèche vivante selon la description de l’évangéliste Luc. Peu à peu, l’usage se répand partout dans le monde. Progressivement, des figurines façonnées par sculpteurs et santonniers remplacent les personnes vivantes. Ces crèches apparaissent dans les églises vers le XVIe siècle et plus tard dans les foyers.
Le mot «crèche» désigne à l’origine une mangeoire pour les animaux. Selon saint Luc, Marie a déposé l’Enfant-Jésus dans la mangeoire d’une étable où Joseph et elle avaient trouvé refuge. L’évangéliste ne mentionne pas la présence de l’âne et du bœuf. On dit que leur haleine servait à réchauffer l’Enfant. L’âne est le compagnon de voyage par excellence. Il a mené Marie de Nazareth à Bethléem pour le recensement. C’est la monture sur laquelle Jésus est rentré à Jérusalem le jour des Rameaux. Quant au bœuf, animal qui tire la charrue, il est l’image de la droiture et du travail ; il porte le bois et est sacrifié à la fin de sa vie. Jésus, dans sa passion, porte le bois pour monter au calvaire.
Selon saint Luc, les bergers sont les premiers à répondre à l’appel de l’ange pour venir rendre grâce et adorer Jésus qui vient de naître. Représentant les humbles auxquels Jésus sera particulièrement attentif, ils occupent une place de choix dans la crèche. Les Mages, évoqués dans l’évangile de saint Matthieu, sont considérés comme les descendants des trois fils de Noé. Melchior représente les Africains, Balthazar les Asiatiques et Gaspard les Européens. L’étoile qui les guide symbolise le chemin indiqué par Dieu pour trouver la Vérité. Les cadeaux qu’ils apportent dans leurs coffrets révèlent le mystère de Jésus : l’or parce qu’Il est Fils de Dieu, l’encens (utilisé pour le culte) parce qu’Il est prêtre, la myrrhe (parfum, baume) parce qu’Il est homme. Les crèches de Provence, région natale de la mère de saint François, comportent un très grand nombre de personnages et d’animaux. Ces santons («petits saints» en provençal) représentent les hommes de toutes les catégories sociales dans leur vie quotidienne, exerçant leurs métiers. Tous sont présents pour célébrer la naissance du Christ.
Édith Cosyn
Les origines de la galette des Rois
Vous allez certainement déguster une galette des Rois à l’occasion de l’Épiphanie début janvier. Mais savez-vous d’où vient cette coutume ?
Son origine remonterait à l’Antiquité romaine. Début janvier, les Romains honoraient le dieu Saturne pendant sept jours où «tout était permis». Des haricots étaient glissés dans les gâteaux pour désigner l’esclave qui devenait «roi du jour» et avait ainsi le droit de faire ce qu’il voulait pendant une journée. Certains évoquent également une tradition du Moyen Âge : lorsqu’on payait sa redevance (impôt) au seigneur, on lui offrait aussi un gâteau appelé «le gâteau des Rois ».
Rappelons que l’Épiphanie est une fête chrétienne. Dès le IVe siècle, les chrétiens commémorent le jour où une étoile est apparue aux Rois mages et les a guidés par sa lumière vers Jésus nouveau-né pour qu’ils puissent l’adorer. D’origine grecque, le mot «épiphanie» signifie «apparition». Cette fête célèbre donc la manifestation de la lumière. Au XIIIe ou XIVe siècle, les chrétiens servent la galette à l’occasion de l’Épiphanie qu’on appelle aussi «jour des Rois» en référence aux Mages. Par sa forme ronde et sa couleur dorée, ce gâteau rappelle la lumière du soleil, signalant que les jours commencent à s’allonger.
À l’époque, on le partage en autant de portions que d’invités plus une, «la part du Bon Dieu» ou «part de la Vierge», offerte au premier pauvre qui passe. Petit à petit, l’Épiphanie devient l’occasion de «tirer les rois» en famille ou entre amis : une fève est cachée dans la galette et la personne qui l’obtient devient le roi de la journée. Fête chrétienne, fête populaire, la tradition perdure au cours des siècles, avec ses rituels et ses variantes !
Édith Cosyn
Circuit pédestre
des Niches
et Chapelles de
Roncq
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Nous nous permettons de publier le circuit pédestre permettant de redécouvrir les niches et chapelles de Roncq. Ce circuit a été réalisé il y a quelques années par le Club Roncquois d'Histoire Locale et "Roncq en Marche" de l'Union des Familles que nous remerçions.
Cliquez sur le lien ci-dessous (fichier PDF) pour obtenir ce circuit que vous pourrez imprimer chez vous avec votre ordinateur.
Circuit pédestre Niches et Chapelles de Roncq.pdf
La vie de la Paroisse
pendant la Grande Guerre
L'année 2014 est consacrée au niveau national au centenaire du début de la Grande Guerre. Cette année nous vous proposons de retracer quelques évènements importants qui se sont déroulés dans la paroisse au cours du conflit.
1 - L'enlèvement des cloches par les Allemands en 1917
Roncq a été occupée dès le 5 octobre 1914 par les troupes allemandes. Pendant 4 années les Roncquois vont subir les privations, les réquisitions, les contributions de guerre et même des prises d'otages pour faire pression sur la population. Les églises St Piat et St Roch n'ont pas été épargnées par l'occupant. En 1917, les allemands enlèvent les cloches des églises pour en récupérer le bronze.
Grâce aux annales paroissiales nous en savons un peu plus sur l'origine des cloches enlevées par les Allemands et plus particulièrement de la plus grosse prénommée "Marie-Raphaël" qui pèse 2.100 Kg.
Cette dernière a remplacé en 1899 l'ancienne cloche qui datait de 1839... En effet celle-ci n'avait pas de "couronne" et de grosses griffes avaient été introduites par le haut comme moyen de suspension. Plusieurs fois par an il fallait intervenir pour resserrer d'un côté ou d'un autre. Et il arriva ce qui devait arriver, la cloche de 1839 se fêla...
La cloche de l'exposition universelle
En 1899, sur l'initiative de l'Abbé ALLARD, Curé de la Paroisse St Piat, une souscription auprès des paroissiens permet la fonte d'une nouvelle cloche par MM. Drouot et Thurin, fondeurs à Douai. A l'origine, le moule était destiné à une cloche pour l'exposition universelle de 1900 à Paris ; il servira en fait pour la cloche "Marie-Raphaël" de l'Eglise St Piat.
C'est la raison pour laquelle celle-ci portait l'indication "Exposition Universelle de 1900".
Le bronze pour faire des canons...
Cette cloche remarquable fut jetée du haut du clocher de l'église St Piat par les allemands le 30 juillet 1917 afin d'en récupérer le bronze pour en faire des canons... Seule la cloche prénommée "Germaine-Léontine" sera épargnée. Toutes les autres cloches de St Piat sont ainsi enlevées par l'occupant et le 20 août 1917 c'est au tour des cloches de St Roch, puis ce sera les tuyaux de l'orgue de St Piat.
Le clocher miné en 1918
Le clocher de St Piat, qui a abrité un poste de télégraphistes au début de la guerre, fut miné en 1918 et a faillit sauter. Grâce à la vigilance de l'abbé DUFLO, curé de l'époque, le danger fut rapidement écarté....
Le 18 octobre 1918, c'est la seule cloche restante du clocher de St Piat qui annonce la libération de la commune avec l'arrivée des soldats anglais.
Après la guerre, les dommages de guerre et les dons des paroissiens permirent de faire fondre de nouvelles cloches.
Nous publions ci-dessous une photo inédite de la grosse cloche lors de sa bénédiction par le chanoine DEBRABANT, curé-doyen de Notre Dame à Tourcoing. le 10 décembre 1899.
Pascal DENEUVILLE
La cloche "Marie-Raphaël" bénie le 10 décembre 1899
enlevée par les Allemands en 1917
Photo : Annales de la Paroisse St Piat
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2 - Le Cercle Paroissial St Louis dans la tourmente
Le 3 août 1914, une messe est célébrée en l'église Saint Piat pour le départ des premiers Roncquois mobilisés. Ils seront près de 600 à partir pour le front ; 213 ne reviendront jamais...
Parmi ces jeunes gens mobilisés figure une grande partie des membres de la Jeanne d'Arc, la jeune société de gymnastique fondée en 1908. Eugène DUPREZ, son Président, avait à peine 18 ans. Albert VANWOLLEGHEM, jeune séminariste, avait lui 20 ans.
Le Cercle paroissial Saint-Louis, rue de la Latte est occupé dès le début de la guerre par les Allemands qui en font un lieu de cantonnement. La bourloire servira d'écurie pour les chevaux qui se feront les dents sur l'entourage en bois de la piste...
Grâce aux transcriptions des documents sur les "dommages de guerre" faites en son temps par Madame Jacqueline VERHULST, nous en savons un peu plus sur les dégâts occasionnés par les Allemands dans les bâtiments du cercle. Murs partiellement démolis, menuiseries et portes enlevées pour en récupérer le bois pour le chauffage suite à la pénurie de charbon, pavements abimés, carreaux cassés, piste de bourle à refaire... la liste des dégâts est longue...
La salle de gymnastique qui a servi de magasin de ravitaillement ne sera de nouveau disponible qu'en 1920 pour les sportifs de la Jeanne d'Arc.
Neuf de ses membres sont tombés au champ d'honneur au cours des combats, principalement dans la Meuse, l'Aisne, la Marne et même en Belgique.
La plaque commémorative
C'est en septembre 1924, que le Cercle Saint-Louis, lors de sa reconstitution, a pris comme première décision d'honorer ses membres disparus au cours de la guerre en installant une plaque commémorative dans les locaux du cercle paroissial.
Une émouvante cérémonie religieuse en l'église Saint Piat précèdera le cortège emmené par La Philharmonie et la Jeanne d'Arc. La plaque commémorative était portée par MM. Gaston LEBRUN, Henri VANWOLLEGHEM, Julien BOCKTAELS et Gaston HAQUETTE. La cour du cercle était trop petite pour contenir la foule de parents et amis.
M. Pierre LECOMTE, Président de l'association Saint-Louis et des anciens combattants a remis à M. le Curé DEBUSSCHE la garde de la plaque et a évoqué avec émotion la mémoire et le sacrifice des disparus.
Fin d'année 2003, au moment de la démolition des bâtiments du cercle paroissial, la plaque commémorative a pu heureusement être sauvegardée.
Elle est aujourd'hui entreposée dans un local annexe de la bourloire Saint-Louis.
Espérons qu'en cette année du centenaire du début de la "Grande Guerre", la réinstallation officielle de cette plaque commémorative dans la bourloire puisse être faite, avec l'aide de la municipalité, afin de perpétuer le souvenir de tous ces jeunes gens morts pour la France.
Pascal DENEUVILLE
Les plaques commémoratives des membres du Cercle St Louis morts
pendant les guerres 1914-1918 et 1939-1945
ont été réinstallées à la Bourloire Saint-Louis début novembre 2015
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3 - Un hôpital militaire allemand
dans l'Ecole Immaculée Conception
Dès le début de la guerre, Roncq était devenue un village de garnison allemande avant la montée des soldats vers le front, notamment pour la bataille d'Ypres. Les soldats sont hébergés chez l'habitant ou occupent les écoles.
La maison des vicaires (Entrée actuelle salle Catry, côté rue des Arts) fut réquisitionnée par l'occupant pour en faire la Kommandantur. Elle deviendra après la guerre la Mairie de Roncq en remplacement de celle située devant l'église St Piat.
Suite aux difficultés d'approvisionnement, les Allemands vont mettre en place l'évacuation des habitants en plusieurs vagues successives.
Evacuation des enfants vers la Belgique
C'est ainsi que des enfants de l'Ecole Immaculée Conception (actuelle école Saint-François) vont être évacués dès 1916 vers Zomergem dans la région de Bruges en Belgique. (notre photo)
En septembre 1917, la congrégation des sœurs de Sainte-Thérése d'Avesnes, qui avait en charge l'Ecole Immaculée Conception, a été forcée d'abandonner tous les bâtiments des classes et de la maison d'habitation jusqu'à la fin de la guerre.
Hôpital militaire dans l'école
L'école Immaculée Conception, construite vers 1912 rue de la Latte, sera réquisitionnée par l'occupant. Elle deviendra un hôpital militaire allemand. Juste à côté il y avait un café avec une bourloire où l'on déposait les soldats morts avant de les enterrer au cimetière du centre dans un carré dédié aux soldats allemands.
Au départ des Allemands, quantité de dégâts ont été constatés dans les bâtiments de l'école et dans la maison des sœurs. Des fils électriques avaient été posés par les Allemands dans la maison d'habitation (enlevés après la guerre) et les planchers des chambres brûlés. Dans les cinq classes et les classes "d'asile" (maternelles), les plafonds et peintures étaient à refaire. Toutes les tables et les bancs des classes avaient été enlevés, certainement pour en récupérer le bois pour le chauffage...
A la Libération, c'est progressivement le retour des réfugiés et des soldats. Tous ne reviendront pas....
Si c'était la joie de voir la fin des hostilités, ce n'était pas pour autant la vraie joie. Aucune famille n'a été épargnée pendant la guerre avec la perte d'un père, d'un mari ou d'un proche parent.
Mais on imagine la joie de voir les enfants de retour dans les familles. Quelle ne fut pas la stupéfaction des parents de constater que certains enfants ne savaient plus parler le français... !
Pascal DENEUVILLE
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Quelques enfants de l'Ecole Immaculée Conception réfugiés en Belgique en 1916.(Photo Bernadette Bocktaels)
Sur la photo, au premier rang :
1 : La petite fille au milieu est Marguerite Stehlé, décédée à l'âge de 101 ans en 2013 (épouse Gérard Bocktaels)
2 : Madeleine Stehlé
3 : Germaine Stehlé
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4 - Le ravitaillement en 1918
dans les locaux paroissiaux
En avril 1918, le nouveau comité de ravitaillement s'installe dans les locaux paroissiaux (salle de bibliothèque) suite à un scandale intervenu dans l'ancien comité situé précédemment rue de Bousbecque. En effet, des vols de nourriture ont été constatés en janvier 1918 parmi le personnel de ravitaillement et une enquête de police est ouverte...
En février, il règne toujours une grande effervescence au sujet du comité de ravitaillement. Une pétition circule réclamant une enquête au niveau supérieur. Le Conseil municipal exige également une enquête.
Cette situation était particulièrement déplorable en ces temps de guerre où les privations alimentaires étaient déjà difficiles à supporter par la population. Des tickets et des cartes de rationnements règlementaient la distribution des vivres de première nécessité. Le pain était de mauvaise qualité car le boulanger était obligé d'inclure des pommes de terre dans la pâte pour palier au manque de farine. On l'appelait le "pain "K.K".
Les denrées alimentaires provenaient également des secours envoyés par la Croix Rouge américaine. Après la guerre des distributions de matériel et ustensiles de cuisine furent organisés car la population manquait de tout.
Suite à ce scandale, un nouveau comité de ravitaillement est constitué et la population, toujours soumise au rationnement, se rendra désormais dans les locaux paroissiaux pour obtenir ce peu de nourriture qui leur était accordée.
De cette période de privations, les anciens de la commune en avaient gardé des souvenirs douloureux. C'était une des raisons pour laquelle ils ont conservé à leur domicile, longtemps après les deux guerres, "tout ce qui pouvait resservir" car ils savaient ce que c'était les privations... Dans la société de consommation de nos jours il est parfois difficile de se rendre compte ce qu'ont vécu nos anciens.
Dernier article sur la vie de la paroisse pendant la Grande Guerre de 1914-1918
5 - Les soldats donnent de leurs nouvelles à leur famille
Le courrier est un élément important dans les familles pour avoir des nouvelles de leur soldat.
Le 16 novembre 1914, Gustave BOCKTAELS écrit à sa famille. Il indique qu'il est en bonne santé mais il a appris que Roncq avait été envahie par les Allemands et il est inquiet pour sa famille. Il sait que les Allemands ont procédé au pillage dans Roncq. Il pense beaucoup à ses parents :
"Vous êtes plus malheureux que moi".
Il précise que pour lui il n'y a, pour l'instant, pas de danger car il ne partira pas pour le front avant le mois de janvier. "Chers parents, ne faites pas de chagrin pour moi, je suis plus heureux que vous...". Il indique qu'à Armentières les Allemands ont tué des civils et il espère qu'à Roncq ce n'est pas le cas...
"Si je reviens, je sais qu'il y aura du changement à Roncq, même à Tourcoing, Roubaix et Lille. J'espère vous revoir un jour. Voici trois mois que je suis parti, mais je ne suis pas malheureux. Je sais qu'il y a déjà beaucoup de soldats roncquois morts. J'ai eu aussi des nouvelles de camarades roncquois. J'espère que nous ne serons pas tous tués et que l'on pourra tous se revoir ensemble. Il y a des malades qui ont la fièvre typhoïde, mais moi j'ai été vacciné. Vous savez que j'ai souvent les larmes aux yeux en pensant à vous. Si je pars au feu, je ne vais pas avoir froid aux yeux, je ferai mon devoir. Chers Parents, ne faites pas de chagrin pour moi, je vous embrasse de loin en attendant de pouvoir le faire de près."
Gustave BOCKTAELS sera blessé au cours des combats en Belgique. Il décèdera des suites de ses blessures de guerre le 8 Mai 1915 à l'hôpital de Steenvoorde - Poperingue en Belgique. Il était 2ème classe dans le 8ème régiment de tirailleurs. Il avait 21 ans.
Par ce témoignage nous souhaitions rendre hommage au sacrifice de tous ces jeunes soldats roncquois morts pour la France.
Nous invitons nos lecteurs à se recueillir sur les tombes de nos soldats au cimetière. Vous pouvez aussi vous rendre au cimetière national de Notre Dame de Lorette où "L'anneau de la Mémoire" réunit 600.000 noms de soldats de toutes nationalités morts au cours des combats dans la région et réunis ainsi dans une même fraternité.
Pascal DENEUVILLE
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Écrit par Cored Lien permanent | Commentaires (0)
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